Les travaux de la toute première session du comité de pilotage du PDCVEP tenus à Yaoundé le 17 mars 2021 ont permis de jauger le niveau d’implémentation du projet au Cameroun.
Les travaux ouverts ce 17 mars 2021 à Yaoundé étaient présidés par le Dr. Taïga, ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales par ailleurs président du comité de pilotage du PDCVEP.
Le PDCVEP, projet de Développement des Chaînes de Valeur de l’Élevage et de la Pisciculture a été mis sur pieds en septembre 2020 dans le but de contribuer durant les cinq prochaines années à l’accroissement compétitif et hygiénique des produits bovins, porcins et piscicoles et à l’amélioration des revenus des acteurs ainsi que la création de nouveaux emplois dans ces trois chaines de valeur que sont les filières bovine, porcine et piscicole.
Le Coordonnateur national du PDCVEP dans un échange avec la presse a souligné l’importance de ce projet innovateur qui fait intervenir des partenaires nationaux et internationaux.
Dr Aboubakar Njoya indique : « Nous avons des financements tant du gouvernement du Cameroun que la banque africaine de développement pour accompagner les trois filières clés dans les domaines de la production animale et piscicole. Vous savez très bien que le problème de qualité des produits est extrêmement important, il ne suffit pas seulement de produire mais il faut assurer la qualité sanitaire et hygiénique des produits et c’est pour cela que la plus part des partenaires vont intervenir dans les aspects sanitaires et des normes de la qualité. Et ce qui devrait permettre à notre pays dans le contexte actuel de pourvoir non seulement assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de sa population mais de pouvoir exporter des produits qui respectent les normes et qualité.
Autre aspect évoqué par Dr Njoya était celui de la réduction de l’importation du poisson. D’où la présence de certains acteurs clés du domaine convié à ces travaux par le PDCVEP. Le centre mondial de l’aquaculture et l’institut de recherche agricole du Cameroun vont apporter leur pierre à l’édification de ce secteur.
« Nous avons le centre mondial de l’aquaculture et l’IRAD qui vont travailler sur des souches génétiques qui pourront avoir une croissance rapide afin d’améliorer la production aquacole de notre pays et réduire les importations du poisson. Vous avez des chiffres de nos dépenses par an en terme d’importation du poisson que nous consommons alors que nous avons toutes les ressources pour le produire et l’exporter davantage, tant au niveau de la sous-région qu’au niveau extérieur. Il en va de même dans la filière porcine où nous allons importer des géniteurs de très grande qualité, les multiplier et distribuer aux producteurs. Et pour les bovins, bien évidemment nous avons suffisamment des ressources pastorales mais nous allons améliorer les pâturages avec les ressources fourragères et améliorer les gènes qui vont être distribués aux éleveurs… » Dixit le Dr Aboubakar Njoya.
Des propos du coordonnateur national du PDCVEP, l’on retient également que 21 centres d’inséminations artificielles seront construits à travers le pays ainsi que la production de près de 15 millions de doses de semences qui seront injectées et diffusées au niveau de l’ensemble des producteurs national.
« Nous ne souhaitons plus avoir des animaux qui font un veau tous les deux à trois ans mais des animaux qui font un veau tous les ans. Et qui après deux ans peuvent déjà entrer en boucherie ou en production pour les femelles. Il est donc question pour nous d’améliorer de manière qualitative et quantitative les productions animales particulièrement bovine, porcine et aquacole à travers ce projet. »
La facilitation de la mise en œuvre de ce projet se fait avec une équipe de coordination bien outillée et avec des experts pétris d’expérience dans les trois filières clés.
Ce projet financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 99,27 millions d’EUR soit 65 milliards de FCFA a pour objectif sectoriel, de contribuer de manière inclusive à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté dans sa zone d’intervention jusqu’en Septembre 2025.
Cette initiative du gouvernement est fondée sur la nécessité de renforcer la productivité et la compétitivité desdites chaînes de valeurs en vue d’augmenter leur contribution dans le Produit Agricole Intérieur Brut (PIBA).
Ledit projet est conçu en adéquation avec les cadres stratégiques nationaux, notamment le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), remplacé par la Stratégie Nationale de Développement (SND), le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) et la stratégie décennale de la Banque Africaine de Développement (BAD) qui vise à réduire le chômage à travers une croissance plus inclusive et créatrice d’emplois et à augmenter les revenus des ménages.
Dans le cadre de ce projet spécifiquement, les cibles et bénéficiaires directs sont les éleveurs et leurs coopératives, les pisciculteurs, les producteurs, vendeurs d’intrants, les commerçants, les femmes mareyeuses et les transformateurs (trices). Ce projet s’adresse également aux structures de type coopératif ou mutualiste, aux PME et aux jeunes diplômés impliqués ou désirant se lancer dans ces filières d’élevage et disposant d’un plan d’affaires bancable.
Elise Kenimbeni