C’est une affaire qui ne cesse de faire couler encre et salive au sein de l’université de Yaoundé I du Cameroun après celle du vol scandaleux de  1.139  ordinateurs PBHEV.

Pr. Jean Claude Tchouankeu, doyen de la faculté des sciences de l’université de Yaoundé I à Ngoa-Ekelle fait une fois de plus parler de lui. Cette fois ci, le doyen de l’une des facultés les plus prestigieuses de l’université mère du Cameroun est accusé d’avoir inscrit frauduleusement 55 étudiants en filière informatique pour le compte de la rentrée académique 2020-2021.

Selon nos sources et des aveux de certains enseignants, le doyen aurait falsifié les résultats du concours d’entrée à la filière informatique. Une frasque qui ne passe pas inaperçue depuis des jours au vu des nombreux débats qu’enfle cette situation qui veut tenir l’image de l’université de Yaoundé I.

 

La pomme de discorde

Comme toute filière bien identifiée et avec ses spécificités, la filière informatique fait partie des composantes de la faculté de sciences de l’université mère. L’entrée dans cette faculté quant à elle a aussi un canevas bien établi. L’entrée  se fait bien évidemment par concours et sur étude de dossiers. Et pour ce qui est d’étude de dossiers, elle se fait par le biais d’une commission mise en place par les instances de l’université. A Yaoundé I, la Commission d’études de dossiers de cours à la faculté de sciences est actuellement présidée par le vice-recteur chargé des enseignements, de la professionnalisation et développement des TIC en la personne de Luc Calvin Owono Owono.

Il s’est avéré après plusieurs tractations et ce qui vient mettre sur la sellette cette fraude académique  que, le doyen Jean-Claude Tchouankeu a inscrit sur les listes des étudiants admis en filière informatique, 55 étudiants  tout en favorisant ceux issus de sa région natale. Et il s’agit de 55 noms qui ne figurent pas sur la liste arrêtée par la commission d’Owono Owono. De ces 55 étudiants, 50 sont issus de la région d’origine du doyen, Jean-Claude Tchouankeu. Des sources concordantes, ces derniers ont été recrutés dans le bureau du doyen en violation de la règlementation de l’université. Un point saillant qui a attiré l’attention de plusieurs au moment où le gouvernement s’évertue à tordre le cou au tribalisme et au népotisme.

 

Faculté de sciences et les 1.139 ordinateurs PBHEV volés

Depuis le vol des ordinateurs PBHEV (Paul Biya Higher Education Value) octroyés aux différentes universités et institutions du Cameroun par le Chef de l’État, plusieurs dirigeants de l’université mère ont été accusés pourtant n’ayant aucun lien avec la gérance qu’incombe au doyen de la faculté.

Pour éclairer la lanterne, une enquête a été ouverte du côté du Secrétariat d’État à la Gendarmerie (SED) à Yaoundé.

Jean-Claude Tchouankeu s’est présenté au SED ce 29 mars 2021 où, il était attendu avec la présidente de l’association des étudiants de la faculté des Sciences de l’université  de Yaoundé I, Hornelle Kamaha, ainsi que le vice-président de la même association, Joël Foko Kuaté.

Sur les lieux, le doyen a demandé aux enquêteurs du SED de lui permettre d’être entendu, accompagné de son conseil. Chose qui lui a été accordée comme le stipule le droit camerounais. Jean-Claude Tchouankeu est attendu donc ce 31 mars 2021 au SED pour un éclairage sur l’affaire de vol de 1.139 ordinateurs PBHEV dont il a la responsabilité de la distribution.

Au-delà du vol scandaleux de ces ordinateurs fusent des accusations contre le doyen, qui selon des informations, aurait une relation plus que proche avec la jeune étudiante de niveau 5 à l’école normale supérieure de l’université mère. Les clefs du magasin desdits ordinateurs ont été confiées à Hornelle Kamaha de même qu’il  lui a été confié le management de la distribution des ordinateurs aux étudiants remplissant les conditions de recevoir ce don spécial du chef de l’État.

