Droits des Femmes et Filles, Cheval de Bataille de l’IPPF Région  Afrique en plein Covid-19 !

Droits des Femmes et Filles, Cheval de Bataille de l’IPPF Région Afrique en plein Covid-19 !

La Directrice Régionale de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale bureau Afrique (IPPF-RA), s’est exprimée sur le sujet après la publication le 7 mai 2020, du guide destiné aux États africains pour la protection des Droits des femmes et filles pendant la pandémie du COVID-19.   Marie-Evelyne Petrus Barry, la Directrice Régionale de l’IPPF Bureau Afrique dans une publication éditoriale, a souligné les nombreux défis à relever en matière de Droits des  femmes et la fille en cette période de pandémie du Covid-19. Cette férue des questions de santé sexuelle et reproductive et militante engagée des Droits de l’Homme qui est depuis décembre 2019 à la tête de cette prestigieuse organisation internationale œuvrant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive et droits y afférents, à joint sa voix aux multiples appels de la société civile afin de mettre en exergue la cause des couches les plus vulnérables. Elle indique que les femmes sont dans une large mesure, plus durement touchées que les hommes par la crise du Covid19  en raison des normes patriarcales existantes et profondément ancrées dans la culture qui attribuent des rôles traditionnels basés sur le genre et qui perpétuent ainsi les inégalités et les  discriminations dans la société « Ce sont les femmes qui portent le plus lourd fardeau de l’épidémie, car dans leurs rôles traditionnels de femmes au foyer, de mères et d’épouses, elles sont responsables de veiller à ce que la vie continue même si tout ce qui les entoure s’effondre. Dans leurs rôles de soutien et de dispensatrices de soins, les femmes doivent prendre soin des membres de la famille touchés par la maladie. Elles représentent également  la majorité des agents de santé dans les hôpitaux et sont exposées de manière disproportionnée à ce virus dévastateur. » Dit-elle. Un des faits majeurs observé et souligné également par la Directrice Régionale de l’IPPF-RA est les insuffisances dans la qualité du plateau technique destiné à offrir une gamme complète de services de santé sexuelle et reproductive de qualité. Cette situation inquiétante qui se vit à travers plusieurs pays africains a des répercussions chez la femme et la fille comme l’indique Marie-Evelyne Petrus Barry.  « Lorsque toutes les ressources humaines et médicales disponibles, y compris les sages-femmes, sont déployées pour lutter contre l’épidémie du coronavirus, les femmes rencontrent d’énormes difficulté à accéder aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR) et de santé maternelle essentiels à leur survie, ce qui les expose à un risque accru de grossesses non désirées. Le manque d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive accroit le risque d’infection au VIH et autres maladies sexuellement transmissibles, les avortements à risque et les décès lors de l’accouchement.  Les violences domestiques et basées sur le genre sont en forte augmentation et les recours, déjà difficiles en situation habituelle deviennent quasiment impossibles en période de pandémie, ce qui laisse présager un recul des grandes avancées qui avaient été faites dans ce domaine.» Selon Madame Petrus Barry, la pandémie qui ne cesse de menacer plusieurs ménages a un véritable impact économique sur les femmes.  Elle souligne que  le fait qu’en Afrique plus de 75% des femmes vivent et survivent grâce à l’économie informelle –  soit comme vendeuses de rue, commerçantes du marché ou autres travaux précaires de subsistance – la survenue de cette pandémie a pour conséquence majeure qu’elles sont désormais incapables de subvenir correctement aux besoins de leur famille, car leurs petites entreprises ont été affectées par les mesures de restriction associées à la  prévention du Covid-19,  telles que les quarantaines, les confinements, la limitation des voyages et l’impératif de distanciation sociale. Cette prise de position de la Directrice Régionale de IPPF-AR est un plaidoyer à l’endroit des leaders africains. Un plaidoyer qui tire sa source du guide destiné aux États africains pour la protection des Droits des femmes et filles pendant la pandémie du Covid-19. Ce guide destiné aux États africains a été publié le 07 mai 2020 dernier, et est le fruit d’un engagement conjoint de trois ONG internationales à savoir ; le Bureau régional pour l’Afrique de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale(IPPFRA), Amnesty International et Women’s Link Worldwide. Ces trois organismes internationaux ont élaboré des directives pour aider les autorités et agences gouvernementales nationales et locales, ainsi que les organisations sous régionales et régionales, à mieux comprendre leurs obligations et à adopter des mesures adéquates en matière de droits des femmes et des filles pendant la pandémie du Covid-19. Ledit guide qui contient cinq piliers clés est une feuille de route avec des lignes directrices énumérées à l’intention des États africains, Il souligne entre autres : l’obligation des États à garantir le droit de vivre à l’abri de la violence ou toute autre forme de discrimination ; l’accès aux services, produits et informations de santé sexuelle et reproductive, l’accès à la justice y compris pour les femmes et filles se trouvant dans un contexte de migration et de mobilité humaine. Tel que  mis en exergue dans le  guide, il est important de donner un  large écho, à la nécessité des interventions d’urgence qui doivent garantir la protection des femmes et filles ainsi, que celle des personnes  réfugiées, migrantes ou déplacées à l’intérieur de leurs pays. Les besoins en matière de santé sexuelle et reproductive, tout comme les services de soutien psychosocial et de protection contre les violences sexuelles et sexistes y sont  donc perçus comme prioritaires.         Elise Kenimbeni

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 Santé Sexuelle : Les Jeunes à travers la Sensibilisation Virtuelle s’opposent au COVID-19 En Afrique

Santé Sexuelle : Les Jeunes à travers la Sensibilisation Virtuelle s’opposent au COVID-19 En Afrique

