Les réseaux et associations des jeunes du continent mettent la toile en branle pour lutter contre cette pandémie.
Face à la crise sanitaire qui affecte le monde entier, des réseaux et associations des jeunes qui œuvrent dans les domaines de l’humanitaire, la santé sexuelle et reproductive, ont mis en place une série de causeries éducatives en ligne pour sensibiliser leurs paires.
Le réseau africain des jeunes et adolescents en population et développement plus connu sous l’appellation AfriYAN, a initié à travers le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), une conférence en ligne.
Durant deux jours, un séminaire virtuel (webinar) a été organisé dans le but d’apporter une réponse communautaire pertinente à la jeunesse africaine, afin de lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19). De centaines de jeunes ont été mobilisés pour cet exercice qui a connu la participation de différents experts des Nations unies en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Au niveau du Cameroun, la branche AfriYAN a initié une campagne digitale de 14 jours. Deux semaines pour sensibiliser la jeunesse sur des questions de santé sexuelle liées au Covid-19 souligne la Secrétaire Exécutive Annie Matsida Kamta.
« Il est question pour nous de sensibiliser les jeunes sur le coronavirus, partager et vulgariser des bonnes pratiques pour qu’ils se protègent contre la maladie et vivent mieux en confinement.» Explique-t-elle.
Selon Nadine Noa Tsouna, point focal communication à AfriYAN Cameroun, la campagne digitale menée par le réseau des jeunes du pays a consisté à partager une thématique précise sur Facebook et Twitter et les jeunes en débattent. Pendant cette campagne digitale par exemple : Les symptômes du Covid-19, l’importance du port du masque de protection, Covid-19 et le potentiel des jeunes, Covid-19 et la réponse humanitaire, Covid-19 et la santé maternelle sont entre autre thèmes mis en lumière par AfriYAN Cameroun.
Pour AfriYAN Cameroun, cette campagne digitale qui n’est pas la première du genre, est une façon de passer un message d’espoir et de courage à la jeunesse camerounaise qui est qualifiée de forte et résiliente face à de nombreux fléaux qui minent la société notamment en cette période de coronavirus.
« La perte des emplois, par conséquent l’augmentation du chômage jeune, du fait des difficultés des entreprises qui envoient leur personnel en chômage technique pour les plus chanceux et licencient pour les moins chanceux. Nous sommes dans une période, où les entreprises ne recrutent plus et même avec la reprise, l’année 2020 pourrait être la pire en matière de chômage dans le monde. Aux États-Unis, on parle déjà de plus de 5 millions de chômeurs. La crise économique, qui découle de cette pandémie impactera encore, malheureusement la jeunesse en matière d’emploi d’où nos actions de sensibilisation. Cependant, Dieu a toujours le dernier mot.»
Le mouvement d’actions jeunes(MAJ) du Cameroun, chapoté par la Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW), a également initié des causeries éducatives à travers Facebook et ses groupes whatsapp.
« Puisque plusieurs jeunes sont à la maison, ils passent beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux. Et pour les occuper, nous avons mis l’accent sur la sensibilisation digitale afin qu’ils ne s’égarent pas pendant cette période délicate. Nous avons pu créer des images attractives que nous postons sur les réseaux sociaux avec des messages clés.» Explique Siego Jacqueline, Présidente du MAJ Cameroun.
Du côté du Benin, on observe une mobilisation des jeunes sur la toile. Ceux-ci prennent part à des séances de tweet-ups. Le mouvement d’actions des jeunes du Benin sensibilisent sur les questions de santés sexuelles et Droits reproductifs. Selon les membres du MAJ Benin, il y’a nécessité d’éduquer et d’informer leurs paires sur des sujets tels que les infections sexuellement transmissibles et le VIH-Sida, le Genre, la Diversité etc.
Kifayath Toko Chabi, l’une des membres du MAJ Benin, passionnée des questions de santé sexuelle souligne le fait que l’initiative né des craintes d’un flux de grossesses non désirées ou précoces en milieu jeunes.
Elle dit : « Lorsque les adolescents et jeunes sont laissés sans surveillance et sans d’informations, ils se retrouvent à faire des choix non avertis sur leur sexualité. Nous avons engagé des actions de sensibilisation. On ne peut apporter d’assistance physique ni mener des activités de rassemblement alors nous nous sommes servis de la digitalisation. Nous avons créé des cohortes en ligne où nous développons les notions d’éducation sexuelle complète(ESC). C’est une approche du MAJ Benin appelé E-ECS.»
Aussi, Kifayath a mis en place des initiatives personnelles dans le but d’aider les jeunes à une sexualité responsable.
« Personnellement je travaille sur ma page avec les adolescents et jeunes. Elle s’appelle @Let Parlons. Elle vise à servir de canal de diffusion de la bonne information sur les changements physiologique, morphologique et psychologique qui surviennent à l’adolescence et pendant la jeunesse , ainsi que les Droits en Santé Sexuelle de l’IPPF à travers les réseaux sociaux qui sont mieux utilisés en période de confinement.»
Des sujets autour de la scolarisation ne sont pas en reste durant les échanges en ligne, nous confie ces jeunes. Ils invitent les jeunes à profiter de cette période de confinement pour améliorer leurs connaissances scolaires et d’éviter de se lancer dans des comportements déviants.
Pour ces jeunes africains qui jouent les rôles de paires éducateurs et leaders, il est question de combattre à tout prix l’oisiveté, qu’ils décrivent comme un vice auquel il ne faut pas céder.
Par Elise Kenimbeni