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Santé Sexuelle et Reproductive : SOGOC et les Professionnels de Médias Echangent sur les Pratiques d’Avortements à risque chez les Adolescents

La réunion qui s’est tenue en ligne le mercredi 5 juin 2024 a permis de renforcer les capacités des professionnels des médias et travailleurs sociaux.

 

C’est dans le cadre du projet dénommé : « Advocacy for Comprehensive Abortion Care (ACAC), piloté par la Société des Gynécologues-Obstétriciens du Cameroun (SOGOC), que s’est tenue une réunion en ligne le mercredi 5 juin 2024.

Ladite rencontre en ligne, deuxième du genre est une activité inscrite dans le plan d’actions du projet ACAC pour l’année en cours.

Durant plus de 2 heures, il était question entre professionnels des médias, travailleurs sociaux, le staff du projet ACAC et les membres de la SOGOC de parler d’un sujet crucial, celui des pratiques d’avortements à risque chez les adolescents et jeunes en général.

 

Accentuer le plaidoyer

En ouvrant cette réunion en ligne, Dr Mwadjie Darolles, Secrétaire General au bureau exécutif national de la SOGOC a souligné d’entrée de jeu l’importance de ces échanges. Elle a indiqué que ces réunions en ligne sont parmi les multiples activités mises sur pieds avec les différents partenaires pour des actions concrètes et palpables dans le cadre de ce projet qui connait un prolongement.

La Secrétaire Général de la SOGOC a une fois de plus salué la fructueuse collaboration qui existe avec les professionnels des médias, qui sont des véritables piliers dans le cadre du plaidoyer de ce projet.

La Coordonnatrice du projet ACAC, Rita Yenjong Ataubo a, à son tour relevé quelques progrès observés dans le plaidoyer porté au sein de la SOGOC avec l’appui des médias.

Dans ses propos madame Yenjong Ataubo a également mis un accent sur les productions médiatiques que les journalistes partenaires du projet ont réalisé. Selon elle, il est question de produire plus des contenus sur les questions liées aux avortements à risque pour un large écho.

D’après madame Yenjong Rita, il s’agit de mettre en exergue les dangers et risques que les femmes et jeunes filles encourent lorsqu’elles s’engagent à entreprendre les avortements non médicalisés et non d’encourager l’avortement. Le fait que les chiffres soient alarmants est une raison de plus de se focaliser sur le sujet.

Les adolescents au centre des échanges

Prenant la parole pour une présentation sur les Pratiques d’Avortements à risque chez les Adolescents, Pr. Essiben Felix, President de la Société Camerounaise d’Adolescence (SOCADO) et par ailleurs President régional de la SOGOC dans le Centre, a défini l’adolescence comme une période de la vie qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte, c’est à dire entre 10 et 19 ans.

A travers sa présentation, Pr. Felix Essiben a tenu à rappeler que l’avortement à risque est lorsqu’une grossesse est interrompue soit par des personnes ne disposant pas des compétences nécessaires et/ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales et avec un matériel inapproprié.

Au cours du webinaire, il a navigué en profondeur sur les pratiques dangereuses que certaines adolescentes entreprennent pour avorter ou se faire avorter.

Pr Essiben a indiqué : l’utilisation de bâtons pointus insérés à travers le vagin et le col de l’utérus dans l’utérus ; l’ingestion de substances toxiques telles que l’eau de Javel ; les préparations à base de plantes insérées dans le vagin et de celles qui s’infligent un traumatisme, tel qu’un coup à l’abdomen ou une chute entre autres.

Il a évoqué le fait que les adolescentes et jeunes filles qui entreprennent ces pratiques souffrent à l’immédiat des douleurs pelviennes ; de saignement vaginal ; d’état de choc ; de perforation d’organes et plus grave des décès y sont liés.

En ce qui concerne les risques à court terme il ya l’anémie, les iinfections, la ppéritonite et le saignement vaginal. Il s’est aussi bien appesanti sur des risques que ces pratiques dangereuses peuvent causer à long terme tels que des rapports sexuels difficiles, les fausses couches à répétition, l’infertilité et la disparition complète et permanente des règles pour ne citer ceux-ci.

Au vu de son expérience et en sa qualité d’expert en santé de reproduction, le gynécologue obstétricien a tenu en guise de conclusion de rappeler certains points à mettre en exergue pour sensibiliser les adolescents et jeunes.