Les réseaux et associations des jeunes du continent mettent la toile en branle pour lutter contre cette pandémie.   Face à la crise sanitaire qui affecte le monde entier, des réseaux et associations des jeunes qui œuvrent dans les domaines de l’humanitaire, la santé sexuelle et reproductive, ont mis en place une série de causeries éducatives en ligne pour sensibiliser leurs paires. Le réseau africain des jeunes et adolescents en population et développement plus connu sous l’appellation AfriYAN, a initié à travers le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), une  conférence en ligne.  Durant deux jours, un séminaire virtuel (webinar) a été organisé dans le but d’apporter une réponse communautaire pertinente à la jeunesse africaine, afin de lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19). De centaines de jeunes ont été mobilisés pour cet exercice qui a connu la participation de différents experts des Nations unies en Afrique de l’Ouest et du Centre.  Au niveau du Cameroun, la branche AfriYAN a initié une campagne digitale de 14 jours. Deux semaines pour sensibiliser la jeunesse sur des questions de santé sexuelle liées au Covid-19 souligne la Secrétaire Exécutive Annie Matsida Kamta. « Il est question pour nous de sensibiliser les jeunes sur le coronavirus, partager et vulgariser des bonnes pratiques pour qu’ils se protègent contre la maladie et vivent mieux en confinement.» Explique-t-elle. Selon Nadine Noa Tsouna, point focal communication à AfriYAN Cameroun, la campagne digitale menée par le réseau des jeunes du pays a consisté à partager une thématique précise sur Facebook et Twitter et les jeunes en débattent. Pendant cette campagne digitale par exemple : Les symptômes du Covid-19, l’importance du port du masque de protection, Covid-19 et le potentiel des jeunes, Covid-19 et la réponse humanitaire, Covid-19 et la santé maternelle sont entre autre thèmes mis en lumière par AfriYAN Cameroun. Pour AfriYAN Cameroun, cette campagne digitale qui n’est  pas la première du genre, est une façon de passer un message d’espoir et de courage à la  jeunesse camerounaise qui est qualifiée de forte et résiliente face à de nombreux fléaux qui minent la société notamment en cette période de coronavirus. « La perte des emplois, par conséquent l’augmentation du chômage jeune, du fait des difficultés des entreprises qui envoient leur personnel en chômage technique pour les plus chanceux et licencient pour les moins chanceux. Nous sommes dans une période, où les entreprises ne recrutent plus et même avec la reprise, l’année 2020 pourrait être la pire en matière de chômage dans le monde. Aux États-Unis, on parle déjà de plus de 5 millions de chômeurs. La crise économique, qui découle de cette pandémie impactera encore, malheureusement la jeunesse en matière d’emploi d’où nos actions de sensibilisation. Cependant, Dieu a toujours le dernier mot.» Le mouvement d’actions jeunes(MAJ) du Cameroun, chapoté par la Cameroon National Association for Family Welfare (CAMNAFAW), a également initié des causeries éducatives à travers Facebook et ses groupes whatsapp. « Puisque plusieurs jeunes sont à la maison, ils passent beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux. Et pour les occuper, nous avons mis l’accent sur la sensibilisation digitale afin qu’ils ne s’égarent pas pendant cette période délicate. Nous avons pu créer des images attractives que nous postons sur les réseaux sociaux avec des messages clés.» Explique Siego Jacqueline, Présidente du MAJ Cameroun. Du côté du Benin, on observe une mobilisation des jeunes sur la toile. Ceux-ci prennent part à des séances de tweet-ups. Le mouvement d’actions des jeunes du Benin sensibilisent sur les questions de santés sexuelles et Droits reproductifs. Selon les membres du MAJ Benin, il y’a nécessité d’éduquer et d’informer leurs paires sur des sujets tels que les infections sexuellement transmissibles et le VIH-Sida, le Genre, la Diversité etc. Kifayath Toko Chabi, l’une des membres du MAJ Benin, passionnée des questions de santé sexuelle souligne le fait que l’initiative né des craintes d’un flux de grossesses non désirées ou précoces en milieu jeunes.  Elle dit : « Lorsque les adolescents et jeunes sont laissés sans surveillance et sans d’informations, ils se retrouvent à faire des choix non avertis sur leur sexualité. Nous avons engagé des actions de sensibilisation. On ne peut apporter d’assistance physique ni mener des activités de rassemblement alors nous nous sommes servis de la digitalisation. Nous avons créé des cohortes en ligne où nous développons les notions d’éducation sexuelle complète(ESC). C’est une approche du MAJ Benin appelé E-ECS.» Aussi, Kifayath a mis en place des initiatives personnelles dans le but d’aider les jeunes à une sexualité responsable. « Personnellement je travaille sur ma page avec les adolescents et jeunes. Elle s’appelle @Let Parlons. Elle vise à servir de canal de diffusion de la bonne information sur les changements physiologique, morphologique et psychologique qui surviennent à l’adolescence et pendant la jeunesse , ainsi que les Droits en Santé Sexuelle de l’IPPF à travers les réseaux sociaux qui sont mieux utilisés en période de confinement.» Des sujets autour de la scolarisation ne sont pas en reste durant les échanges en ligne, nous confie ces jeunes. Ils invitent les jeunes à profiter de cette période de confinement pour améliorer leurs connaissances scolaires et d’éviter de se lancer dans des comportements déviants. Pour ces jeunes africains qui jouent les rôles de paires éducateurs et leaders, il est question de combattre à tout prix l’oisiveté, qu’ils décrivent comme un vice auquel il ne faut pas céder. Par Elise Kenimbeni

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