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Lutte Contre les VBG : #StopFéminicides237 Appelle le Gouvernement à Mettre En Place des Mesures Répressives

Les membres du collectif #StopFéminicides237 étaient face à la presse le Jeudi, 30 Novembre 2023 à Yaoundé, Cameroun.

« Les féminicides au Cameroun connaissent une augmentation inquiétante. Ces crimes sont de plus de plus en violents. De l’affaire Vanessa Youbi à la dernière en date de Diane Yangwo qui a suscité l’émoi de l’ensemble de la société camerounaise. Ce sont en majorité des féminicides intimes perpétrés par les maris, partenaires ou ex-partenaires des victimes. Ces tendances sont préoccupantes car elles indiquent que la violence contre les femmes est de plus en plus banalisée et répandue au Cameroun. Elles appellent à une action urgente des pouvoirs publics et des acteurs de la société civile pour prévenir, punir et éradiquer les violences. »

C’est sur ces propos d’entame que les membres du collectif #StopFéminicides237 ont planté le décor lors de la conférence de presse qui s’est tenue le jeudi 30 Novembre 2023 à Yaoundé. Cette conférence de presse qui fait partie des multiples activités du collectif, est l’une des articulations des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), qui sont observés du 25 Novembre au 10 Décembre de chaque année.

Avec le cœur à la main, ces activistes reconnues pour leur travail dans les communautés ont tenu à exprimer leur ras-le-bol face aux meurtres des femmes et jeunes filles mais aussi de mettre en vitrine leurs doléances à l’endroit du gouvernement camerounais.

Au vu de la recrudescence des cas de féminicides, et qui sont dénombrés à 61 à ce jour, les membres du collectif #StopFéminicides237 sont montées au créneau pour un énième cri de détresse.

Viviane Tathi Yende, membre du collectif et par ailleurs Coordonnatrice Exécutive de l’association Sourire de Femmes, a tout d’abord déroulé le bien-fondé de cette rencontre avec les médias. Elle a souligné le fait que le collectif a tenu à informer les hommes et femmes de médias sur ses nombreuses activités qui ont été déjà mises sur pieds et celles qui seront lancées à travers le triangle national.

Madame Tathi Yende a mentionné le fait que le collectif #StopFéminicides237 veut engager des nouveaux acteurs dans cette lutte qui est aujourd’hui une préoccupation majeure dans la société.

De ces propos, l’on retient également que l’heure est à l’action et à des mesures coercitives. Sur le plan juridique, il faut mettre des mesures répressives et ajoute à cela, il ya le fameux code de la famille qui doit être adopté, pour des avancées positives.

Les jeunes féministes ne sont pas allées de main morte, elles ont une fois de plus appelé le gouvernement camerounais à saisir le taureau par les cornes.

Pour paraphraser ces féministes qui étaient sous le feu des projecteurs, l’éducation de nos populations est cruciale. Il est important de faire comprendre la gravité des féminicides qui sont encore regardées comme des faits divers dans notre société.

« Il faut que la saignée cesse ! Les féminicides sont une cause commune et qui appelle à un combat de tous les acteurs ! » C’est la substance des paroles soulignées par Caroline Mveng, membre du collectif, Coordonnatrice de l’association « Elles Rayonnent Ensemble », et qui est également la présidente du Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique Centrale (REJEFEMAC).

Caroline Mveng a, à la suite de Viviane Tathi Yende, déroulé les onze (11) recommandations émises par le collectif à l’endroit du gouvernement.

L’on note entre autres :

N°1 : Réforme juridique en lien avec la protection des droits de la femme ;

N° 2 : Réforme du système judiciaire pour renforcer la répression des VFF ;

N° 3 : Allocation des ressources budgétaires nécessaires pour la lutte contre les VFF ;

N° 4 : Perfectionnement des mécanismes de prise en charge des victimes et des enfants victimes secondaires des violences ;

N°5 : Intensification de la formation de tous les acteurs intervenant dans la gestion des cas de VFF ;

N°6 : La promotion de l’éducation aux VFF ;

N°7 : Mise en place d’un système de collectes de données sur les VFF fiable et efficace au Cameroun ;

N° 8 : Vulgarisation des « Gender-Desk » ;

N°9 : Responsabilisation des médias dans la lutte contre les VFF ;

N°10 : Promotion de la recherche sur les VFF au Cameroun ;

N°11 : Instauration d’un dispositif d’évaluation des mesures.

Aux côtés de Viviane Tathi et Caroline Mveng, d’autres membres du collectif se sont exprimées sur le sujet. Estelle Noumbou, Suzanne Bilo’o et Florence Ritha Nga, membres de ce collectif ont également levé un cri de détresse.

Il est question que le collectif dans les jours à venir organise une série d’activités telles que : des rencontres avec les députés et sénateurs ; des campagnes de sensibilisation dans les dix (10) régions du pays et accentuer la communication dans les médias.

Bien que le collectif soit jeune, il est dynamique de par ses multiples actions et des résultats probants. Les jeunes féministes du collectif ont indiqué qu’elles ont adressé une lettre au Président de la République.

Elles ont mené une tournée médiatique ; une campagne de « 15 jours d’engagement contre les violences faites aux femmes » durant la période du 15 juillet au 30 juillet 2023 ; une campagne en ligne ; un cours de self-défense dans les villes de Yaoundé, Ngaoundéré et Maroua et un webinaire de clôture sur le thème : « Lutte contre les violences faites au Cameroun : défis et perspectives »

Une séance de questions et réponses a également permis aux hommes et femmes de médias de comprendre de fond en comble le sujet qui est au cœur des débats dans les chaumières.

Selon les dames du collectif #StopFéminicides237, il est important d’éduquer les masses, les sensibiliser sur les VBG et criminaliser les violences dans les foyers.

Les journalistes ont été interpellés sur leur rôle clé dans cette croisade contre les VBG.

Elles ont insisté sur le fait qu’en tant qu’un maillon important dans la chaine de développement, les médias doivent promouvoir les droits des femmes en particulier et ceux des humains en général.

A propos de #StopFéminicides237

Le Collectif #StopFeminicides237 est un réseau de 17 organisations de défense des droits des femmes et des militantes féministes camerounaises créé le 8 avril 2023 pour interpeller les autorités gouvernementales et l’opinion publique sur la recrudescence des violences faites aux femmes au Cameroun.

Elise Kenimbeni

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