Ce projet a été officiellement lancé le 28 octobre 2020 au carrefour terminus Mimboman à Yaoundé.

 

Carrefour SUR tel que son nom l’indique est un projet mis sur pieds dans les carrefours. Il est conduit par l’association Moto Action Cameroun dans le but de sensibiliser les populations des grands carrefours urbains de Yaoundé sur les enjeux du développement durable, de la préservation de l’environnement et du renforcement de l’hygiène et de la salubrité publique en déconstruisant les idées reçues sur les déchets. Les carrefours étant des lieux de rencontres, d’échanges et de connexions sociales au quotidien, ils ont été ciblés pour plus d’impact dans le programme. Ce projet s’appuie sur trois points d’où le ‘SUR’ qui résume les termes : Sensibilisé, Up-cyclé, Recyclé.

Ces termes ont été repris durant la cérémonie de lancement du programme qui s’est tenue au carrefour terminus mimboman situé dans l’arrondissement de Yaoundé 4. Ayant une forte population, ce carrefour a été ciblé comme « starting point » du programme carrefour SUR.

Marie-Thérèse Bamabilatena, chargé dudit projet à Moto Action Cameroun a d’entrée de jeu déroulé les contours de cette initiative qui va améliorer le cadre sanitaire et environnemental des carrefours urbains, tout en s’appuyant sur les populations telles que les conducteurs de motos taxi et les vendeuses.

Elle dit : « C’est le tout premier projet environnement porté par l’association Moto Action et qui vient compléter le volet santé que nous avons bien avant. C’est pour cela que nous avons tenu à intégrer d’autres acteurs qui sont déjà dans le domaine de l’environnement. Il faut le dire c’est un projet pilote et nous voulons le mettre à l’échelle sur plusieurs carrefour de Yaoundé et pourquoi pas du pays. »

Sous les regards attentifs des uns et autres, Simine Borner, Coordinatrice junior et chargé des programmes Jeunesse à Moto Action Cameroun a expliqué à l’ensemble des bénéficiaires présent comment se fait le tri des déchets pour une décharge et évacuation dans les bacs à ordures. Ensuite, s’est tenue la phase de distribution des kits aux différents bénéficiaires de ce programme.

L’un des bénéficiaires qui est un conducteur de mototaxi dans le coin a apprécié le fait qu’il soit impliqué dans ce projet. Mbame Yves plus connu sous le nom de monsieur le maire a souligné que c’est un véritable soulagement d’être dans un milieu sain désormais.

 « Je trouve que ce projet viendra apporter beaucoup de changement dans nos habitudes et comportements surtout dans la manière d’utiliser les déchets. Parce qu’au carrefour terminus mimboman on a toujours eu à jeter les ordures partout et les gens ne savant comment garder le carrefour propre. Nous qui avons été impliqués dans ce programme, on compte à notre niveau sensibiliser et dialoguer avec nos collègues parce qu’on ne se comprend pas toujours facilement. Et là nous allons les expliquer pourquoi et comment garder notre carrefour sain» Dit-il.

La présence remarquée de l’ambassade de France à cet évènement s’est fait ressentir. En tant que partenaire financier du projet Carrefour SUR, ils sont venus toucher du doigt les réalités du terrain et échanger avec les bénéficiaires et associations qui accompagnent Moto Action dans l’implémentation de cette activité.

 

Mathieu Sette, l’attaché de coopération de l’ambassade de France a confié aux médias que l’ambassade soutient ce projet dans le cadre d’un fonds d’appui qui s’appelle le PISCCA.

Il dit : « C’est un fond d’appui à la société civile du Cameroun. Cette année nous avons soutenu à travers le pays 10 projets et il y’avait notamment deux thématiques sur l’environnement et c’est la thématique environnant et sensibilisation aux populations urbaines qui a été sélectionné. Ce projet a une spécificité parce qu’il a un cadre partenarial à la fois avec l’association qui est chef de fil mais avec deux autres partenaires qui se sont exprimés aussi. Et l’autre spécificité est que ce projet s’adresse directement à des bénéficiaires concrets, des jeunes motos taximen, des jeunes filles qui vont travailler sur le quartier et l’ensemble des usagers du carrefour urbain. »

Contribution des motos taximen

Selon Moto Action Cameroun qui a mis en œuvre ce projet, les motos taximen sont estimées à près de 350.000 au Cameroun avec une grande majorité en centre urbain dans les villes de Yaoundé et Douala. Cette cible importante constitue une population « lien social » incontournable jouant un rôle essentiel pour désenclaver les zones isolées comme pour assurer le transport urbain en agglomération. Convaincus du rôle que jouent les motos taximen dans la mobilisation communautaire et de leur potentiel à être un relais d’informations citoyennes, l’association franco-camerounaise travaille depuis plusieurs années avec eux dans le domaine de la prévention santé et routière. Une approche de terrain qui a permis à l’association de les connaître, les impliquer et les sensibiliser aussi bien en zones urbaines qu’en zone rurales ou fortement enclavées.

 

Partenaires du projet

Ce programme qui s’étend sur une durée d’une année est principalement piloté par Moto Action Cameroun. Crée en 2006, Moto Action Cameroun est une association de droit qui met en œuvre depuis 11 ans des programmes de prévention de proximité pour les populations isolées géographiquement ou socialement. Son expertise dans le domaine de la mobilisation communautaire y compris à travers la dynamique des conducteurs de motos taxis, de la réalisation d’activités et d’outils de sensibilisation originaux pertinents et ciblés, intégrant les problématiques de Genre & VIH, auprès de populations vulnérables, géographiquement ou socialement isolées est prouvée de par son bilan à ce jour.

Aux côtés de Moto Action Cameroun se trouve deux autres partenaires locaux (Tam-Tam mobile et J2D-Afrique). En ce qui concerne Tam-Tam Mobile, c’est une association créée en 1997 sur l’initiative d’un groupe d’éducateurs et de communicateurs et légalisée en 2000. Elle a pour objectif d’informer, former, éduquer et accompagner les couches sensibles de la population que sont les femmes, les jeunes, et les enfants des milieux défavorisés avec pour mission de contribuer à leur développement social, économique, et culturel durable. Quant à Jeunesse et Développement Durable pour l’Afrique (J2D-Afrique), c’est une association laïque, à but non lucratif et apolitique créée en décembre 2014 et enregistrée sous le numéro N°0000735/RDA/J06/BAPP Mfoundi le 04 Décembre 2014. Son but principal est d’améliorer durablement les conditions de vie des populations en zone urbaine et rurale. Ses domaines d’intervention sont : l’agriculture, l’eau et l’assainissement, les changements climatiques, la biodiversité et l’action humanitaire.

 

 

 

 

Elise Kenimbeni

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