Comme tous les autres pays du monde, la Côte d’Ivoire à travers son ministère de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement Durable, a depuis novembre 2012 élaboré son document sur les Contributions prévues déterminées au niveau national (cpdn/indcs). Ce travail a été réalisée avec l’aide d’une équipe de jeunes experts nationaux, appuyée par des experts et consultants français mandatés par Expertise France et Artelia, avec à leur tête M. Jacquelin Ligo, expert en réchauffement climatique.

 

Parmi les experts nationaux ayant participé à l’élaboration du document, on peut citer le Professeur Ochou Adé Delphin, Directeur national du projet indcs et Docteur Kadio Ahoussane, négociateur en chef des indcs Côte d’Ivoire.

Avec l’accord de toutes les parties prenantes, les indcs ont été présentées et validées le lundi 7 Septembre 2015 lors d’un atelier à l’espace craee-uemoa à Abidjan-Plateau, en présence d’un parterre de personnalités dont le Ministre Allah Kouadio Rémi, ministre de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement Durable, de Mme Alimata Bakayoko, point Focal du Fond pour l’Environnement Mondial en Côte d’Ivoire et de M. Luc Grégoire, Directeur pays du Pnud, entre autres. Les indcs de Côte d’Ivoire ont ensuite été présentées au chef du gouvernement ivoirien, le président Allassan Dramane Ouattara, qui a apprécié et approuvé le travail fait par les experts. C’est après que le document a été soumis à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (ccnucc) qui l’a publié officiellement sur son site internet.

Malheureusement et après tout ce long processus suivi, les indcs de Côte d’Ivoire font aujourd’hui l’objet de contestations de la part du ministre ivoirien du Pétrole et de l’Energie.

Ce dernier a, avec le soutien de certains de ses pairs, exercé une influence et une pression sur son homologue de l’environnement, en lui demandant de supprimer carrément le scénario 2 des indcs, au motif que cela va à l’encontre de ses projets. De l’avis des observateurs, cette attitude est scandaleuse dans la mesure où les projets dont il est question ici concerneraient des accords de marchés, que le ministre concerné aurait signé avec certains pays tels que le Maroc et la Turquie pour l’achat de carbone, dans le but de construire deux grandes centrales de charbon de 700 méga watts chacune, pour obtenir de l’énergie, (l’une à San-Pedro et l’autre sur le littoral).

Les acteurs des changements climatiques ivoiriens sont d’autant plus choqués par l’attitude du ministre du pétrole et de l’énergie que le Maroc qui, par exemple a décidé d’abandonner l’utilisation du charbon dans la production de l’énergie et s’est résolument engagé dans la réduction des émissions des gaz à effet de serre et donc dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Les observateurs pensent donc que c’est ce charbon dont le Maroc veut se débarrasser que le ministre ivoirien de l’énergie et des mines veut récupérer pour en faire de grandes centrales pour justement, sans aucun souci pour la santé des populations.

Au moment donc où tous les pays parlent et se dirigent vers les énergies renouvelables, la Côte d’Ivoire elle, opte pour la pollution et l’émission des gaz à effet de serre au-delà de la normale (2°C). Et cela s’est matérialisé par la pose de la première pierre par François Hollande et Mohammed VI lors de sa visite d’amitié au Maroc du 19 au 20Spetembre 2015, d’un institut de formation aux métiers des énergies renouvelables, à Tanger, une priorité pour le Maroc qui s’est engagé à avoir 42 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici à 2020 et présidera la Cop22 en 2016, après Paris.
Selon des sources concordantes, le document des INDCs de Côte d’Ivoire aurait été modifié pour prendre en compte les désidératas du ministre Adama Toucara.

Avec de telles actions, beaucoup craignent des situations comme celle du « Probo-Kouala », cette affaire déchets toxiques déversés en Côte d’Ivoire en Août 2006, qui jusqu’à présent n’a pas encore fini ses affres sur la population et les enfants qui naissent…

La Côte d’ Ivoire serait-elle devenue un véritable dépotoir des déchets des autres pays du monde ?

Que va-t-il se passer lors de la COP 21 à Paris?

Que serait l’avenir des générations futures ivoiriennes avec une atmosphère remplie de carbone (CO2) ?

Un pays émergent à l’horizon 2050 a-t-il besoin d’une population cancéreuse?

Voilà autant de questions qui restent sans réponses jusqu’à ce jour. C’est un cri d’alarme et d’interpellation des gouvernants des grands pays développés.

Par Kanzly MIDEH.

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