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Education de Base : Le CEFAN Appelle à la Gratuité Effective dans les Etablissements Publics au Cameroun

Cet appel a été lancé au cours d’une conférence de presse organisé le 23 mars 2021 à Yaoundé au siège du CEFAN.

 

Une fois de plus l’association CEFAN n’est pas allée de main morte pour faire entendre sa voix. Ce énième appel à l’endroit du gouvernement camerounais dans le secteur de l’éducation, principale cible de la Cameroon education for all network(CEFAN), a été axé sur l’effectivité de la gratuité de l’éducation de base  notamment la suppression des frais exigibles au préscolaire public.

 

Pour ce, le coordonnateur national du CEFAN, Josué Baloma a dévoilé aux médias présents les contours de leur plaidoyer sur la suppression des frais exigibles de 7500 Francs CFA.

Ce plaidoyer faut-il le dire s’appuie sur l’Agenda 2030 des nations unies portant sur les 17 objectifs de développement durable (ODD), dont l’ODD numéro 4 qui recommande à toutes les nations de l’organisation des Nations Unies d’accorder au moins 20 pourcent de ses dépenses ou au moins 6 pourcent de son produit intérieur brut(PIB) au secteur de l’éducation. Un quota qui, selon le CEFAN est encore loin d’être franchi par le Cameroun.

 

La Cameroon education for all network a aussi avancé l’argumentaire sur le cadre normatif national et international favorable notamment l’Article 26 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Celle-ci stipule que : toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. A côté de l’Article 26, le CEFAN indique la cible 4.2 de l’ODD 4 se basant sur l’accès aux activités de développement par les filles et garçons sans toutefois oublier de souligner la constitution de camerounaise du 18 janvier 1996 qui dans son préambule stipule : «  l’Etat assure à l’enfant le droit à l’instruction ». L’enseignement primaire est obligatoire.

Comme troisième argument dans le cadre de ce plaidoyer, le CEFAN souligne l’incohérence dans l’approche de développement. Les acteurs du CEFAN souhaitent tel qu’émis que la priorité des actions soit au profit des plus faibles.

Autres argumentaires soulignés par le Coordonnateur national du CEFAN sont : le positionnement et la crédibilité du Cameroun qui peut être l’un des premiers pays à porter le plaidoyer sur la gratuité du préscolaire aux Nations Unies Et, la faisabilité technico-financier.

 

Le CEFAN relève également que malgré les engagements pris par le gouvernement camerounais à la 3ème conférence de reconstitution des fonds du partenariat mondiale pour l’éducation tenue à Dakar au Sénégal en février 2018, il n’a pas jusqu’ici tel que promis, porté le niveau des dépenses publiques d’éducation dans la période 2018 à 2020, à plus de 18,5 pourcent du budget de l’Etat, soit environ 850 milliards de Francs CFA.

 

Des explications de Josué Baloma, Coordonnateur national et de Thobie Mbassi Ondoa, président d’honneur du CEFAN, l’on retient que le CEFAN a initié et réalisé des enquêtes en 2018 sur la mise en œuvre de l’ODD numéro 4 au Cameroun. Il en ressort qu’à peine 17 pourcent des pays ont une législation instituant une année de scolarisation préscolaire gratuite et obligatoire.

 

Selon Thobie Mbassi l’un des véritables freins à l’éducation préscolaire demeure les frais exigibles de 7500francs CFA et même plus souvent exigés dans certains établissements scolaires publics.

 

Il dit : « Nous avons rassemblement des évidences pour démontrer qu’il n’ya pas gratuité. C’est un plaidoyer qui s’appuie sur le fait qu’il ya encore beaucoup de frais qui sont été mis en place et qui font que le parent sort plus d’argent que les frais exigibles. Si on supprime les frais exigibles vous voyez que les parents n’auront plus qu’à payer le transport»

 

Bien que les chantiers de l’éducation sont vastes et avec plusieurs défis à relever, la priorité actuelle est de faire large écho sur ce plaidoyer tel qu’indiqué par Olivier Tankeu, chargé des programmes au sein du CEFAN.

 « Il est question pour nous de partager largement les informations en notre possession. Nous avons suffisamment recueilli des évidences et c’est pour cela que nous avons d’abord voulu les partager avec les médias que vous êtes. Notre souci premier est le gouvernement et nous souhaitons qu’il respecte ses engagements en tant que garant de l’éducation. »

 

Les échanges avec les médias ont également permis aux responsables du CEFAN de lever l’équivoque sur entre autres ; la qualité des enseignements préscolaires, les salaires des enseignants et même de l’augmentation du budget de l’éducation au Cameroun.

Ce plaidoyer porté par le CEFAN compte s’étendre au parlement où, l’association a établi depuis quelques années des sessions d’informations et d’échanges avec les députés et sénateurs.

 « En ce moment où les différents ministères s’activent à préparer leur budget pour 2022 qui est la dernière année des programmes triennaux (2020-2022), le CEFAN appelle le gouvernement camerounais à augmenter l’enveloppe budgétaire dans le secteur de l’éducation d’une part et à initier un projet de loi sur le financement de l’éducation qui consacre la gratuité de l’éducation de base au Cameroun. » Dixit Josué Baloma, Coordonnateur national du CEFAN.

 

A titre d’information, le CEFAN est un réseau camerounais composé de 74 organisations de la société civile de l’éducation qui, depuis 2005 a dédié ses missions au suivi des politiques publiques dans le secteur de l’éducation par le plaidoyer, basé sur des évidences.

Le CEFAN s’est inscrit à la suite logique et programmatique du forum mondial sur l’éducation tenu à Dakar au Sénégal du 26 au 28 Avril 2000.

 

 

 

 

 

 

Elise Kenimbeni

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