Health

Candlelight 2024 : Marche Sportive et Cohésion Communautaire

La marche sportive organisée le samedi 25 mai 2024 à Yaoundé avait pour objectif d’honorer les personnes infectées et affectées par le VIH et de continuer à mobiliser les communautés dans la solidarité.

Durant plus d’une heure, la centaine d’acteurs communautaires mobilisés pour cette marche sportive commémorative a arpenté la ville de Yaoundé, partant du boulevard du 20 mai jusqu’à l’esplanade de la sous-préfecture de Tsinga, dans le 2ème arrondissement.

En effet, la marche sportive organisée par le Réseau Camerounais des Associations de Personnes vivant Avec le VIH/SIDA(RéCAP+) et ses partenaires, le samedi 25 mai 2024, s’est tenue sous le thème : « Ensemble nous nous souvenons, ensemble nous guérissons, par l’amour et la solidarité. »

Cette activité inscrite parmi les multiples actions qui ont couronné l’édition 2024 de l’international AIDS candlelight mémorial du 23 au 26 mai 2024 à Yaoundé et Douala avait pour objectif d’honorer ceux qui ont consacré leur vie à aider les personnes infectées et affectées par le VIH et de continuer à mobiliser les communautés dans la solidarité.

Les participants à la marche étaient pour la plupart des représentants du Ministère de la Santé publique, du Comité National de Lutte contre le Sida, les organisations à base communautaire et les bénéficiaires du RéCAP+.

Cohésion et engagement communautaire

Narcisse Deli, Coordonnateur des Programmes au RéCAP+ a indiqué à la fin de cette marche sportive la quintessence de cette activité qui a réuni les représentants du Ministère de la Santé Publique et plusieurs organisations à base communautaires qui œuvrent dans le domaine de la lutte contre cette pandémie.

Il dit : « Le message principal en ce jour de marche est centré sur la cohésion entre tous les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA au Cameroun. Que l’on soit infecté ou affecté on doit tous s’impliquer ou s’engager pour faire face à cette pandémie qui avec les efforts communs des acteurs locaux et internationaux permettent de contribuer grandement à l’éradication du VIH au Cameroun. Cette marche sportive que nous organisons est une fois de plus le lieu pour nous de marquer cet engagement, cette communion et cette cohésion entre nous, dans le but d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, comme on dit, l’éradication du VIH en 2030. »

Le Coordonnateur des Programmes du RéCAP+ a également souligné l’essence de cette commémoration qui apporte une lueur d’espoir pour ces patients atteints du VIH et qui font face à de nouveaux défis dans cette lutte contre la maladie. Narcisse Deli a souligné le fait que le candlelight apparait plus que jamais comme une période de réconfort et d’encouragement à ces personnes qui au quotidien gardent espoir et lutte contre cette maladie.

« Il est question de donner du réconfort et la force à ces personnes atteintes de VIH et leur dire que rien n’est perdu et qu’ensemble on peut vaincre et éradiquer cette pandémie. »

Dr Fokam Joseph, Secrétaire Permanent du Comité National de Lutte contre le SIDA(CNLS) a quant à lui tenu à relever après la marche sportive les progrès qui ont été fait par le Cameroun dans le cadre de cette lutte contre le VIH/SIDA.

Le Secrétaire Permanent du CNLS indique : « Le Cameroun a fait beaucoup de progrès en matière de VIH/SIDA. Dorénavant au Cameroun en milieu hospitalier, on a pratiquement plus de décès liés au VIH, on a très peu de cas de morbidités dû au VIH, ça veut dire qu’on a peu de malades de VIH à l’hôpital, au point où aujourd’hui dans notre pays ont des personnes qui vivent avec le VIH et non plus des personnes qui vivent du SIDA. Dans ce contexte nous nous rendons compte que les décès du SIDA continuent mais ces décès sont dans la communautés. Et c’est pourquoi aujourd’hui nous parlons plus de « Let the community lead » Et si la communauté doit prendre le leadership, il faudrait que nous entrons TOUS dans la communauté afin d’identifier ces personnes qui sont encore loin du milieu hospitalier, les suivre dans leurs lieux d’habitations pour limiter ces risques de décès. Avec les communautés au jour d’aujourd’hui on a vu beaucoup de succès. Et ces succès ont permis qu’avec le RéCAP+, le RECAJ et autres organisations nous parlions de moins en moins des cas de décès liés au VIH. Nous voulons dire à la communauté camerounaise que le VIH continue, il n’est plus dans les hôpitaux il est dans les communautés, et dans les communautés soyez décomplexés parce que si vous êtes VIH positif en communauté et vous ne venez vers les organisations à base communautaire alors ce risque de décès persiste… »

Dr Fokam a également indiqué un aspect important, celui de la prévention qui selon le Secrétaire Permanent du CNLS, n’est plus optimale. Cependant, il évoque le fait que la prévention sera rebooster pour gagner en terme de nombre de vies et d’atteindre avant l’horizon 2030 le trois 95 (95-95-95).

Dans son échange avec les médias, Dr Fokam s’est appesanti sur l’implémentation de la couverture santé universelle (CSU) par le Cameroun.

Il a martelé le fait que le Cameroun fait partie à ce jour des pays Africains qui ont mise en œuvre la CSU. La CSU selon Dr Fokam est un outil solide pour atteindre la durabilité et l’élimination du VIH/SIDA d’ici 2030. Il rajoute que la CSU étant gratuite pour tout le monde prend en compte les personnes vivant avec le VIH (PvVIH).

Le Candlelight Mémorial sert de campagne de mobilisation communautaire pour sensibiliser la société au VIH et au SIDA. Avec 38 millions de personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, le Mémorial international aux bougies constitue une plateforme importante pour la solidarité mondiale, éliminant les barrières de la stigmatisation et de la discrimination et donnant de l’espoir aux nouvelles générations.

 

Aussi, le Cameroun est engagé depuis un an dans le processus de mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle (CSU) Phase I. Comprendre ce mécanisme et ses implications dans le cadre de la riposte au VIH s’avère être essentiel. Ce d’autant plus que ce mécanisme accorde une importance particulière tant pour la contribution communautaire (enrôlements, mobilisation des communautés, etc.), que pour la satisfaction des patients VIH pour la pérennisation des acquis.

Il faut dire que le VIH et le Sida après trois décennies de lutte engagée au Cameroun, constituent toujours un problème majeur de santé publique et de développement. Au rang des obstacles à la prévention et à la prise en charge se trouve la stigmatisation et la discrimination (S&D). Malgré les efforts entrepris ces dernières années face à la pandémie du VIH, la S&D à l’endroit des Personnes vivant avec le VIH (PvVIH) demeure récurrente dans différents milieux de vie en particulier dans le milieu de travail, les structures de soins et au sein des communautés.

Elise Kenimbeni

 

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