Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, la CAMFAIDS a organisé le 10 décembre 2025 à Yaoundé une réunion technique pour mettre en vitrine les différents abus et violations des droits humains.

La Cameroonian foundation for Advocacy Inclusion, Development and Solidarity, en abrégé CAMFAIDS, s’est jointe à la communauté internationale pour commémorer, le 10 décembre 2025, la Journée internationale des droits de l’homme.

Plaidoyer pour mettre fin aux abus et violations

Cette rencontre de plaidoyer a été organisée au siège de ladite association, rassemblant les représentants des ministères de la Santé publique (Minsanté), de la Justice, des forces de l’ordre ainsi que plusieurs organisations communautaires.

Lors de la rencontre, il a été question de présenter une plaquette de plaidoyer suite à la publication du rapport annuel portant sur les abus et violations des droits humains recensés dans trois régions (Centre, Est et Littoral), concernant les populations clés les plus affectées par le VIH/Sida, notamment les travailleuses de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les usagers de drogues et les personnes transgenres.

Selon le rapport annuel élaboré par la CAMFAIDS ainsi que d’autres organisations, 450 personnes issues des régions du Centre, du Littoral et de l’Est sont victimes d’abus et de violences. 456 cas de violence ont été recensés.

« Nous avons constaté qu’il existe plus de 1 000 cas de violences psychologiques, sexuelles, physiques et économiques, avec des chiffres suffisamment précis », a déclaré Ebenezer Munkam, directeur des droits humains et du plaidoyer à la CAMFAIDS.

Ce document révèle également que « les travailleuses de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues ainsi que les personnes transgenres sont particulièrement concernés en raison du fait que leurs pratiques favorisent la transmission du VIH », a reconnu Mme Stéphanie Manga, représentante du Comité national de lutte contre le Sida.

D’après les données fournies par la CAMFAIDS, leur taux de prévalence est supérieur à celui de la population générale. Par conséquent : « Ils constituent véritablement le réservoir principal de l’épidémie et ont été identifiés comme populations clés », a précisé Mme Stéphanie Manga. Face à cette situation, le Ministère de la Santé adopte une posture éloignée de toute stigmatisation envers ces populations.

À cet égard, il « ne s’agit pas d’abolir les lois en vigueur au Cameroun ni d’encourager certaines pratiques, mais plutôt de prendre en considération ces comportements afin d’en évaluer l’impact sur la santé », a fait savoir Mme Manga, l’une des recommandations du Minsanté lors de l’atelier de plaidoyer.

Lutte contre la marginalisation et la stigmatisation

À l’occasion de la Journée internationale des droits humains, placée sous le thème : « Droits humains, nos essentiels de tous les jours », l’ONU appelle les gouvernements à garantir aux individus l’accès à l’eau, à l’éducation, aux soins de santé ainsi qu’à la liberté d’expression. Selon le rapport, les populations clés sont exposées à diverses formes de violence perpétrées par des individus. Cette situation conduit la Camfaids à s’interroger sur le rôle régalien de l’État.

À ce propos, Ebenezer Munkam, directeur des droits humains et du plaidoyer à la Camfaids, a souligné que « l’État a encore beaucoup à accomplir notamment en matière de promotion et de protection des populations clés ».

Au terme de la réunion technique et du plaidoyer, les participants ont proposé des amendements. Ceux-ci seront soumis « directement aux personnes habilitées à prendre des décisions en fonction de leurs rôles et statuts », a conclu Ebenezer Munkam.

Créée en 2009, l’association Camfaids a pour mission de lutter contre le VIH, l’IST et les personnes LGBTI.

 

Ayouba Nsangou

 

 

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