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Repassage des seins : Miss Cameroun et le Renata dans le combat!

C’était au cours d’une conférence de presse le 17 avril 2019, que la Miss Cameroun a exprimé son engagement dans la lutte contre ce fléau qui touche certaines régions du pays.

 

« J’ai été choquée lorsque j’ai appris que des jeunes filles se font repasser des seins. Je n’en croyais pas mes yeux sachant que la pratique avait été éradiquée. J’ai décidé donc de m’engager pour lutter contre cette pratique dégradante qui va à l’encontre des droits des jeunes filles » indique Caroline  Aiméé Nseke, miss Cameroun 2018.

Miss Cameroun 2018, par ailleurs présidente fondatrice de l’association « smile for life » et le réseau national des associations des tantines(RENATA) étaient face à la presse pour dérouler les contours de la campagne contre la pratique du repassage des seins au Cameroun.Le phénomène persiste dans le pays, malgré une forte baisse comparativement à 2005 où le taux était de 24% et en 2012 de 12%. Dans la région du centre, les arrondissements Ombessa dans le département du Mbam et Inoubou et Ebebda dans le département de la Lékié, sont les plus affectés. La pratique ne recule pas. Plusieurs parents continuent de faire recours à des masseuses connues comme des expertes  du repassage des seins. Un calvaire que subissent de nombreuses jeunes filles dans ces parties du pays. L’alerte lancée par le RENATA ne saurait s’arrêter en chemin souligne la Secrétaire exécutive du réseau national des tantines, Kah Quinta.

Les jeunes filles, dès 9 ans, passent à la trappe. Et elles sont pour la plupart exposées à des troubles de santé consécutifs tels que les douleurs aux seins 32% ; kystes ou abcès des seins 17%  et lourdeur des seins 13% etc. Des statistiques contenues dans la présentation de Cathy Aba Fouda dont la source est une étude réalisée par la GIZ. Selon l’enquête de la GIZ, les raisons attribuées par certains parents qui font recours à cette pratique sont : la crainte de l’attrait des garçons par les seins ; la crainte que les filles convoitent les hommes ou s’engagent précocement dans la sexualité et tombent enceinte ; l’envie de permettre aux filles de poursuivre sereinement leurs études. Les principaux auteurs de cette pratique sont les « mamans » qui font usage des méthodes telles que : la scarification, le massage avec bambou, spatule, balaie et pierre chauffée.

La pratique du modelage des seins au Cameroun a été dénoncée en 2005 grâce au RENATA et avec l’appui de la GIZ, de nombreuses campagnes ont été menées. Cependant, le fléau reprend de plus belle. D’où l’engagement renforcé du RENATA qui est accompagné de la Miss Cameroun 2018, et  opte pour des causeries  de porte à porte dans des zones ciblées où le phénomène existe, pour des campagnes à travers des médias et la sensibilisation des femmes masseuses préalablement identifiées.

Par Elise Kenimbeni

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