Cela passera par quatre piliers thématiques. Les dirigeants africains l’ont fait savoir au cours des différentes assises qui ont réunis de nombreux experts à Addis Abeba en Ethiopie du 22 au 31 janvier 2017. 

«Tirer pleinement profit du Dividende démographique en investissant dans la jeunesse » c’est le thème choisi pour ces travaux qui requièrent des actions clés à entreprendre dans la planification du développement et de l’édification d’une nation. Le 9e pré-sommet sur le Genre et le 28e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement a permis aux experts et dirigeants africains de poser des jalons sur comment investir sur la jeunesse en exploitant ce dividende démographique, tout en s’appuyant sur la feuille de route dressée par l’Union Africaine(UA) axée sur quatre piliers thématiques qui sont : Emploi et entrepreneuriat, éducation et développement des compétences, santé et bien-être et Droits, gouvernance et autonomisation de la jeunesse.

Le pilier numéro un qui a trait à l’Emploi et l’entrepreneuriat s’appuie sur le fait que la jeunesse africaine (15 à 27) constitue environ 37 pourcent de la population en âge de travailler mais représente plus de 60 pourcent des africains sans emploi en Afrique. Afin de rabaisser ces taux élevés de chômage des jeunes et de venir à bout de l’inadéquation des qualifications en Afrique il est question de rehausser le taux d’activités en offrant des possibilités d’emploi particulièrement aux jeunes. Les gouvernements doivent également collaborer avec les Directeurs Généraux, les institutions bancaires nationales et régionales ainsi que le secteur privé afin de leur permettre de contribuer à l’émergence de la nouvelle génération d’entrepreneurs sur le continent ainsi qu’à la mobilisation des ressources financières nécessaires. Il est aussi question de prioriser le secteur agricole qui emploie 60 pourcent de la main ’d’œuvre en Afrique et représente 25pourcent du PIB du continent.

Le pilier éducation et développement des compétences, se penche sur l’amélioration des résultats  en matière d’éducation en Afrique s’avère essentielle pour veiller à ce que les efforts de valorisation du dividende démographique sur le continent portent des fruits et que le concept est l’un des domaines les plus importants qui nécessite des financements stratégiques. L’accès à l’éducation, de la qualité de l’éducation, de sa pertinence, des options d’éducation et de formation technique et professionnelle, de la nécessité de mettre l’accent sur la science et la technologie, de l’inadéquation existant entre la formation des étudiants et les exigences de développement national et du marché du travail, du cout élevé des frais de scolarité, de l’insuffisance des outils pédagogiques pour ne que citer ceux-ci, sont là quelques défis auxquels le système éducatifs en Afrique est confronté. La révolution du secteur éducatif en Afrique devra passer par l’engagement des principaux acteurs et parties prenantes des nombreuses stratégies telles que ; la Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique (CESA 2015-2025). Selon les pistes de solutions énumérées dans la feuille de route de l’UA, il est question dans un premier temps de procéder à la révision des programmes éducatifs des institutions d’enseignement afin d’améliorer leur qualité et leur pertinence par rapport aux besoins du marché du travail et de développement national.

Pour ce qui est du troisième pilier santé et bien-être, la feuille de route définie son importance, celle de garantir la bonne santé et le bien-être qui s’avère capitale pour assurer la réduction de la vulnérabilité des jeunes et maximiser l’investissement dans la le capital humain. Il s’avère également essentiel d’accélérer la transition démographique et d’améliorer la productivité de la main d’œuvre. Pour tirer pleinement profit du dividende démographique, il est indispensable d’entreprendre des investissements stratégiques susceptibles d’améliorer les résultats en matière de santé relatifs à l’accès à la santé sexuelle et génésique, y compris la planification des naissances, afin de s’assurer que les femmes peuvent décider elles-mêmes du nombre d’enfants qu’elles souhaiteraient avoir et l’espacement entre les naissances de ces enfants. Tel que souligné, il est également nécessaire d’accroitre la survie des enfants en mettant l’accent sur la prévention des maladies infectieuses, la vaccination, l’amélioration de la nutrition et le renforcement des interventions médicales pendant la période néonatale. L’Agenda 2063 : « engage les Etats membres à intégrer les droits à la santé sexuelle et  reproductive, la planification des naissances et les services de lutte contre le VIH/SIDA à travers  le renforcement de la mise en œuvre des engagements antérieurs pris pour  améliorer l’état de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, la garantie de l’intégration nécessaire pour faciliter les synergies entre les programmes relatifs au VIH/SIDA, à la tuberculose, à la santé maternelle, néonatale et infantile ».

Le  quatrième et dernier pilier se focalise sur les Droits, gouvernance et autonomisation de la jeunesse, étant donné que la jeunesse de l’Afrique représente plus de 60 pourcent de la population du continent. Ce pilier appelle à garantir la ratification universelle, l’appropriation nationale et la mise en œuvre intégrale de tous les instruments sur les valeurs partagées de l’UA, y compris la Charte africaine de la jeunesse et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance par tous les Etats membres d’ici à la fin de l’année 2017 ; créer de mécanismes inclusifs de mise en œuvre nationale pour l’élaboration régulière et périodique de rapports ; éliminer les obstacles à la participation active de la jeunesse à l’édification de la nation ; renforcer la responsabilisation de la jeunesse à travers l’intégration de l’éducation civique dans les programmes d’enseignement scolaire, proscrire toutes sortes de lois posant des barrières à l’exercice intégral et à l’entière jouissance des droits fondamentaux des jeunes à participer pleinement aux processus de gouvernance démocratique.

Il faut dire que la feuille de route telle que définie par l’UA est en phase d’exécution grâce à des institutions et ONG internationales comme la Fédération internationale pour le planning familial(IPPF) qui l’accompagne dans le pilier trois.  L’IPPF se mobilise pour que les droits en matière de sexualité et de reproduction soient considérés en tant que droits humains fondamentaux. Sa mission est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des femmes et des hommes en agissant pour la santé et les droits sexuels au niveau politique et sur le terrain auprès des populations. Il s’agit de donner aux personnes, notamment démunies et vulnérables, la possibilité et les moyens de faire des choix libres et éclairés quant à leur vie sexuelle, affective et reproductive et d’avoir accès à des services adaptés et de qualité.

 

Par Elise Kenimbeni

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