Mois Camerounais de lutte Contre le Sida : CAMFAIDS Initie des Actions Communautaires

Mois Camerounais de lutte Contre le Sida : CAMFAIDS Initie des Actions Communautaires

Au-delà des dépistages gratuits qui se tiennent au siège de la Cameroon foundation for Aids (Camfaids), en cette période du mois camerounais de lutte contre le VIH/Sida, l’association lance des activités communautaires à Yaoundé.   C’est à travers le slogan « agissons ensemble pour protéger les personnes vulnérables », que Camfaids lance dès ce 27 novembre et jusqu’au 1er décembre 2020 des activités qui visent à fédérer davantage une synergie entre les organisations à base communautaire. Ces activités de quatre jours placées sous le thème : « Une sexualité responsable, mon engagement personnel », entrent dans le cadre du mois camerounais de lutte contre le VIH/Sida ont pour objectif principal ; encourager les actions communes avec les bénéficiaires afin de rendre possible l’inclusion de ces derniers dans la lutte contre le VIH et la protection des personnes vulnérables en mettant en œuvre des activités qui leurs permettent de mieux s’exprimer. Selon le chronogramme bien fourni de Camfaids, il est prévu un picnic communautaire, une rencontre sportive, une journée portes ouvertes au siège de Camfaids à titi garage Yaoundé et une kermesse communautaire le 1er décembre afin de mettre plus de couleurs à la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le Sida. Ces activités pilotées par la cellule sante sexuelle et reproductive qui est coordonnée par Jean Marie Yene en collaboration avec les cellules genres et identités de genres et la cellule Droits humains et plaidoyer comptent atteindre des objectifs précis. Les populations clés ou encore key populations qui sont la cible de cette activités vont être sensibilisés sur les modes de transmissions et préventions du VIH /sida et les autres IST, la rencontre sportive programmée va établir une solidarité mutuelle, 60 jeunes sont attendus à la kermesse communautaire. Pour cette 22ème édition de la journée mondiale de lutte contre le Sida, Camfaids compte une fois de plus apporter une touche particulière à travers ses activités et impacter positivement sur ses cibles. Il est à noter que l’association de défense des droits humains et de lutte contre les IST et le VIH a créé un espace de détente dans le but de relier entre les employés et bénéficiaires le ludique et la didactique.               Elise Kenimbeni

Read More
 VIH/Sida : Moto Action Suscite une saine émulation des Acteurs de la sensibilisation

VIH/Sida : Moto Action Suscite une saine émulation des Acteurs de la sensibilisation

