Dans la ville de Kousséri, région de l’extrême nord, le mois du jeun du ramadan est  engagé  alors que  la ville fait  face à plusieurs crises.

 

Kousséri, situé dans le département du logone et chari est dominé par la religion musulmane et est depuis quelques jours plongé de pleins pieds dans les obligations liés aux cinq piliers de l’islam : Il s’agit du mois saint du ramadan. Dans les ménages et les marchés les yeux sont tournés vers les opérateurs économiques, véritables faiseurs de lois sur les marchés dans cette partie du pays. Faisant face depuis quelques années aux problèmes de ravitaillement dans la ville suite aux fermetures des frontières du côté du Nigéria, l’interdiction des transactions par motos du côté du Tchad et aux menaces de la secte islamiste Boko haram, la dégradation très avancée de  la national numéro un qui se termine chez elle, reste une véritable entrave. Certaines populations à revenu intermédiaire et pauvres se posent déjà mille et une questions quant à l’issue de ce mois saint et de pénitence sur les prix des produits de première nécessité sur le marché. Pour madame Aché, rencontré au marché de la ville, « ce mois de ramadan m’inquiète ! Il n’y a rien qui prouve que les produits seront à la portée des consommateurs. Jusqu’à présent, les prix sont stables, mais nous savons tous que c’est quand nous seront entré de plein pied dans ce mois que les commerçants vont commencer avec la surenchère. A ce jour, les prix sont encore abordables, mais ça ne saurait durer, on le sait tous ».

 Le récit de cette ménagère s’entend dans presque toutes les bouches des habitants dans la ville. Pour les observateurs avertis, les pouvoirs publics et surtout le ministère en charge du commerce devra vraiment en ce temps décisif montrer ses marques pour qu’il n’ait pas de famille qui se plaignent.

Dans ce département adossé à la République du Tchad, et situé à plus d’un millier de kilomètres des grands ports du Cameroun, l’acheminement des marchandises n’est pas du tout facile. Combiné à la dégradation des routes, et aux actions spontanées suite aux menaces des terroristes, c’est un véritable calvaire pour les transporteurs et autres commerçants. Pour Mansour Adam DJIBRINE, l’un de syndicalistes les plus connu de la zone, « certes l’économie est stable, mais elle trébuche en meme temps. Le ravitaillement reste boiteux : Le trafic transfrontalier entre le Cameroun et le Tchad par moto, et aussi et surtout la route sur le tronçon Maroua-Kousséri sur la route national numéro un qui reste encore très dégradée, mais nous restons encore optimiste parce que le génie militaire qui a pris les choses en main est entrain de tout faire pour que les choses soient rétablies».

Les consommateurs ont, en attendant, l’oreille tourne vers le ministère du commerce qui est interpelé dans ses missions régaliennes qui sont de stabiliser la pression de l’inflation dans des périodes de grande consommation et lever toutes les inquiétudes.

 

Par Honoré Barka

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