Le Docteur Pemi Aicha responsable de l’initiative dans la région du centre parle des enjeux de cette campagne qui a pour centre d’intérêt la délocalisation des séances de dépistage des maladies cardiovasculaires.
Au terme de cette première journée de campagne, combien de personnes ont été consultées ?
Une cinquantaine. C’est beaucoup, mais nous aurions souhaité en recevoir encore plus.
Quant au bilan qu’on peut faire de cette journée de dépistage ici au marché Acacias a biyem assi, c’est que plusieurs personnes ont été consultées, conseillées puis dépistées avec des chiffres de tensions élevées en majorité. Certaines étaient hypertendus qui suivaient déjà un traitement mais dont le traitement n’était pas adéquat. L’hypertension n’était pas sous contrôle. Il a donc été question de faire un bilan et d’organiser une nouvelle prise en charge. Pour ceux des patients avec une tension artérielle élevée pour la première fois, il a été question de faire un follow up pour eux, et ensuite de voir comment dans un mois, dans les conditions un peu plus favorables, on pourra les dépister, dans des conditions au cours lesquelles ils sont physiquement prêts à être dépistés à nouveau avant de confirmer s’ils sont effectivement hypertendu ou non. Il y a des cas où des individus sont hypertendus, parfois pas. S’il y a des différences au niveau des valeurs que nous avons, ont fait un examen intitulé la mesure ambulatoire pour la pression artérielle (MAPA ) via un bracelet que la personne porte pendant 24 heures afin de mesurer les niveau de tension durant la journée. Ce qui permettra de savoir si ces personnes sont hypertendues ou non, ou si ces personnes ont des tensions artérielles élevées dues à un stress ou toutes autres situations.
Y a-t-il eu des cas particuliers de tensions pouvant aboutir à des AVC qui ont marqué cette journée de dépistage ?
Non. Il n’y en a pas eu. Mais pour ceux qui ont présenté des résultats mitigés, il faudra confirmer. Durant cette campagne, nous devons dire qu’au marché, nous ne sommes pas dans un centre hospitalier.
Quelles tranches d’âge ont été consultées ?
Les tranches d’âge qui ont été consultées vont de 25 à 65 ans. Parmi ces individus il y a des ambulants qui sont venus de loin, d’autres qui occupent des comptoirs qui ont également fait le déplacement. Seulement, la tendance hypertendue a été détectée chez les personnes les plus âgées. Les plus jeunes ont présentés des signes positifs. Par rapport au genre, ce sont les cas d’obésité qui ont distingué les hommes des femmes qui étaient par ailleurs les plus nombreuses. La raison est liée au caractère sédentaire de ces dernières au marché et à la maison. Encore qu’après leur activité commerciale, elles ne sont plus tellement actives par rapport aux hommes qui le sont. Ceux-ci pratiquent du sport.
Quels conseils aux femmes qui, même après l’accouchement, peuvent être des victimes ?
D’abord, avant l’accouchement, il faut éviter de prendre trop de poids. Bien qu’il soit normale puisque psychologique, c’est la prise de poids excessive qui n’est pas bien. Il faut donc vérifier ce qu’on consomme. Ce qui n’empêche pas une activité physique. La marche régulière est également conseiller, environ 15 minutes par jour pour la femme enceinte. Cela lui fera du bien et n’aura aucun impact sur le futur bébé. Après la grossesse, la femme doit directement faire du sport et contrôler son alimentation, parce que la femme qui allaite, du fait de la montée laiteuse, devra prendre des précautions par rapport au bébé. Mais dans une période variant de six à neuf mois, la femme doit déjà commencer à contrôler son alimentation pour voir dans quelle mesure elle peut gérer le surplus de poids survenu au courant de la grossesse.
Qu’est ce qui porte à croire qu’au niveau des marchés les femmes bougent beaucoup, qu’on ait des gens qui se meuvent constamment, et que l’on parle de sédentarité et que ceux-ci subissent le contrecoup de la tension artérielle et toutes autres maladies liées au cœur?
Dire que les commerçants sont en mouvement, c’est un peu relatif. Ayant été témoin du quotidien de ces commerçants, on remarque plutôt qu’ils sont des sédentaires. Car, une fois en possession de ses articles, de sa marchandise, il s’assoie et il va passer toute la journée assis derrière un comptoir. Par contre, pour ceux qui vont d’un lieu à un autre, ils vont trouver un endroit où se parquer et se reposer à l’abri du soleil, ils bénéficient d’une certaine mobilité au niveau de la tension artérielle. Mais au niveau des articulations, beaucoup se plaignent des arthroses du fait de la mobilité.
La prochaine étape de la campagne amorcée ce 27 Mai 2017 au marché Acacias?
La prochaine, c’est le marché Mvog Betsi, Samedi 3 juin 2017, de 8 heures à 16H avec les mêmes objectifs : dépister le maximum de personnes par rapport aux risques de maladies cardiovasculaires. Nous relevons toutefois des plaintes de certains commerçants qui nous ont dit qu’il y a des individus qui se présentent à eux, prennent leur tension artérielle alors qu’ils ne sont pas des professionnels. Ils espèrent bien que ce nous faisons ne s’inscrit pas dans la même lancée. Nous les rassurons que nous ne sommes pas sur la même lancée. Nous leur disons, la campagne est gérée par des professionnels de la santé : deux médecins qui nous accompagnent et quatre infirmiers. Les populations doivent donc être rassure à ce niveau. Qu’elles n’aient aucune crainte et qu’elles viennent se faire dépister.
Des phases de counseling sont-elles prévues ?
Bien sûr. A côté du dépistage, figure la consultation générale qui concerne le bilan c’est-à-dire les résultats des paramètres qui ont été pris, leur interprétation. Par la suite, le patient peut poser son problème s’il en a en rapport avec le cœur. Le patient est libre de poser le problème de santé qui le préoccupe.
Propos recueillis par Jean Patient Tsala et Hervé Ndombong