Environment

Gouvernance Forestière : les exploitants illégaux toujours en activité

Les résultats d’enquête du système normalisé d’Observation Indépendante Externe(SNOIE) confirment cette situation qui impacte sur les droits des communautés dans les régions de l’Est, du Sud et du littoral.

 

 Dans l’arrondissement d’Abong-Mbang, département du Haut-Nyong, région de l’Est, le non-respect des normes techniques d’exploitation forestière par les communes de Messamena/Mindourou et leur partenaire exploitant ; le non-respect des clauses du cahier de charges de la convention provisoire avec blanchiment de bois d’origine illégale ; l’exploitation non-autorisée dans la foret du domaine national, sont là quelques dénonciations faites par le programme d’appui à l’élevage et de préservation de la biodiversité autour des aires protégées du Cameroun(PAPEL).

Henri Mevah, Coordonnateur du PAPEL, dans sa présentation a également démontré l’exploitation frauduleuse dans l’unité forestière d’aménagement(UFA) 10 049 attribué à l’entreprise SBAC par des individus non identifiés dans l’arrondissement de Bebend-Atock dans la région de l’Est.

Dans la région du Sud notamment dans l’arrondissement de Loukondjé, c’est le même son de cloche. Le Directeur du CEDLA, Martin Biyong dénonce les différents cas d’exploitations illégales faites sur terrain par des individus qui pour la plupart sont des anciens travailleurs de sociétés d’exploitation forestières. L’un des cas porté par ce dernier lors de la présentation de son enquête, est celui de l’exploitation forestière non autorisée dans la foret du domaine national prévue et réprimée par l’article 156(3) de la Loi No 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime de forêts de la faune et de la pêche qui dispose : « Est puni d’une amende de 200.000 à 1000.000 FCFA(…) l’exploitation forestière non autorisée dans une forêt du domaine national(…) prévu par l’article 159 ci- dessous » d’une part, et d’autre part d’un cas de non-respect des normes technique à l’intérieur d’un titre d’exploitation : VC 0903344 attribué à l’entreprise SBAC.

Les cas de déforestation et de coupes de bois illégaux au village Nlogbi dans l’arrondissement de Ngwei, dans la Sanaga-maritime, région du littoral sont là aussi, quelques infractions dénoncées récemment par l’association locale SUHE. Le Coordonnateur de SUHE, Luc Ndebe dit avoir saisi les autorités compétentes et cela a eu des effets positifs.

Il dit : «  chaque dénonciation faite a suscité des descentes sur le terrain mais nous souhaitons que les sanctions soient véritablement appliquées. Les exploitants illégaux de nos forêts doivent être punis ».

Des observations faites de la période de janvier à avril 2017, présentées au cours de la conférence de presse organisée ce 12 juillet 2017, il en ressort que l’exploitation illégale dans nos forêts est une chaine, qui interpelle plusieurs acteurs.

Les travaux qu’entreprend le SNOIE sont une contribution à la lutte contre l’illégalité forestière qui perdure. La Coordonnatrice de l’ONG forets et développement rural(FODER), Rosette Mbenda Leunkeu, dans son propos liminaire a souligné le fait que le SNOIE est un système qui permet de recueillir des dénonciations sur le terrain pour aider le gouvernement dans son travail régalien. Elle dit : « Il y’a eu déjà une amélioration au niveau de la collaboration avec le gouvernement dans le sens que depuis 2013 où l’observation indépendante mandatée s’est arrêtée, il y’avait comme un vide pour la poursuite de cette mission et FODER à travers le SNOIE a apporté sa contribution pour la poursuite de cette action qui est important pour notre pays ».

 

Par Elise Kenimbeni

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