C’était au cours d’un atelier qui s’est tenu du 8 au 9 septembre 2025 dans la ville de Mbalmayo, région du Centre.

                                                                      Photo crédit: Kamerinfosplus.com

Du 8 au 9 septembre 2025 à Mbalmayo, région du Centre, le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC), en collaboration avec le gouvernement du Cameroun, a organisé un atelier de présentation de l’évaluation de référence sur les droits de l’homme et les entreprises au Cameroun.

Cet atelier de deux jours qui a réuni des ministères sectoriels, des responsables du secteur privé, des représentants de la société civile, des autorités traditionnelles et les médias, visait à renforcer l’intégration des principes directeurs des Nations Unies dans les pratiques du secteur privé et à améliorer la révision du plan d’action national des droits de l’homme.

Tel qu’indiqué par le CNUDHD-AC, cette initiative lancée en juillet 2025 avait pour objectif de mesurer le niveau d’intégration des principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme dans les pratiques du secteur privé au Cameroun. Cette initiative s’inscrit également dans une dynamique de renforcement du cadre juridique, politique et opérationnel en matière de respect des droits humains par les entreprises.

Ouvrant officiellement les travaux, Nouhoum Sangaré, le Représentant Résident du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale a énuméré les enjeux de cette deuxième rencontre.

Le Représentant Résident du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC) dit:

«C’est l’occasion une fois de plus de saluer l’engagement du gouvernement du Cameroun de se doter d’un plan d’actions national sur les entreprises et les droits de l’homme en vue de s’assurer que dans les secteurs structurants importants des activités économiques et du secteur privé, que les principes directeurs des nations unies sur l’entreprise et les droits de l’homme puissent être pleinement intégrés sur les trois piliers de respecter et de protéger les droits humains et de fournir des répartitions là où l’activité économique pourrait avoir un impact négatif afin que le plan d’actions national du Cameroun sur les entreprises et les droits de l’homme doivent s’arrimer aux réalités du contexte . Nous avions avec le gouvernement décider de mener une étude de référence sur la base d’un certains nombre de secteurs prioritaires tels que: les Agro-industries ,les forêts, les grands projets, les réalisations des infrastructures et les mines. Il avait été question d’approfondir la problématique des réalités dans ce domaine et la consultation qui a été menée depuis le mois de juillet 2025 a permis de recueillir des informations sur l’état de la situation ce qui fera l’objet de cet atelier de deux jours avec les différentes parties prenantes afin que des bases solides puissent permettre d’avancer vers les prochaines étapes à savoir l’élaboration du plan d’actions national du Cameroun sur les entreprises et les Droits de l’Homme.»

 

A son tour, Sylvaine Nadine Mballa Wilson, officier de droits de l’homme au CNUDHD-AC, a souligné le fait que cet atelier qui est d’une importance capitale se tient après celui de Mbankomo organisé du 29 au 30 avril dernier, permettant aux participants de mettre en lumière des secteurs d’activités économiques présentant des risques significatifs d’atteinte aux droits de l’homme. Et à la suite de l’atelier de Mbankomo, il a été question de mener une étude de référence qui a été lancée en juillet dernier.

« Il y a à peu près quatre mois, nous nous sommes retrouvés à Mbankomo avec des participants qui ont identifié un certain nombre de secteurs à forts enjeux, forts impacts sur la situation des droits de l’homme, notamment : la mine, les agro-industries, les forêts et également les grands projets d’infrastructures. Ces quatre secteurs font l’objet d’une évaluation sur la base d’une grille internationalement reconnue qui permettra aux participants ici de tabler sur les conclusions de cette étude. »

Pour ce qui est de la présentation de l’évaluation de référence, elle a été faite par Balbine Pascaline Omgba, consultante et experte en droits de l’homme.

Au cours d’un échange avec les médias, elle a relevé les contours de cette étude faite en trois mois exactement.

