Health

Lutte contre le VIH/SIDA, les jeunes peuvent-ils échapper à la pandémie?

Elle est la personne la plus vulnérable et la plus exposée à la contamination. La jeune fille est 9 fois plus exposée que le garçon. La tranche de 15 à 24 ans est à ce jour, celle qui préoccupe la communauté sanitaire au Cameroun.

 

La sociologie de la jeunesse camerounaise livre un ensemble de caractéristiques qui sont consignés dans la  récente enquête CAMPHIA (Cameroon Population-Based HIV Impact Assessment). Les jeunes sont soumis à une hygiène de vie pas très bien maitrisée. Les jeunes filles selon les termes de l’étude CAMPHIA sont les plus infectées dans la tranche d’âge de 15 à 24 ans. Ce qui fait dire au ministre camerounais de la santé publique, André Mama Fouda, que « les adultes  sont appelés à plus de responsabilité  notamment  vis-à-vis de ces jeunes filles, qui rentrent dans  la  sexualité,  en  ayant  des comportements sexuels responsables« .

Une interpellation qui doit sonner le glas d’un phénomène qui puise sa source dans la misère et la pauvreté. Certains adultes profitent de leur position sociale privilégiée pour se jouer  de la fragilité des jeunes filles qui sont présentées par l’étude CAMPHIA comme la couche la plus vulnérable en matière d’infection au VIH.

« Protégeons  la  jeune  fille » : c’est d’ailleurs le thème du mois camerounais de lutte contre le VIH/SIDA qui a abouti à la célébration de la journée mondiale de lutte contre la pandémie elle même placée sous le thème : « connaitre son statut sérologique« . Tout un programme qui met au centre les enjeux de l’éducation de la jeune fille et des jeunes en général.

L’enquête révèle aussi que 400.000 nouveaux cas de VIH ont été diagnostiqués chez les 16 à 64 ans, les femmes âgées de 15 à 49 ans représentent la couche de la population la plus infectée et 8500 enfants de moins de 15 ans sont sous traitement antirétroviraux selon des statistiques de cette enquête lancée le 17 Avril 2017 et qui s’est déroulée pendant 7 mois, et a été restituée le 16 juillet 2018 à Yaoundé.

A l’ analyse de ce travail d’évaluation de l’impact du VIH, les jeunes sont dans une exposition défavorable, pris dans l’étau des comportements irresponsables, de la pression socio-économique et du manque de « suivi« . C’est sur ce dernier point qu’intervient le planning familliale. Au Centre médical CAMNAFAW (Association camerounaise pour le bien-être familial) de Mimboman à Yaoundé ou sur 900 dépistages effectués aucune séropositivité n’a été enregistrée, Catherine Zoa Mbida, Chef de projet et spécialisée en planification familiale (PF), indique que le  centre reçoit des jeunes qui viennent se faire dépister. Ils peuvent être accompagnés de leurs parents et adopter des méthodes de contraception après counselling, selon les  cas. Le lien entre planification familiale (PF)  et le VIH SIDA est à ce niveau très vite établit. Les jeunes sont invités à se faire dépister dans le but de connaitre leur statut sérologique. Une attitude utile pour éviter de mauvaises surprises du type grossesses précoces, infections sexuellement transmissibles et VIH/SIDA .Pour la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) le Cameroun au même titre que d’autres pays africains doit atteindre l’objectif de développement durable numéro 3 (ODD3) à travers son projet Packard, qui permet de toucher du doigt les réalités sur le terrain en matière de santé, droits sexuels et reproductifs.

« Aucun acte sexuel isolé ne doit être accompli sans préservatif. C’est l’une des approches les plus efficaces contre le Sida, les grossesses précoces et autres infections »  André Mama Fouda dans ses propos indique la voie incontournable de la sensibilisation de la jeunesse. Elèves et étudiants de la ville universitaire de Soa, à une dizaine de kilomètres de Yaoundé la capitale, sont ces derniers temps la cible des actions de sensibilisation communautaires. Fortune Fomuso de la clinique CAMNAFAW à Soa dans un entretien, souligne le fait que la sensibilisation s’accentue davantage au quotidien dans le campus universitaire et dans les zones périphériques, ceci afin d’amener les jeunes à être plus responsables dans leur sexualité et apprendre à faire des choix éclairés en matière de planification familiale et de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA. De nombreux jeunes se rendent de plus  en plus dans la clinique de CAMNAFAW avec pour ambition pour ceux qui sont séronégatifs de se protéger et ceux infectés de limiter la contamination à travers la prise de médicaments. Une approche de proximité qui renforce la prise de conscience de la jeunesse.

 

Par Jean Patient Tsala

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