La Société des Gynécologues du Cameroun, SOGOC, a procédé au lancement de ses activités le jeudi 23 Novembre 2023 à Yaoundé dans le cadre des 16 jours d’activismes contre les violences basées sur le genre cette année 2023.

Photo credit: SOGOC Cameroon

Le point de départ était l’esplanade du siège de l’Ordre Nationale des Médecins du Cameroun au quartier Nkol-Eton au cœur de Yaoundé la capitale du pays. Cette première activité, qui donne le ton des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, a connu la participation de plusieurs acteurs des médias et autres partenaires de la SOGOC. Un évènement décliné en deux étapes. Une marche de dénonciation et de plaidoyer que les participants ont effectué sur un itinéraire spécifique. Ce dernier a permis d’arpenter la route Nkol-Eton – Rond-point Nlongkack – lycée Charles Atangana – Eglise Orthodoxe et retour à l’Esplanade du siège de l’Ordre National des Médecins du Cameroun. Durant ce parcours les participants vêtus de tee-shirts et casquettes de couleurs orange ont scandé « Non aux Violences basées sur le genre » le bras droit levé et la pomme de main ouverte en signe de protestation mais surtout de sensibilisation des populations qui, d’un œil curieux, regardaient et parfois se prononçaient en donnant leurs avis divergents sur la question des violences basées sur le genre.

Après ce périple très animé, un échange de questions réponses a conduit le deuxième point de l’activité. Cette étape a été marquée par le mot de circonstance prononcé par le Pr Essiben Félix, Président de la SOGOC dans la région du Centre qui déclare :

« Au Cameroun, la prévalence de la violence basée sur le genre est étroitement liée à la santé et aux droits sexuels et reproductifs de la femme camerounaise. Certaines des conséquences de la violence sexiste, violence domestique, viol, mutilation génitale, sur la santé de reproductive de la femme ne sont généralement pas soigneusement prises en compte. Prenons par exemple le cas d’une grossesse résultant d’un viol. C’est l’un des domaines restreints dans lesquels le système pénal autorise l’avortement sans risque. En un mot, l’autorisation de l’avortement au Cameroun est étroitement liée aux violences basées sur le genre et nous ne pouvons donc pas traiter chacun des sujets en exclusivité absolue. Aujourd’hui, la SOGOC se joint au monde pour mettre en lumière la fin des violences basées sur le genre et ses effets néfastes sur la santé de la femme camerounaise. »

Il ajoute :

« Nous appelons tous nos partenaires et non – partenaires travaillant sur les violences sexistes à s’engager activement dans ces activités et à avoir l’intention d’inclure des services liés à l’avortement pour les survivantes de viol. »

Le thème mondial des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre est : « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ».

Les activités vont se dérouler du 25 Novembre au 10 Décembre 2023. La SOGOC a prévu des activités de sensibilisation et des actions de communication par le truchement des médias sociaux ou classiques. La vision de la SOGOC se résume en cette phrase « Un Cameroun ou les soins de la santé de reproduction optimums seront disponibles, accessibles et abordables pour tous ».

On estime que 736 millions de femmes, soit près d’une sur trois dans le monde, ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, de violences sexuelles d’un autre partenaire, ou des deux, au moins une fois dans leur vie. Selon une étude mondiale réalisée par le Economist Intelligence Unit, 38 % des femmes ont eu des expériences personnelles de violence en ligne, et 85% des femmes qui passent du temps en ligne ont été témoins de violence numérique contre d’autres femmes.

Le Pr Essiben Félix précise par ailleurs que :

« Le droit des femmes et des filles de vivre sans violence est inaliénable et fondamental. Elle est inscrite dans le droit international des droits de l’homme et dans le droit humanitaire. Bien que l’égalité entre les femmes et les hommes soit garantie dans la constitution camerounaise, trop souvent les femmes se voient refuser la justice et la protection contre la violence. Cet échec ne vient pas d’un manque de connaissances mais plutôt d’un manque d’investissement et de volonté politique pour répondre aux besoins des femmes et protéger leurs droits fondamentaux. Il est temps de prendre ses responsabilités et ce moment est venu »

Dénoncer et faire des plaidoyers pour que la loi soit coercive pour que les victimes entrent dans leurs droits et les bourreaux punis, toutefois, pour la SOGOC il faut aussi prévenir ces violences par exemple par l’investissement dans l’éducation des enfants dès le bas âge et sensibiliser globalement la société.   

Jean-Patient Tsala

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