Trois organisations à base communautaire ont été primées le 17 septembre 2020 à Yaoundé. Ceci à travers le concours dénommé : « affiche ton message contre le Sida » organisé par l’association Moto Action en partenariat avec Onusida. C’est dans le strict respect des mesures barrières édictées par le gouvernement camerounais en cette période de lutte contre la pandémie du coronavirus que s’est tenue la cérémonie de remise des prix aux trois lauréats de la troisième édition du concours dénommé : « Affiche ton message contre le Sida ». L’initiative de l’association franco-camerounaise  Moto Action en partenariat avec l’Onusida, qui est le programme commun des nations unies  sur le VIH/Sida, a pour objectif  d’appuyer les organisations communautaires afin qu’elles développent des affiches contextualisées, des messages forts et ciblés tout en leur donnant une opportunité d’aborder davantage les thématiques liées à la discrimination des personnes vivants avec le VIH (PVVIH), la sensibilisation des jeunes, des populations masculines et d’avoir des outils nécessaires pour travailler. Dans ses propos, la Directrice pays de l’Onusida, Savina Claudia Ammassari, qui a présidé cette cérémonie, indique que les différentes associations qui ont pris part à ce concours sont des ambassadeurs de la lutte contre le VIH/Sida car elles démontrent que la pandémie n’est pas finie.   Elle dit : «Cette initiative nous permet de passer des messages aux différents groupes cibles. Et cette année nous avons une fois de plus eu des affiches qui n’interpellent pas seulement des jeunes mais aussi des adultes… Nous avons souligné autour de la production de ces affiches que ce n’est pas parce qu’on doit s’attaquer au Covid-19 que nous allons délaisser nos efforts sur le VIH. Le VIH fait beaucoup plus de décès par an. Encore 14.000 ici au Cameroun et c’est inacceptable. Les nouvelles infections pareillement sont estimées à 17.000. Il faut qu’on se réengage tous ensemble. Et c’est cela que nous faisons à travers cette initiative que Moto Action a si bien géré avec des associations reparties sur le triangle national. Vous savez le VIH est concentré en ville et il est très important de focaliser l’attention dans les zones urbaines. Onusida travaille d’ailleurs avec les mairies et autorités municipales et c’est dans ce sens-là que nous voulons intensifier des partenariats. Le gouvernement ne peut pas tout faire, les élus ne peuvent pas tout faire, il faut travailler ensemble et c’est important de travailler avec les réseaux et organisations qui représentent nos bénéficiaires même de nos politiques et de nos programmes ici au pays. » Concours et vote Pour cette troisième édition qui s’est tenue en pleine période de Covid-19, durant les mois de mai et juin 2020, neuf affiches ont été produites par les différentes associations candidates au concours et qui ont chacune compétit dans les trois catégories mises en vitrine. Il s’agissait des catégories : prévention/sensibilisation au VIH/et ou à la covid-19 en milieu urbain, implication des enfants et des adolescents vivant avec le VIH dans leur prise en charge et dialogue intergénérationnel relatif au VIH. Dans la première catégorie qui était basée sur la prévention et la sensibilisation au VIH et/ ou à la Covid-19 en milieu urbain, trois candidatures ont été retenues. Il s’agit des candidatures des associations (Asceaupev+), Horizons Femmes et Oser Humanitaire. En deuxième catégorie, qui était axée sur l’implication des enfants et des adolescents vivant avec le VIH dans leur prise en charge, trois autres candidatures ont été retenues à savoir celles de l’amical des jeunes solidaires de la briqueterie(Ajsb), du réseau national des tantines (Renata) et du réseau camerounais des jeunes positifs (Recaj+). Et dans la troisième catégorie qui mettait en exergue le dialogue intergénérationnel relatif au VIH, les candidatures retenues étaient celles de la « cameroonian foundation for AIDS » (Camfaids), Action sociale et Lady’s cooperation. Depuis 2017, date à laquelle a été initiée ce concours, un vote en ligne est effectué sur les réseaux sociaux afin de désigner les meilleurs. Cette année, Moto Action indique la tranche des votants était entre 18 à 34 ans. Selon les statistiques, 1338 votants ont été réunis avec des vues sur ces affiches estimées à plus de 297 483 personnes sur l’ensemble du territoire national. C’est ainsi que les lauréats ont été votés. Horizons Femmes pour la catégorie Prévention/sensibilisation au VIH/et ou à la covid-19 en milieu urbain ; le Recaj+ pour la catégorie implication des enfants et des adolescents vivant avec le VIH dans leur prise en charge et Camfaids pour la catégorie dialogue intergénérationnel relatif au VIH. Les votes de ce concours qui se font en ligne depuis 2017 a illustré son volet bénéfique en cette période de crise sanitaire. C’est l’un des points relevés d’ailleurs par Valérie Sandres, Co-fondatrice et Coordonnatrice de Moto Action France. Valérie Sandres souligne : « Cette troisième édition s’est déroulée dans un contexte un peu particulier qui est celui de l’épidémie de Covid-19. Au final, la manière dont on travaille en utilisant les réseaux sociaux a été une bonne chose pour organiser ce concours et nous avons pu intégrer la gestion et la prévention de cette épidémie dans le concours et on a vu qu’il y’avait des connexions possible dans la manière de gérer la prévention entre le VIH et la Covid. Je retiens que c’était une édition intéressante avec de nouvelles associations. Que les associations des régions commencent aussi à participer, ce que j’aimerais bien encourager. Qu’il y’ait de plus en plus associations qui concourent. » Lauréats et messages Bien avant la phase de remise des attestations à chaque participant à ce concours et de prix aux lauréats de cette édition 2020, il a été question, durant cette cérémonie restreinte, de présenter en quelques mots les différents messages sur les affiches à l’assistance. Tour à tour, les neufs participants ont traduit les mots que reflètent leurs images. Les lauréats qui sont : Camfaids, Horizons femmes et le Recaj+ ont captivé le public avec leurs messages. En ce qui concerne le premier gagnant qui est Horizons Femmes et qui a glané pour une troisième fois consécutive le prix à ce concours, le message sur son affiche dans la

Read More
 Cameroun : Travailleuses de Sexe et Coronavirus entre corps et âme !

Cameroun : Travailleuses de Sexe et Coronavirus entre corps et âme !

