C’est sur un ton ferme que Moussa Yimga, président de l’Association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté au Cameroun (ANOSILP) a annoncé le 2 novembre 2021 lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Yaoundé, une marche pacifique de tous les opérateurs du secteur informel.

Yimga Moussa face à la presse

 Selon Moussa Yimga, cette marche pacifique qui se tiendra le 11 novembre 2021 a pour objectif de mettre en exergue les nombreuses frustrations que subissent les opérateurs du secteur informel, une revendication pour exprimer leur ras-le-bol.

 Accompagné de plusieurs autres syndicalistes de l’ANOSILP, ils se disent prêts à aller jusqu’au bout car les instructions données par le président Paul Biya pour subventionner ce pan d’activité n’ont pas été prises en compte jusqu’ici par les différents ministères en charge des dossiers. 

Dans ses propos, le président de l’ANOSILP a fait état de nombreux dossiers soumis jusqu’ici aux ministères de tutelle et qui n’ont jamais connu un aboutissement.

Il dit : « le recasement des acteurs du secteur informel, le remboursement de l’argent qui a été escroqué par la coopération Française à plus de 12.000 camerounais dont le montant est de 4 Milliard de Francs CFA et le financement du projet de Programme Intégré d’Appui aux Acteurs du Secteur Informel (PIAASI). Il y’a 450 projets que le Chef de l’État a subventionné et les projets de leaders qui se trouvent au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) que tout ceci soit financer. »

La saignée perdure selon le président national de l’ANOSILP. Cela fait plus de vingt ans que des dialogues sont entretenus avec le gouvernement mais aucune action concrète n’est visible depuis lors.

Révoltés et courroucés, les différents participants à cette réunion comme un seul homme, ont dit ouvertement qu’ils préfèrent désormais étaler leur doléance à travers une marche pacifique. C’est le cas de Mme Ondobo, agricultrice depuis des années. Elle dénonce le dysfonctionnent de l’institution en charge de la gestion du secteur informel.

 « J’ai donné mes projets à PIASSI, aujourd’hui rien n’a marché » a –t-elle souligné.

Face à ces multiples déboires, le président Moussa Yimga ajoute : « nous avons décidé de faire sortir tous les camerounais. Les opérateurs du secteur informel doivent sortir le 11 novembre prochain  pour marcher et revendiquer leurs droits. Nous avons trop patienté. Si rien n’est fait, le Cameroun va bouger. C’est pour ça que  j’interpelle tous ceux que le Chef de l’Etat a instruit, à résoudre les problèmes du secteur informel (…). Plus le temps passe ça devient difficile au Cameroun, les denrées de première nécessite sont devenues chères que ça soit les matériaux de construction. Il est question de financer ses enfants qu’ils sortent de l’informel pour le formel. »

«  Le 11 novembre 2021, nous allons les faire partir. » s’adressant aux ministres des Finances (Minfi) aux Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), et à l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) qui sont selon les membres de l’ANOSILP, les principaux freins au développement de leur secteur d’activité.

D’ici quelques jours, les tracts vont inonder le Cameroun. Le Président Yimga conclut en demandant aux populations de se ravitailler davantage.

« A chaque membre du secteur informel et assimilés, il faut se préparer. Acheter et ravitaillez-vous en nourritures car ça va mettre long. Quand nous allons commencer ça sera jusqu’à la gare si rien n’est fait. »

Il faut dire que le président Yimga Moussa est un syndicaliste bien connu de la scène camerounaise. Il a été à plusieurs reprises interpellé durant des grèves, marches pacifiques et même incarcéré afin de garder le silence.

Parmi les nombreuses batailles menées jusqu’à ce jour et tel qu’annoncé par la team Yimga Moussa, il y’a le recasement des opérateurs dans les marchés de la ville de Yaoundé, le détournement des fameux 4 Milliards de Francs CFA du PID, projet lancé en 2009 et qui est tombé en faillite avec l’argent cotisé par les opérateurs du secteur informel. Le PID était censé leur octroyer le financement pour leurs activités.

Par Ayouba Nsangou

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