Réélu à plus de 80% des suffrages au terme de la présidentielle du 25 Octobre 2015, le président ivoirien bombe le torse.

« Mon bilan est exceptionnel » Alassane Ouattara n’hésite plus à s’autoglorifier au lendemain de sa large victoire à la présidentielle. Son concurrent présenté comme le plus farouche n’a obtenu que 9% des voix. Un véritable raz de marrée du Président réélu. Alassane Ouattara convaincu de son succès a annoncé, à la veille de l’élection, son intention de modifier la constitution en 2016 pour régler l’épineuse question de l’ivoirité. Mais pour ses détracteurs, ce projet de révision constitutionnel cache une intention de lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels. Des hypothèses qui pourraient si elles s’avèrent vrai être un coup de massue pour plusieurs soutiens extérieurs de Ouattara.

En attendant, le Président ivoirien fait valoir sa fierté. Il refuse la formation d’un gouvernement d’union et rappel que la page des concessions politiques avec ses adversaires est tournée. Gilles Yabi, geostratege, rappel que la Cote d’Ivoire n’a pas encore réglé la question de la réconciliation nationale. Du moins, Alassane Ouattara compte sur son partenariat avec Henri Konan Bédie, ancien président, et certainement sur Pascal Affi Nguessan qui au lendemain du scrutin déclare que le front populaire ivoirien (FPI) jouera pleinement son rôle de parti d’opposition. Des annonces qui font fulminer de colère le camp de l’ex-Président Laurent Gbagbo, créateur du front populaire ivoirien et qui est aujourd’hui en prison à la cour pénale internationale(CPI).

Tout semble minutieusement réglé pour qu’Alassane Ouattara gouverne la Cote d’Ivoire sans fioritures. Pourtant, certains acteurs comme le Président actuel de l’Assemblé nationale Guillaume Sorro demeurent de sérieux prétendants à la « succession » et peuvent au fil du temps constituer un handicap politique pour le Président ivoirien qui montre un visage de super héros dans un contexte sociopolitique toujours délicat.

Par Jean Patient Tsala