Madame Omgba Balbine Pascaline a souligné que : « C’est une étude de référence sur les droits de l’homme en fonction des principes directeurs des Nations Unies. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’on a examiné les législations nationales et internationales aussi en ce qui concerne les questions des droits de l’homme. Et ce que nous avons pu ressortir rapidement, c’est que le Cameroun a ratifié un certain nombre d’initiatives et de conventions. Donc, c’est un résultat, nous avions ratifié beaucoup de conventions et d’initiatives. Et également aussi dire qu’au niveau national, ces questions-là sont suffisamment encadrées. Si on regarde comme il était question des quatre secteurs d’activité, on va aller dans les secteurs et se rendre compte qu’il y a les lois, il y a la réglementation. Donc, ça, c’est un premier résultat que nous avions pu dégager de l’évaluation que nous avons faite. Et deuxièmement, nous dirons également qu’il y a des institutions qui ont la charge de ces questions-là. Donc, que ce soit les administrations, que ce soit des agences, parce qu’on a des commissions comme la commission nationale des droits de l’homme, nous avons des agences comme la CONAC et autres qui travaillent pour eux. Donc, le mandat a été donné pour respecter tous ces principes-là. Et troisièmement, nous allons également dire que les entreprises dans ces secteurs-là, quand elles sont peut-être des représentants et autres, ont des politiques nationales en faveur des droits de l’homme. Mais ça ne veut pas dire que parce qu’il y a tous ces instruments-là qu’il n’y a pas d’abus et de violences. »

Cependant, la consultante relève quelques petits manquements qui affectent cette étude.

Elle ajoute :« Oui, vous verrez qu’il y a un certain nombre d’écrits qui sont dits en faveur des grèves qui se passent dans les entreprises. Il y a les communautés qui se plaignent de ne pas entrer dans leurs droits. Donc, il y a des petits manquements comme ça qui ont été relevés par secteur. Et donc, nous espérons, dans le cadre de cette évaluation, qu’ils seront envoyés acquis de droits et qu’ils prendront les mesures nécessaires pour que les milieux soient assainis, soient protégés et que chacun se sente bien en ce qui concerne le droit du travail. Parce que, comme vous le savez, notre constitution voudrait que chaque Camerounais se sente bien dans son milieu de travail. »

Les participants à cette rencontre ont tenu à relever le fait que le respect des droits de l’homme reste et demeure au cœur des priorités de leurs actions au quotidien.

C’est le cas de Sa Majesté Bruno Mvondo, président du réseau des chefs traditionnels d’Afrique pour la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes des forêts (RecTrad).

« Le message clair que nous pouvons dire par rapport à cette rencontre, c’est qu’il y a des responsabilités qui sont partagées pour qu’on puisse ensemble respecter les droits de l’homme. Et que le dispositif qui est mis en place, qui doit être contrôlé, est un dispositif qui permet non seulement à l’État, aux entreprises et aux communautés de se responsabiliser les uns les autres. Pour ce qui est des droits de l’homme dont il est question ici, nous appelons de tous nos vœux qu’il y ait un ensemble de dispositifs, il y en a déjà, que ce dispositif soit appliqué et qu’il y ait des voies de recours pour qu’ensemble on puisse arriver à des réaménagements, à des réparations. Et en ce qui concerne notre pays, le Cameroun, nous disons qu’en tant que communauté, il y a un ensemble de dispositions qui sont faites dans plusieurs domaines, forêts, mines, agro-industries, infrastructures, mais il y a encore beaucoup à faire qui permettra de mieux appréhender les droits de l’homme dans un sens comme dans l’autre. En le faisant, il faut internaliser, en tenant compte des réalités locales et surtout de nos us et coutumes. »

Le Secrétaire Général du (RecTrad), Mfaw Robinson Tanyi Tambe de Tinto dans la région du Sud-Ouest, a davantage insisté sur l’importance de cette rencontre qui lui permet de porter plus haut les voix de ses populations.

Selon Mfaw Robinson Tanyi Tambe, cet atelier qui se tient à quelques jours de l’échéance électorale du 12 octobre prochain se veut être un grand indicateur que les droits des communautés sont importants et doivent être respectés.

Il faut tout de même signaler que cet atelier a permis aux participants de présenter les principaux constats de l’évaluation ; d’identifier les écarts entre les cadres existants et les exigences des principes directeurs et de formuler des recommandations concrètes pour améliorer les pratiques des entreprises pour ne citer que ceux-ci.

 

Elise Kenimbeni

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