Une équipe humanitaire des Nations Unies a effectué du 18 au 22 octobre 2021, une série de réunions et d’activités dans les régions du Littoral et de l’Ouest Cameroun.

C’est une vingtaine d’humanitaires du staff des agences des Nations Unies qui s’est rendus du 18 au 22 octobre 2021 dans les régions du Littoral et de l’Ouest Cameroun afin de toucher du doigt la mise en œuvre du projet dénommé : « provision of integrated and lifesaving, response services to Gender-based violence ». Le projet piloté au Cameroun depuis décembre 2020 par le fonds des Nations Unies pour la population(UNFPA) aux côtés des autres agences des Nations Unies connait un appui financier de l’Union Européenne à travers la direction générale pour la protection civile et des opérations d’aide humanitaire européenne de la commission européenne(ECHO).

La délégation des humanitaires conduite par Siti Batoul Oussein, Représentante résidente de UNFPA et Serge-Tigwende de ECHO n’a point sommeillé durant les quatre jours de terrain. Elle a tenu une série de réunions avec les différentes délégations régionales des ministères concernés par ce projet, des rencontres avec les patrons de régions et par la suite a procédé à la donation des kits dignitaires dans les hôpitaux ainsi que des denrées alimentaires aux survivantes de violences basées sur le genre(VBG) des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où sévit depuis  2016 une crise sociopolitique.

Dans la ville de Douala, région du Littoral l’équipe de Siti Batoul Oussein composée de l’UNFPA, OCHA, UNICEF et du partenaire financier ECHO a tenu une réunion avec les délégués régionaux des ministères de la promotion de la femme et de la famille, des affaires sociales, d’éducation de base, des enseignements secondaires, de la santé publique et de l’eau et de l’énergie. Une rencontre capitale qui a permis d’évaluer les besoins qui se font grandissant au vu du flux des personnes déplacées interne et des communautés hôtes de cette partie du pays qui accueillent les femmes et les jeunes filles ressortissantes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Selon Mme Makota Lafortune, Déléguée régionale de la promotion de la femme et de la famille, le projet est bénéfique et est une véritable réponse aux nombreux cas de VBG enregistrés cependant les besoins ne cessent de s’accroitre dans la région du  Littoral.

« Nous sommes entrain d’évoluer justement vers d’autres besoins qui sont des besoins économiques. Mais pour le moment c’est beaucoup plus une assistance sur les VBG et leur apporter un petit soutien pour les permettre de palier aux besoins immédiat. Elles ont des besoins de survie. Il y’a des besoins d’appui psychologique, il y a des besoins d’appui économique qui sont les plus criards… » Dit-elle.

La délégation des humanitaires s’est également rendue dans les services du Gouverneur de la région du Littoral pour une visite de courtoisie et d’échanges sur le projet. Le Gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua d’entrée de jeu a indiqué que la prise en charge des personnes déplacées interne a toujours au cœur de sa feuille de route et a jusqu’ici collaborer avec de nombreuses associations de ressortissants des régions dites anglophones dans le but d’établir un répertoire de ces populations. Il est difficile selon le numéro un de la région d’avoir des chiffres précis sur le nombre de déplacées interne dans un environnement où plusieurs ont peur d’échanger et parfois ne veulent pas coopérer avec les officiels administratifs envoyés sur le terrain pour le recensement.

Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a souligné que cela a toujours été une tâche ardue. Et néanmoins, dans ses propos il a indiqué que la situation reste préoccupante avec des familles qui se résument au père, à la mère et à deux enfants, se retrouvent aujourd’hui avec 14 personnes dans  une maison à trois pièces.

La Représentante résidente de UNFPA Cameroun, Mme Siti Batoul s’est dite satisfaite des échanges cordiaux avec le patron de la région et a sollicité de sa part une collaboration plus accrue dans le cadre de ce projet qui sauve des vies et restaure la dignité des femmes et jeunes filles survivantes des VBG.

Des échanges qui ont été multipliés avec des autorités locales dans les arrondissements de Douala 4ème et Melong dans le département du Moungo, région du Littoral du fait que ceux-ci abritent un grand nombre de déplacés interne.

Le même exercice a eu lieu à Bafoussam dans la région de l’Ouest Cameroun les 20 et 21 octobre 202.L’équipe  humanitaire a rencontré tour à tour les sectoriels concernés et ensuite le Gouverneur, Awa Fonka Augustin

Il a été question de poser une fois de plus sur la table les problèmes cruciaux que font face les personnes déplacées interne et les communautés hôtes de cette région qui est frontalière à celle du Nord-Ouest.

Ces descentes de terrain ont été ponctuées par des remises des kits dignitaires au Baptist health center de Mboppi à Douala et à l’hôpital régional de Bafoussam. Et des dons aux femmes et jeunes filles survivantes des VBG qui sont actuellement enrôlées au sein de LUKMEF à Douala et COMINSUD à Bafoussam respectivement dans les régions du Littoral et de l’Ouest. Avec ces dons plusieurs vont débuter une activité lucrative afin de subvenir à leurs besoins de base.

Bien que les besoins ne cessent d’augmenter, ce projet qui s’étend jusqu’en Avril 2022 a pour cible 183.503 personnes déplacées interne et membres des communautés hôtes. Et avec entre autres comme  attentes: de faire bénéficier à 104930 personnes d’une première assistance psychologique sur les sites des personnes déplacées interne ; d’attribuer des kits dignitaires et du matériel d’hygiène pour lutter contre la COVID-19 à 10.000 femmes vulnérables ; de faire bénéficier à 4503 femmes survivantes des VBG des soins médicaux et des kits de santé de reproduction déjà disposés dans les centres de santé ciblés ; de faire bénéficier à 500 personnes des soins mentaux notamment dans des espaces sures réservés aux femmes et jeunes filles ; de faire bénéficier à 5100 personnes du recasement dans les espaces sures ; d’impliquer 300 autorités locales notamment traditionnelles et religieuses pour lutter contre les VBG etc.

 Au quotidien dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, les femmes et jeunes filles sont sujettes aux violences basées sur le genre. Des cas de viols, violences physiques et économiques sont observés. Ce qui fait accroitre le nombre de déplacés interne dans les régions voisines où de migrer dans d’autres villes dans le but de survivre. 

Elise Kenimbeni

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