Vainqueur de la présidentielle du 7 octobre 2018 avec un score de 71,28 pour cent des suffrages, le président de 85 ans à la tête du pays depuis 36 années  rempile pour un septième mandat qui se présente comme un couteau à double tranchant.

 

 

“Que va t-il apporter de plus à ce pays? Un changement s’imposait dis donc…” déclaration  d’un vendeur à la sauvette qui vient juste de vivre en direct à Yaoundé, au travers de la chaine de télévision d’Etat, la proclamation des résultats ce 22 octobre 2018 par le Président du conseil constitutionnel. Le jeune commerçant de 29 ans, le regard quelque peu perdu, ravale sa verve après nous avoir confié qu’il ne s’est pas inscrit sur le fichier électoral par conséquent il n’a pu exercer son droit de vote lors du scrutin.

Ils sont des milliers comme lui qui au soir des résultats ont des regrets. Les chiffres rendus publics ont indiqués que la probabilité de battre le Président sortant était plausible au regard du taux d’abstention et des scores des principaux candidats de l’opposition. Maurice Kamto, leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc) arrivé deuxième avec 14,23% des suffrages et Cabral Libii, du Parti Univers, troisième avec 6,28 % entre autres mis ensemble auraient pu faire mieux dit on dans les chaumières de la capitale politique Yaoundé.

Passé ce coup des remords, beaucoup de citoyens interrogés restent peu enthousiastes devant la réélection de celui qui a hérité du pouvoir un 6 novembre 1982 des mains de son prédécesseur Amadou Ahidjo et ne l’a plus jamais lâché.

Les problématiques socio-économiques sont nombreuses. Le chômage est toujours rampant, le pouvoir d’achat des citoyens faible, le clivage des classes sociales très perceptible au grand dam d’une masse populaire engluée dans la pauvreté et une minorité grassement nourrie par les privilèges de la haute administration.

Sur le plan politique et sécuritaire, il est reproché à Paul Biya de ne pas s’ouvrir aux logiques d’un dialogue inclusif revendiqué à cor et à cri par la classe politique et la société civile.

La crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest est l’une des actualités qui illustre à satiété cette contradiction sociopolitique. Le chapelet des doutes et autres récriminations est long et même peu reluisant. Il repose par exemple sur deux paramètres que sont l’âge du Président réélu et sa longévité aux affaires. Toutefois, le Président Paul Biya ne semble pas reculer devant ce que nombre de ses adversaires présentent comme un handicap pour le Cameroun.

 

 Par Jean Patient Tsala

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