Society

Scolarisation des Enfants Handicapés : Le MINAS et ses Partenaires Sensibilisent les Familles et les Communautés

A travers la campagne « We ring the bell » en anglais et « Tirer la sonnette » en français, les cinq départements ministériels et l’ONG entendent mobiliser les acteurs sociaux à envoyer à l’école les enfants en situation de handicap. Le lancement officiel a eu lieu le 04 mai 2023.

Mme Abang Grâce Larissa, maman d’un enfant vivant avec handicap, plus précisement un autiste, dans un témoignage poignant a représenté le prototype des efforts déjà fournis pour une meilleure inclusion des personnes vivants avec handicaps. Elle a en effet contacté la Cameroon Baptist Convention Health Service (CBCHS) pour qu’on l’aide dans la prise en charge de sa fille.

Aujourd’hui, son enfant peut préparer. Elle a obtenu son diplôme. Elle accomplit d’autres tâches. Malheureusement, de nombreuses femmes dans cette situation n’ont pas eu cette opportunité d’offrir un avenir peu stigmatisant à leurs enfants.

Du coup, la campagne « We ring the bell » en anglais et « Tirer la sonnette » en français, qui a officiellement pris son envol le 04 mai 2023 dans les locaux de la mairie de Yaoundé VI, vient à point nommé, selon l’ensemble des acteurs impliqués dans son opérationnalisation. Elle est d’ailleurs placée sous le thème « De la politique à la pratique : éducation inclusive pour les enfants handicapés au Cameroun ». Le but est en effet : « d’accroître le taux de scolarisation des enfants vivants avec handicaps en créant une société où chaque enfant, en particulier les personnes handicapées, ont accès à une éducation de qualité » l’idée étant « d’accélérer l’atteinte de l’ODD4 au Cameroun et de poursuivre la mise en œuvre de l’éducation inclusive ».

Le Cameroun engagé pour l’inclusion

Pauline Irène Nguéné, ministre des affaires sociales (MINAS), rappelle à ce propos que depuis 2016 le Cameroun participe à la campagne « We ring the bell » et « Tirer la sonnette », une initiative de Liliane Funds à travers la Cameroon Baptist Convention Health Services.

Mme la ministre a d’emblée pris l’engagement dans ce sens de mettre en œuvre la politique du chef de l’Etat en matière inclusive. « Dans le monde, a-t-elle indiqué, 90% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés ». Soit 33 millions d’enfants « en termes absolus » dans un contexte où 15% environ de la population mondiale vit avec un handicap.

Plus loin, la ministre souligne que la problématique de la prise en charge de l’enfant handicapé au Cameroun fait l’objet des politiques publiques dont l’objectif est d’assurer « le continuum » de l’éducation pour cette catégorie d’enfant. C’est à ce titre qu’elle salue la co-organisation de cet événement avec les ministères en charge de l’éducation de base (Minedub), des enseignements secondaires (Minesec), de l’enseignement supérieur (Minesup) et de l’emploi et de la formation professionnelle (Minefop). La ministre de la promotion de la femme et de la famille (Minproff) a également pris part aux travaux.

Mais d’après la MINAS, beaucoup reste encore à faire quant à cette préoccupation à caractère mondial. Les personnes vivants avec handicaps font face à « certaines barrières et obstacles multiformes ».

Certains sont liés aux coûts et méthodes d’enseignement, d’autres à l’accès aux technologies de l’information et de la communication tandis qu’on en trouve qui sont propres à l’accessibilité aux infrastructures scolaires. La conséquence directe est « l’exclusion sociale des personnes handicapées », dénonce la ministre car celles-ci « font l’objet de discrimination » et ne bénéficient pas toujours « d’une éducation et d’une formation professionnelle appropriées », retient-on de la MINAS qui a « tiré la sonnette » pour l’éducation inclusive.