Pr. Essiben a souhaité qu’il y’ait entre autres : une aamélioration de l’accès à l’éducation/l’information des adolescents en particulier sur la santé sexuelle et reproductive, l’accès aux services adaptés aux besoins des adolescents ; l’utilisation des méthodes contraceptives moderne et l’amélioration de l’accès aux soins d’avortement.

Pour le President du SOCADO, l’avortement est une boîte de pandore. C’est un sujet qui devrait être traité avec beaucoup de délicatesse.

 

 

Stratégies et contribution des médias

Il est clair que le projet ACAC depuis sa mise en œuvre fait son bonhomme de chemin grâce à une participation et contribution active de plusieurs acteurs. Que ce soit le gouvernement (via les ministères ciblées dans le projet), le parlement(Assemblée nationale et Sénat), les médias, les travailleurs sociaux, les ONG, les organisations à base communautaire, et les organisations internationales, chacun y met du sien pour une sensibilisation accrue et un plaidoyer efficace.

Les journalistes étant parmi les acteurs majeurs de ce projet continuent de réfléchir sur des stratégies efficientes et efficaces à mettre en place, d’où cette autre réunion en ligne qui a eu un volet sur le type de contenus et les angles de traitement des questions liées à l’adolescence.

Comfort Mussa, journaliste et fondatrice de l’association « Sisterspeak237 » a échangé avec ses paires, sur comment réfléchir sur des thématiques de reportages avec des angles de traitement axés sur les adolescents.

Dans ses propos, elle a indiqué le fait que lorsqu’on établit des émissions ou des reportages magazines, documentaires sur les adolescents, il faut prendre en considération plusieurs aspects tels que le jargon/la langue des personnes cibles, le style d’écriture et les sujets qui peuvent susciter l’engouement des adolescents à s’intéresser à un programme ou un article.

Elle a aussi souligné le fait que les journalistes doivent songer à élaborer des programmes, émissions et des articles qui mettent en vitrine ce que les adolescents font de positif dans leur quotidien.

L’experte et journaliste de renom a relevé que les adolescents ont besoin de s’exprimer et les messages de sensibilisation ont plus d’impact lorsque les adolescents et jeunes se parlent entre eux. Il est donc important de leur donner la parole, a martelé Comfort Mussa.

Les thématiques doivent tourner autour des questions de sexualité des adolescents/jeunes certes mais il faut aussi s’attarder sur des sujets qui renforcent les liens entre les parents et leurs enfants, a-t-elle ajouté dans sa présentation.

A la fin de la séance d’échanges en ligne, les journalistes participants ont parlé des angles de traitement de ces types de sujets. Comme au dernier webinaire, ils se sont promis de produire des articles, reportages et émissions sur les adolescents/jeunes en général mais en particulier sur les pratiques à risque auxquelles plusieurs jeunes filles sont exposées dans notre société. Un élan qui viendra apporter une fois de plus une contribution active des médias dans le projet ACAC.

A propos du projet ACAC

L’objectif du projet est de plaider en faveur d’un environnement propice pour des services d’interruption volontaire de grossesse à risque ou suite à un viol, dans le contexte de la loi camerounaise, afin de réduire les décès maternels liés à l’avortement à risque.

Bien que le code pénal autorise l’avortement lorsqu’une femme est violée ou si la grossesse met sa vie en danger, ces femmes ne peuvent toujours pas avoir accès au service en temps opportun. Les procédures lourdes que les femmes doivent subir avant d’être considérées comme qualifiées pour le service constituent un véritable goulot d’étranglement. La situation est encore aggravée par la stigmatisation liée à l’avortement, la non-application de l’article 14, section 2, du protocole de Maputo ratifié et l’absence de système de suivi des décès maternels dus à des avortements à risque. Tous ces obstacles font que l’avortement à risque continue de prévaloir dans le secret et au moins deux de nos femmes et filles meurent chaque jour.

Combien de femmes doivent encore mourir des complications d’un avortement non médicalisé pour que la société en parle sérieusement ? Les décès maternels dus à des avortements à risque sont évitables et pour que cela se produise, nous avons besoin d’un changement dans notre perception des soins d’avortement complets et de la stigmatisation qui va avec.

 

Elise Kenimbeni

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