Les organisations de la société civile (OSCs) et les médias de la plateforme denommée « journalists Network for the Maputo Action Plan » (JNMAP) sont réunis dans la ville de Mbalmayo à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Yaoundé. C’est à la faveur d’un atelier de trois jours qu’organise l’ONG Femmes-Santé Développement(Fesade), sur le plaidoyer pour le renforcement du positionnement des préservatifs féminins dans la sécurisation des produits contraceptifs au Cameroun.

 

« Porter le préservatif féminin à l’étape supérieure » c’est le son de cloche de Fesade à cet atelier qui a débuté ce 02 mars 2016 à Mbalmayo sous l’égide de son coordonnateur par intérim, Urbain Abega Akongo. L’objectif général tel que souligné par Urbain Abega est d’impliquer les OSCs et les médias de la plateforme préservatif féminin dans le processus de mise en place et le suivi du mécanisme « Every women, Every child et Global financing facility » (EWEC)/GFF pour le positionnement des préservatifs féminins au sein de ce mécanisme. Il est question durant ces assises de mettre sur pieds un kit de plaidoyer, des plans d’actions à mener ainsi que des informations nécessaires à ce projet. Le Cameroun, pays éligible à l’initiative GFF qui encours pour la période 2015 à 2030 a organisé en Octobre dernier un atelier de lancement dudit projet.
Dr Essomba Essomba Ernest, personne ressource au secrétariat technique pour le programme multi-sectoriel de lutte contre la mortalité maternelle, néo-natale et infanto-juvénile convié à cet atelier a dans sa présentation expliquer le projet GFF et son chronogramme de mise en œuvre au Cameroun. Il a dans un premier temps expliqué que le GFF est un mécanisme de financement mondial en soutien à chaque femme chaque enfant avec pour but de contribuer à mettre fin aux décès évitables des mères, des nouveaux nés, des enfants et des adolescents. Un financement qui vient en appui à tous les initiatives qui concourt à la santé de reproduction et qui viendra renforcer les nombreux efforts consentis par le pays et mettre en exergue les différentes négociations. Dans sa présentation, Dr Essomba insiste sur le fait que le financement en question n’est pas costaud, il ne pourra pas résoudre tous les problèmes de santé de reproduction au Cameroun mais il se veut inclusif pour les OSCs, le secteur public et privé.
Le mécanisme GFF qui se met en place dans notre pays est une grande opportunité pour les OSCs et médias de la plateforme de continuer à plaider et de veiller à ce que le préservatif féminin soit véritablement pris en compte parmi les produits pour lesquels le gouvernement camerounais s’engage à assurer l’accès et la disponibilité dans le cadre de la sécurisation des produits contraceptifs. Parlant d’accès et de disponibilité des produits contraceptifs au Cameroun, Dr Moluh Seidou, Sous-Directeur de la santé de reproduction souligne que le taux d’accouchement reste encore élevé surtout chez les refugiés. Il est important de s’approprier les notions sur le dividende démographique et de réviser les multiples causes directes et indirectes de la mortalité maternelle. Le Cameroun est garanti d’avoir les contraceptifs pour les cinq prochaines années grâce au soutien des partenaires nationaux comme la Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW) et internationaux. La CAMNAFAW par exemple pour l’année 2015 a distribué 72210 condoms féminins via l’International Planned Parenthood Federation(IPPF).
Cependant il dit : « le système d’approvisionnement est faible sur le plan national ». Il a mis en exergue le problème de distribution qui n’est pas équitable sur le triangle national tout comme la sensibilisation qui devrait être renforcé. Dr Moluh a également tenu à saluer l’engagement s’en faille de l’ONG Fesade ainsi que le partage et l’échange qui se fait de manière continue entre le gouvernement et les OSCs.
Il faut relever que les travaux en cours doivent déboucher sur la mise sur pieds des actions stratégiques et synergiques pertinentes pour la prise en compte du préservatif féminin au sein du mécanisme GFF et un plan de communication médiatique pour la visibilité des actions de plaidoyer.

 

Par Elise Kenimbeni

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