Lui emboitant le pas, le maire de la Commune de Yaoundé 6 a rappelé que « l’éducation est à la base du développement ». Pour Yoki Onana, « les conditions d’existence des personnes demeurent encore difficiles » d’autant plus qu’elles les « empêchent de jouir de nombreux droits, donc celui de l’éducation. » La première barrière est l’accès à l’éducation, a-t-il réitéré. Pour lui, des initiatives de cette nature supposent assurément une action collective surtout dans l’optique de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. Cela passe clairement par l’inclusion prônée par le président de la République, a soutenu l’exécutif communal notamment en contexte de décentralisation.

Une lutte commune

L’accès à l’école pour les enfants handicapés connait des avancées, selon le directeur de la protection sociale des personnes handicapées et des personnes âgées au MINAS. Aussi, au-delà de l’existence d’un cadre légal, le Cameroun abrite de nombreuses institutions publiques et privées qui travaillent à promouvoir l’inclusion des personnes en situation de handicap et qui soutiennent l’éducation puis la formation professionnelle via les départements ministériels sollicités. Le pays a par exemple signé et ratifié des conventions internationales relatives à l’inclusion des personnes en situation de handicap dont l’une des manifestations est le Décret N°2021/250 du 27 avril 2021 portant ratification du Traité de Marrakech visant à faciliter l’accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées.

Toujours dans la même veine, des écoles essentiellement inclusives ont été créées par le ministère des affaires (MINAS) à côté de celles qui ont été réadaptées pour les besoins de la cause. Avec les organisations de la société civile (Osc), des ordinateurs adaptés pour les personnes déficientes visuelles ont été mis en place. Le personnel enseignant a bénéficié des sessilns de renforcement des capacités. Plus de 4000 enseignants ont été formés en matière d’enseignement inclusif.

Le rôle de la société civile

L’Ong Sightsavers, qui est l’un des partenaire des départements ministériels impliqués dans le projet d’inclusion des enfants handicapés, travaille avec ces ministères pour une plus grande inclusion notamment dans la promotion de l’éducation. Selon ses responsables, plusieurs conventions et engagements ont été signés ou passés avec les administrations publiques, les Communes, les acteurs de la société civile, les familles et les communautés. Deux programmes ont été élaborés. Le dernier est intitulé « A better world », explique Acha Rita de Sightsavers. Un cahier de charges en cours d’élaboration avec le MINAS pour diverses activités est sur les rails, a-t-elle indiqué. Dans sa demarche, l’ong a instauré la notion de « Champion de l’inclusion » à destination des écoles afin de distinguer « les meilleures en matière d’inclusion ». Elle se deploie en outre à travers près de 70 écoles inclusives dans le cadre de ce projet.

Le partenaire de l’Etat qui porte également le projet a fait le point de ce qui a été réalisé jusqu’ici. Le Directeur Exécutif de la CBC Health Service, le Pr. NTI Pius, a par exemple indiqué que 2088 enseignants ont été formés par l’organisation. On a assisté au recrutement des enseignants de l’inclusion.

Le pays compte environ 15 écoles sur l’ensemble du territoire nationale dédiées aux personnes handicapées qui ont en outre bénéficié de plusieurs appuis relativement à leurs scolarités.

A titre de rappel, la campagne We ring the bell » et « Tirer la sonnette » s’ouvre dans un contexte où « 9 sur 10 enfants handicapés ne sont pas admis à l’école » dans le monde comme l’indique le manifeste soumis aux publics dans l’optique d’accompagner le plaidoyer en faveur de la scolarisation des enfants handicapés.

La signature de ce manifeste et l’organisation de conférences dans les écoles sélectionnées pour abriter la campagne sont quelques activités retenues dans ce cadre.

Au Cameroun, l’enquête en grappes multi-indicateurs (EDS-Mics) de l’institut national de la statistique (Ins) de janvier-août 2011 estime à 5,4 % l’effectif des personnes handicapées sur l’ensemble de la population camerounaise.

Par Herve Ndombong

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *