L’accès aux informations, aux données et aux connaissances, dans le secteur de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement en Afrique, constitue un souci majeur pour ses acteurs, d’où l’enjeu de leur vulgarisation. L’Association Africaine de l’Eau (AAE) a décidé de mettre en place plateforme de gestion et de partage des connaissances : un site internet sur lequel l’on pourra dorénavant accéder à toutes sortes d’informations relatives au secteur.
Le site a été présenté officiellement et lancée, lors d’un atelier qui s’est tenu du 08 au 09 Octobre 2015, à Abidjan en Côte d’Ivoire. Un lancement doublé d’une formation des participants.
Cette rencontre qui a réuni plusieurs experts du secteur venus de divers pays africains et occidentaux, avait pour objectif de développer une approche efficace pour pérenniser le savoir-faire acquis des expériences des uns et des autres, à travers la promotion de cette vitrine de données et d’informations. Toute chose nécessaire à la création d’un dynamique environnement de partage des connaissances.
Il s’agit « d’une belle initiative qu’a pris l’AAE, et qui va permettre d’améliorer les choses en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Et surtout de bénéficier de certaines expériences réussies des autres pays. » s’est réjouie docteur BittyMarie-Joseph, Directrice de l’Hygiène, de l’environnement et santé publique, au ministère ivoirien de la Santé et de la lutte contre le Sida.
Le Directeur des programmes de l’AAE, Docteur Kenfack Siméon, a insisté sur l’opportunité d’une démarche de partage: « Comme tout problème de développement, on aura jamais assez d’argent pour se développer uniquement sur la base des programmes ou des projets. C’est pour cette raison que le peu d’informations, le peu de succès ou même d’échec, qu’on a à travers ses actions, il est important de les partager. Afin que les erreurs des uns ne se répètent pas par les autres et que les bonnes pratiques et approches de certains pour réussir, soient capitalisées, partagées et diffusées sur cette plateforme. Pour que chaque pays sache, qui fait quoi, où, avec qui, et avec quels moyens ? Et ce, sur toute l’Afrique. », a indiqué l’expert.
Financé par l’USAID WA-WASH, ce projet est un vaste programme que l’Association Africaine de l’Eau entend élargir également au renforcement des capacités de ses sociétés membres, des ONG et de médias du secteur.
Dans cette dynamique, elle a organisé un atelier, le mardi 27 octobre 2015 à l’endroit des médias, pour permettre aux professionnels des médias d’avoir une meilleure perception des problématiques liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène en vue de les rendre plus efficaces dans la production et la dissémination d’informations relatives à ce secteur.
« A travers cette formation, nous ambitionnons de familiariser les journalistes aux notions de WASH, d’informer les journalistes sur les activités de l’AAE et de ses partenaires, de susciter la rédaction d’articles sur l’eau l’assainissement et l’hygiène en Afrique et en particulier solliciter l’adhésion des participants aux programmes et projets de l’Association africaine de l’eau pour être des relais auprès du grand public. Aussi définir les actions à mener par les journalistes dans le cadre de la promotion de la plateforme de gestion et partage de connaissances de l’AAE », a expliqué le Directeur exécutif de l’AAE, Usher Sylvain.
Plus d’une vingtaine de journalistes et hommes de médias ont pris part à cette formation, et ont bénéficié également d’une communication faite par Monsieur Gosso, président du Conseil Scientifique et Technique de l’AAE sur le thème « l’eau non-facturée: impact sur le rendement des sociétés d’eau en Afrique. Cas de la côte d’Ivoire »
Dans sa présentation, il a soutenu que la fraude, la corruption et l’état vétuste des ouvrages sont les potentielles sources des eaux non facturées et constituentles problèmes clés auxquels sont confrontées de nombreuses sociétés d’eau sur le continent en général et en Côte d’Ivoire en particulier. Après un audit de 15 pays dont neuf francophones et six anglophones, avec un total de 20 sociétés d’eau, les pertes totales(réelles et apparentes) en volume d’eau représentent environ 37% des volumes introduits dans les réseaux. Avec un coût de ces pertes estimé à 37,5 Milliards de FCFA. Le montant des pertes inévitables représente moins de 5%.
Concernant la tarification, le prix de vente de l’eau est de 300 FCFA pour un coût moyen de production de 100 FCFA.
L’AAE s’est fixée entre autres missions d’organiser des programmes de renforcement des capacités afin d’améliorer la performance des sociétés d’eau et d’assainissement pour mieux servir les populations africaines. Elle coordonne également la recherche de la connaissance et met à jour les données techniques, juridiques, administratives et économiques recueillies dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement.
Cette institution compte à ce jour plus de 113 membres issus de 42 pays d’Afrique dont la Côte d’Ivoire.
Par Kanzly MIDEH