Cette journée dédiée aux personnes décédées de VIH/SIDA s’est tenue le dimanche 25 mai 2025 à la basilique Marie Reine des apôtres de Mvolyé, Yaoundé.

Honorer la mémoire des personnes décédées du VIH/SIDA ; promouvoir la solidarité envers les personnes vivant avec le VIH ; lutter contre la stigmatisation et les discriminations persistantes et informer sur les avancées de la riposte nationale et communautaire au VIH, tels sont les objectifs mis en exergue cette année pour le candlelight memorial day qui s’est tenu le dimanche 25 mai 2025 à Yaoundé.

Organisé par le Réseau Camerounais des Associations de Personnes Vivant avec le VIH/SIDA (RéCAP+) en collaboration avec le Comité National de Lutte contre le SIDA, représentant le Ministère de la Santé Publique et le Bureau pays de l’ONUSIDA, le candlelight memorial day 2025 a eu plusieurs articulations au menu.

Cette journée de commémoration remplie d’activités avec un chronogramme bien précis a débuté avec une séance de sport collectif au parcours Vita, puis une conférence de presse qui a ensuite donné place à une messe œcuménique à la chapelle Saint Esprit de Mvolye.

Lueur d’espoir

La commémoration de l’édition 2025 du Candlelight memorial day a une fois de plus était une journée de mémoire de ces personnes décédées du fait de la maladie mais aussi un moment d’appel à plus de solidarité dans la communauté.

D’entrée de jeu, Lucie Zambou epse Tsobgni, présidente du conseil d’administration du RéCAP+ a pris la parole pour souligner l’importance de cette rencontre qui porte certes une coloration commémorative, mais qui est une journée de réflexions sur comment mettre les personnes vivant avec VIH/SIDA au cœur des préoccupations.

« Cette commémoration nous rappelle nos leaders que nous avons perdu et elle nous rappelle aussi la douleur de ces derniers partis très tôt…Elle nous motive et encourage également à lutter pour que ceux qui sont encore dans l’isolement ou l’ignorance aient la bonne information de savoir qu’on peut vivre avec la maladie sans souci. »

Au cours de la conférence de presse, plusieurs messages et témoignages ont été mis en vitrine.

Bien que le VIH/SIDA ait décimé plusieurs vies, la riposte continue et à ce jour, il ya de nombreux témoignages des personnes vivant avec le VIH/SIDA qui ont une charge virale indétectable.

Pauline Mountone, présidente de l’association AFASO a relevé l’importance de cette journée qui selon elle permet de célébrer la mémoire des personnes décédées de suite de cette pandémie, et de donner plus d’espoir aux personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVVIH).

PVVIH depuis 1992, Pauline Mountone, mère de plusieurs enfants est en bonne santé, grâce au traitement antirétroviraux et à un suivi méticuleux. Cette dame accompagne de nombreuses personnes qui pour la plupart ont perdu le goût à la vie juste après la découverte d’un statut sérologique positif.

« Lorsqu’on découvre qu’on est VIH positif, il est important d’accepter son statut. Ce n’est pas parce qu’on est VIH positif qu’on est à la porte de la mort. Si on veut on peut bien vivre, et vivre positivement. Vivre positivement c’est accepter déjà son statut et mener normalement toutes les activités comme les autres personnes. »

Accentuer la Riposte

Il est clair que le Cameroun, pays de l’Afrique Centrale fait partie de ceux-là qui tiennent le taureau par les cornes afin d’éradiquer la pandémie du VIH/SIDA d’ici 2030. Le gouvernement camerounais ne cesse de mettre en œuvre des programmes et stratégies pour accentuer la riposte afin d’atteindre les trois 95(95-95-95).

Le Secrétaire Permanent du Comité National de lutte contre le SIDA l’a encore réitéré au cours des échanges avec les médias conviés au candlelight memorial day.

Dans son propos liminaire, Dr. Fokam Joseph a salué les multiples efforts qu’entreprennent les communautaires aux côtés du gouvernement camerounais et ses partenaires internationaux.

Le Secrétaire Permanant du CNLS a souligné que le Cameroun a, à ce jour un taux de 2,7% démontrant ainsi la baisse drastique depuis 2018 des cas de VIH/SIDA.

Tel que l’a dit Dr. Fokam, la riposte contre le VIH/SIDA est une lutte commune et la lutte de cette pandémie passe également par la lutte contre la stigmatisation et la discrimination qui empêchent plusieurs PVVIH de se mouvoir en société ou d’avoir des soins appropriés dans des formations sanitaires. Un constat qui est plutôt amer alors que le gouvernement camerounais a mis en œuvre des politiques sanitaires pour le bien-être de ses populations a-t-il souligné.

Il a indiqué que personne ne devrait mourir de suite du VIH/SIDA, la riposte doit davantage être accentuée, d’où la mise en œuvre d’un programme phare, qui est le : « Pediatric Surge », la recherche active des cas en communauté pour une prise en charge.

Il a regretté le fait que les statistiques relèvent que 10.000 personnes sont mortes de suite de VIH/SIDA au Cameroun.

Le Directeur Pays de l’ONUSIDA, Taouffik Bakali a également indiqué dans ses propos que, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination doit davantage s’inscrire dans les actions de sensibilisations des communautaires.

Il a souligné par la même occasion, le rôle majeur que jouent les acteurs communautaires dans la riposte du VIH/SIDA, et qui n’est pas à négliger au vu des résultats actuels.

Monsieur Taouffik Bakali a saisi l’occasion de cette journée commémorative pour réitéré le soutien et l’accompagnement du programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA au gouvernement camerounais.

Toutefois au cours des échanges avec les hommes de médias, il a été évoqué le problème des financements américains qui ont été bloqués par le gouvernement actuel et qui affectent la lutte contre la pandémie en quelque sorte.

Cependant tel que l’a indiqué Dr Fokam Joseph, Secrétaire Permanant du CNLS, le gouvernement camerounais se bat à mettre en place de nouvelles stratégies pour combler ce vide et poursuivre la riposte.

Après la conférence de presse, il s’est tenu la messe oecuménique à la chapelle Saint-Esprit de Mvolyé. Moments de prières intenses et de témoignages poignants pour ces héros et leaders qui ont oeuvré durant de nombreuses années dans le communautaire.

Et comme il est de tradition, des bougies ont été allumées en la mémoire de ces PVVIH partis, et à la fin de la cérémonie, ce sont des ballons multicolores qui ont été jetés en l’air pour exprimer l’amour et l’espoir pour une lutte sans fin contre la pandémie.

A propos du Candlelight Memorial Day  

Le Candlelight Memorial Day est l’un des plus anciens mouvements communautaires liés au VIH/SIDA au monde. Institué depuis 1983, il permet chaque année à des milliers de communautés à travers le monde de se rassembler pour honorer la mémoire des personnes décédées du VIH, soutenir celles qui vivent avec le virus et mobiliser la société contre la stigmatisation.

 

Elise Kenimbeni

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *