AROUNA TENA, Coordonnateur national du projet Fonds mondial au Cameroun, staff à la Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW) revient sur l’importance de la 3eme réunion régionale sur les populations clés qui s’est achevée ce 22 Septembre 2016 à Yaoundé-Cameroun.
Quelles sont vos impressions et recommandations à l’issue de cette 3eme réunion ?
Rendu au troisième et dernier jour des travaux nous avons un sentiment de satisfaction et surtout de fierté parce que beaucoup n’ont pas cru que cela devait être possible au Cameroun. Et lorsque nous savons que nous sommes dans un contexte de lutte contre le VIH avec tous les objectifs mondiaux et nationaux qui sont les nôtres et ceux portés par le ministère de la santé publique, il est plus qu’important d’impliquer tout le monde à cette riposte-là. Donc, c’est un sentiment de satisfaction parce que cette rencontre à ratisser large, à essayer de chercher plus loin surtout au niveau des populations clés qui sont les personnes dont le taux de séroprévalence est le plus élevé au niveau du Cameroun, le Secrétaire Permanent du Comité Nationale de Lutte contre Sida (CNLS) le disait encore dans ses présentations. Et nous pensons que ceci est résolument encore une action phare de la société civile mais aussi du gouvernement pour justement être au rendez-vous de l’éradication du VIH/SIDA en 2030 dans le monde.
Au cours des échanges et après lecture des recommandations, l’on parle d’une professionnalisation des pairs éducateurs. Quel est votre point de vue ?
Effectivement nous avons beaucoup parlé du paquet minimum des services qui est très important. Nous avons beaucoup parlé de l’environnement qui est d’une importance capitale. Cependant, nous nous rendons compte que parfois, qu’il s’agisse de l’offre de services, de l’utilisation des services et même l’accès à ces services il y’a un maillon essentiel qui fait la liaison entre tous et c’est généralement l’acteur communautaire, le pair éducateur. Peut-être il serait aussi temps de penser vraiment et d’harmoniser le paquet minimum devant accompagner ce pair éducateur. Une harmonisation aussi bien qu’auprès des bailleurs de fonds et au niveau national parce qu’il faut le dire, le pair éducateur reste ce vecteur, ce lien qui devra travailler à la mise en commun de toutes ces stratégies. S’il faut parler comme l’ONUSIDA, qu’il s’agisse des 90-90-90. A toutes les étapes de ces 90, le pair éducateur intervient. Qu’il s’agisse de la prévention et du dépistage, qu’il s’agisse de la mise sous traitement et du suivi de recherche des perdus de vue et du maintien sur le traitement, ce dernier est un élément qui est important. Donc nous pensons qu’ il est plus qu’important certes de parler du paquet minimum de services mais aussi de parler du paquet minimum devant accompagner ce pair éducateur dont nous saluons encore le courage et la dévotion surtout lorsqu’il s’agit des populations clés.
En ce qui concerne les perspectives pour le Cameroun, que dites-vous ?
Nous pensons que les perspectives sont objectives. Cet atelier justement marque encore cet engagement de la société civile, de toutes les parties prenantes, les chercheurs, médecins et le gouvernement du Cameroun de passer vraiment à l’échelle supérieure. Il faut avouer que toutes ces subventions que nous avons actuellement viennent du Fonds Mondial, l’Agence Américaine pour le Développement(USAID) et d’autres financiers que nous n’oublions pas de remercier une fois de plus. C’est dire que le Cameroun est dans une approche de passage à l’échelle. Donc, la perspective c’est d’abord de consolider les acquis, parce que cette conférence aussi est un grand acquis pour le Cameroun mais aussi de renforcer tous ce qui est dans le domaine de la prévention, dans le domaine du traitement et surtout du maintien sous traitement. Nous n’allons pas oublier bien évidemment, réduire les nouvelles infections auprès des populations en générale mais en particulier auprès des populations clés, et comme on a dit populations clés ça veut tout dire, c’est la population qui est la plus touchée, dont le taux de séroprévalence est le plus élevé. Donc la perspective en gros, c’est passer à l’échelle de qualité, offrir des services, avoir un environnement favorable pour l’accès aux soins de services de qualité et pour que nous soyons tous au rendez-vous de 2030 pour célébrer la fin de l’épidémie mais à court terme nous avons un objectif en 2017 avec le plan national de stratégie de lutte contre le Sida qui a des performances aussi considérables et c’est justement de passer à une autre échelle et être sure que ces objectifs seront atteints, la CAMNAFAW apportera sa contribution à tous les niveaux que ce soit.
Interviewé par Elise Kenimbeni