Depuis l’annonce le 18 mars 2020 par le gouvernement camerounais, des 13 mesures barrières pour lutter contre le Coronavirus, l’activité des travailleuses de sexe tourne au ralenti.   Yaoundé, capitale camerounaise,  quartier Melen, lieu-dit mini-ferme, les couloirs sont presque déserts en soirée et dans la nuit c’est le calme plat. Les travailleuses de sexe plus connues comme des filles de joie sont en vacances forcés. Conséquences, mesures barrières et distanciation sociale afin de combattre le coronavirus (covid-19), qui a fait son nid à travers le monde. Plusieurs d’entre elles ont opté pour de nouvelles stratégies de survie dans leur activité quotidienne, d’autres sont à la maison en attendant la fin de cette pandémie. Dans un couloir entre deux habitations de mini-ferme,  alors que nous effectuons notre enquête, certaines travailleuses de sexe(TS) se sont confiées à nous. C’est le cas de Marie-Jeanne, qui se fait généralement appelée « la maitresse ». Cette TS  la trentaine révolue, a trois enfants et une grande famille à sa charge, connait en ce moment une période sombre dans son activité. Habituée à percevoir des bonnes sommes d’argent par jour, « la maitresse » se contente de 2000francs CFA de bénéfice depuis la crise sanitaire. Marie-Jeanne dit que la majorité des clients du couloir se font rares. Le plus difficile pour elle à cette période, est d’avoir au moins l’argent de taxi et de nutrition pour sa famille. « Les cotisations sont arrêtées. C’est dur ! Les clients fidèles viennent me demander des services gratuits. Certains me disent que le dehors est dure et me disent qu’on les a chassé du travail et me supplient de ne pas les laisser comme ça. Je refuse des services gratuits parce que je vis aussi de ça. Mon bailleur m’attend avec l’argent du loyer, les enfants m’attendent avec leur petit-déjeuner. » Danielle, mère d’un enfant, travailleuse de sexe qui habite le quartier Mimboman et officie à mini-ferme dit que leur auberge a été fermée mais ses collègues et elles fonctionnent dans une maison de passe. « Nous avons une maison de passe où nous payons par fille 1500francs CFA. Certaines d’entre nous, les anciennes dorment là-bas car nous avons des heures de travail différentes. Je débute parfois entre 5heures et 6 heures. Et comme c’est une période morte, nous avons des registres où nous avons noté des numéros des clients fidèles. On appelle tout simplement. Tu appelles même tes dix clients fidèles et tu as un bon retour parfois. J’appelle… Bonjour, c’est comment ? Tu m’as oublié ? Et certains me répondent ; Non, je suis là, juste le foirage et le coronavirus. Je les incite à venir et on négocie le prix. A travers les appels, tu peux avoir trois clients qui viendront. L’avantage est qu’en journée je fais parfois dans l’hôtellerie et la restauration sinon ce n’est pas facile.» Ayant aussi officié dans des villes comme Kye-ossi dans la région du Sud, Danielle trouve la situation actuelle très difficile au vu des entrées financières qu’elle a pour habitude de faire par jour. « Il y’a des jours qui te sourient. Avant la maladie, tu pouvais avoir 10.000 à 15.000 Francs CFA. Actuellement c’est très difficile pour nous.» dit-elle.   Gestes barrières Avec cette crise sanitaire, plusieurs travailleuses de sexe qui exercent en ce moment à l’instar de « la maitresse » disent avoir mis en place des mesures barrières pour éviter d’être contaminée par un client. « Je quitte désormais de chez moi à 16heures pour venir travailler mais quand on nous chasse en bordure de route, je retourne dans mon couloir. Chaque client vient avec son masque et son désinfectant. Et, à l’entrée de mon auberge il y’a un seau d’eau avec du savon. Chaque client est obligé de laver ses mains avant qu’on entre dans la chambre.» explique  « la maitresse ». Pour Danielle, qui a une expérience dans ce domaine depuis 2015, le coronavirus est juste venu renforcer les méthodes de prévention de lutte contre les maladies. Danielle nous confie : « Avant le coronavirus, j’employais déjà des méthodes d’hygiène. Je mets de l’eau de javel dans un grand seau d’eau et j’utilise un autre petit seau pour que mes clients se désinfectent les mains. Moi, également puisque je fume je me désinfecte dans mes toilettes où les clients n’ont pas accès. Pendant l’acte sexuel, on évite de se toucher les corps et ils portent leurs masques. Ceux qui les enlèvent durant l’acte doivent me payer un montant de plus. Et après passage d’un client, il faut nettoyer la chambre.»   Contribution des OBC Certaines organisations à base communautaires, ayant pour cibles consacrées les travailleuses de sexe (TS) et leurs clients ont mis sur pied une batterie de mesures afin de combattre la propagation de cette épidémie au Cameroun. C’est le cas de l’ONG Horizons Femmes, qui malgré la Covid-19, à travers le projet CHAMP (Continuum of Prevention, Care and Treatment for Most at Risk Population in Cameroon), poursuit depuis 2014, la réduction des infections à VIH/IST, la morbidité et mortalité entre autres. Selon Rosalie Pasma Ngoumjouen, Drop-in-center Manager à l’ONG Horizons Femmes, les activités de masse en communauté ont été suspendues pour faire place à plus de counseling à l’endroit des bénéficiaires par petits groupes ou par appels téléphoniques. « Nous avons orienté les activités de counseling des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en direction du Covid-19. Il y’a eu récemment des groupes d’echanges avec pour thématique : COVID-19 : AIDER LES PVVVIH A NE PAS SE VERSER DANS LA PANIQUE PENDANT CE MOMENT DE CRISE SANITAIRE. Les participants ont marqué un intérêt particulier sur les questions autour de cette maladie durant la rencontre. La responsable du Drop-in-Center  souligne le fait que tous les acteurs impliqués dans la chaine du projet contactent les bénéficiaires par appel. Il y’a plus un travail virtuel qui est fait au sein de leur organisation. « Nous suivons par téléphone nos bénéficiaires en ce qui concerne le suivi communautaire. On se rassure que les (PVVIH) font leurs charges virales. Nous motivons certains bénéficiaires à venir faire leur dépistage et suivi dans nos laboratoires en les offrant gratuitement des masques. »

Read More