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Cameroun : Les Surcharges Refont Surface à Yaoundé

L’une des mesures barrières édictées par le gouvernement afin de lutter contre le Covid-19 est l’interdiction des surcharges dans les transports publics.

Alors que la pandémie de coronavirus (Covid-19) continue de faire des victimes dans le monde entier et particulièrement au Cameroun où le nombre de cas confirmés est de 2954 et de décès 139(en date du 13/05/20).

A l’entrée de Yaoundé, capitale du Cameroun, certains chauffeurs observés dérogent aux mesures barrières du gouvernement qui interdisent entre autre les surcharges. Samedi 9 mai 2020, du côté de Nkozoa aux environs de 18heures, deux voitures de couleur jaunes sont en surcharge. Les motos qui défilent ont chacune trois personnes à leur bord. C’est la routine habituelle. Personne ne se soucie de la propagation du Covid19.

Certains chauffeurs de taxis à Yaoundé qui jouent aux malins, optent pour la surcharge en soirée lorsque les forces de l’ordre ne sont plus de service en majorité sur des grands axes. Ils espèrent faire le chiffre d’affaire au détriment de la santé des usagers.

Un chauffeur de moto rencontré au quartier Ngousso, nous dit ouvertement que la maladie est finie au Cameroun. Il surcharge ses passagers surtout que beaucoup paient mal.

« Lorsqu’on nous informe que les activités reprennent à plus de 18heure ça veut dire beaucoup de choses. Nous avons déjà assez souffert comme ça depuis deux mois avec l’affaire de corona ci. D’ailleurs qu’on ne s’en sort pas avec le carburant à la station et vous voulez qu’on ne surcharge pas pourquoi ? Si je porte deux personnes de 100Francs CFA pour avoir 200Francs CFA pour chaque tour. Qu’est-ce que je gagne en fin de journée ? Rien ! Bon, sil y’a donc la maladie, on va lutter à notre manière. En plus de cela, je porte un masque. Où est le problème ? » Dixit le chauffeur de moto.

Pour les responsables des syndicats de transports, les usagers et les forces de maintien de l’ordre ont un rôle à jouer pour éviter la propagation.

A Mokolo, lieu-dit gare routière, les associations de conducteurs de mototaxis se sont organisés à lutter contre cette pandémie. La surcharge est interdite depuis l’annonce des 13 mesures du gouvernement. Malgré l’assouplissement des mesures, ils poursuivent leur action de lutte contre les surcharges.

Selon Augustin Ngangoua, président du syndicat national des conducteurs routiers, urbains, ruraux, périurbains et interurbains du Cameroun(Syncrurpicam), il faut sévir. La police doit sanctionner ces actes qui exposent la vie des personnes.

« C’est la tolérance administrative. Que font les forces de maintien de l’ordre ? La surcharge est un délit. Même ces conducteurs qui surchargent à leur risque est péril doivent savoir qu’ils exposent les usagers. Pourquoi dans notre pays on accepte toujours ce qui n’est pas bon ? Nous savons que les conditions de travail dans le secteur des transports ne sont pas bonnes mais est-ce pour autant que nous devons cautionner cela ? Non ! Il revient aux forces de maintien de l’ordre d’être efficace sur le terrain.

Cependant, nous avons fait des tracts que nous avons partagés aux taximen et même à travers les réseaux sociaux pour sensibiliser nos camarades sur les méfaits de la surcharge. Et je pense que si nous avions plus de moyens matériels et financiers, nous aurions pu toucher du doigt la réalité sur le terrain. Les syndicats de transports n’ont pas été mis en contribution. Depuis la pandémie, le ministère des transports ne nous a associé à aucune activité à ce jour. Et vous savez c’est un secteur très sensible et qui touche la vie des citoyens comme l’a reconnu le Premier Ministre, Chef du gouvernement lors d’une réunion avec les acteurs de la société civile. Avec l’assouplissement des mesures beaucoup ont recommencé à tricher, chose que nous déplorons… »

Les syndicats de transports souhaitent tout de même que le gouvernement prennent davantage en compte leurs doléances et des décisions qui pourront impacter positivement leur secteur au Cameroun.

 

 

 

 

Elise Kenimbeni

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