 

Les aveux de Hornelle Kamaha

La présidente de l’association des étudiants de la faculté de sciences de l’université de Yaoundé I a été convoquée au SED le même jour que le doyen et son camarade vice-président de la faculté. Hornelle Kamaha qui a été entendue est finalement passée aux aveux.

La jeune étudiante a déclaré aux gendarmes, avoir effectivement volé des ordinateurs. Toutefois, elle accable son vice-président, Joël Foko Kuaté.

Elle dit :” Quand je lui disais de prendre deux ordinateurs, il prenait cinq ou six. Quand je lui demandais de prendre 10, il prenait 30.”aurait déclaré la jeune étudiante aux enquêteurs.  

Hornelle ajoute que : ” J’ai volé des ordinateurs mais je n’étais pas seule. J’ai donné l’argent de vente de ces ordinateurs, à plusieurs personnes “.

Cette dernière a également cité les noms de certains de ses associés dans ce coup de vol. Parmi les noms cités il ressort celui de la trésorière de l’association, la nommée Mélanie Ndaya, à qui elle  aurait  donné la  somme de 700 mille francs CFA. 

De ces aveux, il ressort que le nombre des ordinateurs volés n’est pas seulement de 1.139 mais plutôt de  1424. Toute chose qui laisse croire que les accusés ont pu se oindre les mains vu les bénéfices tirés par la vente au marché noire, qui selon des informations recueillies a  généré près de  28 millions  480 mille francs CFA en raison de 20.000FCFA par ordinateur volé. Bien que Hornelle avoue avoir volé et remis de l’argent à la trésorière de l’association des étudiants, la protégée du doyen est toutefois détentrice d’un compte bancaire bien fourni à CCA BANK avec un train de vie plutôt luxueux.

 

Vol d’ordinateurs PBHEV à qui la faute ?

Bien que jusqu’ici les dépositions faites au SED jettent du discrédit sur la protégée  du doyen et lui non puisqu’il est attendu ce jour au SED, le Prof. Jean Claude Tchouankeu serait étranger au vol des 1.424 ordinateurs, mais toutefois est au banc des accusés une fois de plus car la présidente de l’association de la faculté dont il a la charge aurait profité de son laxisme et de sa légèreté pour s’accaparer de ces ordinateurs.

Cette question qui revient de plus en plus dans les chaumières a tout son sens d’être. A qui la faute du vol des ordinateurs lorsqu’on sait que la faculté de sciences comme tout autre faculté de l’université de Yaoundé I et même d’ailleurs ont à leurs tètes des responsables qui portent le nom de Doyen. Un doyen supposé être un modèle, doit veiller à l’image d’une institution universitaire et être un exemple pour la cuvée d’étudiants qu’il encadre doit-il faire montre de laxisme et s’afficher avec ses étudiants ? Non ! rétorquent certains enseignants qui n’apprécient pas la gérance du doyen qui ne fait pas de distinguo entre sa vie privée et l’université.

« Son laxisme et faible pour des jolies étudiantes sont entrain de couter cher à l’université qui, par sa faute affiche une image négative avec ce vol. »

Des griefs multipliés par le doyen Tchouankeu qui sans s’en mordre les doigts démontre qu’il est une pure souche tribale au sein de l’université mère. En ajouté aux recrutements des étudiants de sa région d’origine, ce dernier est accusé d’être au cœur de la configuration du syndicat des enseignants du supérieur, branche de la faculté des Sciences.

Ainsi l’on dénonce le fait qu’il ait participé à la mise en place de certains cadres du syndicat à l’instar du Pr.  Serge Hubert Zebaze Togouet comme Coordinateur, Pr. Charles Peggy Nanseu Njiki comme délégué, et Dr. Hermann Douanla Yonta comme secrétaire général.

Des relents tribaux à bannir à tous les prix au sein de cette université de renom.

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Agathe Tchoumi

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