L’organisation Nouveaux Droits de l’Homme qui avait à ses côtés Amnesty international, dénonce une violation flagrante et inadmissible des libertés publiques.
Ce 24 Mai 2017, la police a fait irruption dans un hôtel de Yaoundé où devait se tenir la conférence de presse annoncée et organisée conjointement par Amnesty international (AI) et Nouveaux Droits de l’Hommes (NDH), empêchant du coup sa tenue.
Selon les organisateurs, cette manifestation rentre dans le cadre d’une mission de plaidoyer d’Amnesty International au Cameroun. L’organisation a également prévu de rencontrer des autorités au plus haut niveau pour présenter les résultats de sa campagne mondiale de rédaction de lettres dénommée : « Ecrire pour les Droits ou le Marathon des Lettres ».
En outre, au cours de la conférence de presse, Amnesty International et ses partenaires ont prévu de dévoiler le contenu des milliers de lettres du monde entier contenant des messages demandant au président Paul Biya de libérer trois jeunes emprisonnés pour dix ans, ceci pour avoir simplement partagé un message téléphonique sur Boko Haram.
Dénonciations
Cette réaction de l’autorité administrative, pour Cyrille Rolande Bechon, Directrice Exécutive de NDH est quelque peu surprenante. Elle a souligné le fait que des procédures administratives ont été suivies pour la tenue de la conférence de presse en matinée et la conférence débat en après-midi. Pour la Directrice Exécutive des Nouveaux Droits de l’Homme, cette décision : « vient conforter nos inquiétudes quant au recul de la démocratie et la récurrence des violations flagrantes des Droits de l’Homme au Cameroun ». Elle s’est exprimée lors d’un débriefing sur cette situation dans l’après-midi pour dénoncer cette attitude du pouvoir de Yaoundé.
Alioune Thyne, Responsable du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre d’AI, n’a pas caché son mécontentement.
Dans le cadre de cette conférence de presse conjointe avec Amnesty International, les deux organisations ont entre autres prévu parler de gestion de la crise anglophone qui secoue actuellement le Cameroun et de la condamnation à 10 ans de prison pour le jeune Ivo Feh et ses deux amis Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob. Ces derniers, selon NDH, ont été reconnus coupables de « non-dénonciation d’actes terroristes » sur la base d’un message téléphonique envoyé par Fomusoh Ivo Feh et qui disait : « Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé 4 matières et la religion au baccalauréat ».
Cette décision des autorités administrative s’appuie sur le texte No 026/DJ06/01/SP portant interdiction d’une réunion publique du Sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 1er datée du 23 Mai 2017, et signé de l’Administrateur civil principal Tsanga Foe Jean Paul Vital. Il fait état de « trouble à l’ordre public » à propos de la conférence de presse qui avait pour thème « Droits de l’homme et lutte le terrorisme au Cameroun ».
Par Hervé Ndombong