Le projet “Safe Spaces, Strong Voices” a été officiellement lancé par le PNUD et le Ministère de la promotion de la Femme et de la Famille, le 24 février 2025 à Yaoundé, dans l’optique d’intensifier la lutter contre les violences basées sur le genre au Cameroun.
Des Espaces Sûrs pour les Jeunes Filles & Femmes
Le projet dénommé : “Safe Spaces, Strong Voices” a été officiellement lancé à Yaoundé en réponse aux données alarmantes du Rapport de l’État du Cameroun pour le 25e anniversaire du Programme de Beijing.
Ce projet vise à créer des espaces sûrs pour les femmes, leur permettant de s’exprimer et d’accéder à des ressources essentielles.
En favorisant la sensibilisation et l’éducation, “Safe Spaces, Strong Voices” cherche à renforcer les voix des femmes et à promouvoir l’égalité de genre, tout en soutenant l’application effective des lois existantes contre les VBG. C’est un pas important vers l’autonomisation des femmes et la lutte contre les violences au Cameroun.
Le constat reste alarmant au Cameroun, les victimes de violences basées sur le genre (VBG) disposent de peu de recours.
Les procédures judiciaires contre les auteurs de ces actes s’enlisent dans l’opacité. Des experts estiment que le délai minimum de prise en charge médico-légale des victimes d’agressions sexuelles notamment avoisinent 72 heures. Un temps, trop long, au cours duquel des éléments biologiques de preuves peuvent se perdre, conduisant à des vices de procédure ; des fois, à des abandons de poursuites. Désabusées les victimes se murent dans le silence.
Les structures officielles d’écoute, de soutien et d’accompagnement sont limitées. Sur l’ensemble du territoire national, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) a mis en place 45 espaces sûrs pour les victimes de VBG. Un nombre insuffisant, reconnaît Madame la ministre Marie-Thérèse ABENA ONDOA.
Une initiative Salvatrice
Dans le but de rapprocher les autorités et spécialistes compétents des victimes de VBG, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en partenariat avec le MINPROFF, ont lancé, ce projet “Safe spaces, strong voices”, le 24 février 2025.
Il s’agit d’une initiative multidimensionnelle dont l’objectif est de combattre les VBG et renforcer la résilience des victimes à l’échelle nationale. Au Cameroun, 54,6% des femmes âgées de 15 ans et plus, sont victimes de violences de toutes formes, a révélé Monsieur Martin Hart-Hansen, Représentant Résident adjoint du PNUD au Cameroun.
Pour le seul mois de janvier 2025, la plateforme médiatique en ligne Griote a recensé dix cas de féminicides. L’on peut également rappeler les homicides de la petite Orphée, 5 ans, en août 2024 à Douala et de Iris Victoria Moussa Memoussa âgée de 17mois à Yaoundé.
Des faits qui ont ému l’opinion nationale du fait que ces petites victimes ont perdu la vie dans leur cercle proche, soulignant à quel point il est difficile pour une femme ou une fille de se sentir en sécurité au Cameroun.
Selon le Représentant Résident adjoint du PNUD au Cameroun: “La violence est présente partout, dans les zones de conflit comme dans les zones de paix, dans les centres urbains comme dans les communautés rurales. La violence se produit dans les foyers, sur les lieux de travail, publics ou privés, dans les écoles et les universités. Certaines de ces violences sont cachées, d’autres sont publiques et le plus souvent déclarées, voire ignorées”.
Nathalie K. Mooh