Depuis quelques années, les populations des régions du grand nord du Cameroun sont affectées par les coupures intempestives de l’énergie électrique issue du barrage de Lagdo. A y voir de près, les dégradations environnementales sont au centre de ce calvaire. Des grands investissements sont nécessaires pour mettre fin à ce casse-tête chinois. Analyse !
Quand le barrage de Lagdo éternue, c’est toute l’économie du grand nord qui s’enrhume ou qui se meurt. Ce symptôme s’accentue beaucoup plus drastiquement ces dernières années. Aux racines de ce malheur : les changements climatiques qui entrainent une baisse de la pluviométrie, les dégradations des sols autour du barrage qui causent des fortes érosions qui ensablent le lac et bien d’autres facteurs. Les autorités de la société en charge de la gestion de cette entreprise ont beau donné des explications face à ce phénomène, mais le mal est fait. Les populations payent un lourd tribut face à ce problème. Des secteurs important de l’économie battent de l’aile. A l’instar de l’agro-alimentaire, des centaines de commerçants ont abandonnés leurs activités pour, soit, rester à la maison ou se diriger vers d’autres secteurs causant une hausse sans précèdent des prix des produits de première nécessité sur les marchés. Dans la ville de Kousséri, situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun par exemple, pas facile de se procurer du poisson frais dans les poissonneries de la ville. A force de jeter à la poubelle leurs marchandises qui entrent en putréfaction à chaque fois dû aux coupures intempestives du courant électrique, certains commerçants ont carrément abandonnés ce secteur du commerce. A ce jour, le prix du kilogramme du poisson frais sur le marché de la ville s’est presque vu multiplier par trois, voire quatre fois plus cher. Le prix des fruits le plus souvent importé des régions du sud du pays et certains services (photocopies, impressions, coiffure, etc.) encaissent également les conséquences de ces délestages outranciers.
Aux origines de la baisse de la productivité de l’électricité dans cette partie du Cameroun, les changements climatiques. Ils entraînent ces dernières années une baisse de la pluviométrie, qui joue sur le niveau de l’eau dans le barrage et fragilise le couvert végétal. Tout le monde est d’accord sur le fait de l’ensablement de ce barrage. Cette raison est aussi la plus avancé par la société en charge de ce secteur. Mais il faut reconnaitre que cet ensablement est tout d’abord dû aux activités et autres aménagements des populations tout autour de ce barrage, depuis sa création. La migration de beaucoup de communauté de pêcheurs et d’agriculteurs a entrainé des aménagements et une dégradation du couvert végétal. Les besoins en espace agricole et en bois ont été sans cesse grandissant tant pour nourrir la ville même de Lagdo, que les villes et villages environnants. Etant donné que toute intervention de l’Homme sur la nature rompt l’équilibre naturel, diverses formes d’érosion sont venue déporter, charrier des particules dans le barrage. L’absence d’une politique rigoureuse de la préservation du couvert végétal à laisser longtemps les gens agir d’eux même.
Aujourd’hui ou le mal est perceptible, tous les experts affirment que : pour qu’il y est retour à la normal quant à la disponibilité et la permanence du courant électrique, il faut un désensablement du barrage. Ces mêmes experts disent encore que pour réaliser cela, l’Etat devra mettre la main dans la poche. Et là, la facture sera très salée pour l’Etat et ses partenaires. Puisque le coût d’un désensablement du barrage pourrait être beaucoup plus élevé que la construction d’un barrage. Des travaux de reconstitution du couvert végétal n’étant pas aussi faciles de réaliser en un coup de bâton magique, les pouvoirs publics devront eux aussi engloutir beaucoup de fonds. Car ici, faudra éduquer les populations quant à la préservation de l’environnement, aux méthodes culturales et à l’exploitation des terres ; procéder à une rigoureuse sélection des espèces végétales à planter, les entretenir et les préserver afin limiter les érosions : cause principale des ensablements ; la construction des certains ouvrages.
Il est certes évident que la tâche s’annonce difficile, mais elle reste tout de même réalisable. Les populations devraient elles aussi jouer leur partition. Elles doivent changer leurs habitudes quant à la consommation de l’énergie électrique pour leurs différentes activités et penser à d’autres sources prometteuses qui sont les énergies solaires. Sachant que cette énergie est disponible quasiment douze mois sur douze dans cette partie du pays. Il est clair, le souhait de tous est que, pour toujours dans les ménages la lumière soit.
Honoré BARKA ESSIGUE