Politics

Présidentielle 2018 au Cameroun, l’opposition en panne de victoire arbore un nouveau visage

 

Maurice Kamto et Cabral Libii sont les deux nouvelles figures de proue d’une opposition politique qui n’a pas pu battre Paul Biya au cours du récent scrutin.

Au lendemain de l’élection c’est à dire le 8 octobre précisément, Maurice Kamto candidat du MRC, mouvement pour la renaissance du Cameroun revendiquait sa victoire. Une annonce considérée par beaucoup comme une auto-proclamation. La déclaration a fait l’objet d’une volée de bois vert de la part d’une bonne partie de l’opinion qui a vu en cette attitude un affront vis à vis des institutions en l’occurrence le conseil constitutionnel seul à même de proclamer les résultats et de vider le contentieux électoral.

Cet événement a néanmoins permis de formater le rapport de force. Maurice Kamto est le nouveau leader de l’opposition. Le 22 Octobre 2018, au terme de la publication des résultats par le conseil constitutionnel, sous la houlette de son président Clément Atangana, les suffrages exprimés en faveur des candidats de l’opposition ont confirmé la redistribution des cartes. Le SDF qui régnait en maître depuis 1992, comme parti leader de l’opposition perd des plumes. Joshua Osih son candidat cette année a occupé la quatrième position avec 3,35% des voix. Le flop est constaté. Les vieux baroudeurs de la scène politique du Cameroun que sont Adamou Ndam Njoya de l’Union Démocratique du Cameroun (Udc) et Garga Haman Adji de L’Alliance pour la Démocratie et le développement(Add) sont respectivement  sixième et septième confirmant leur absence de regain et de vitalité politique selon le politologue Stephane Zanga.

Par contre la montée en flèche du jeune Cabral Libii, 38 ans en 2018, est venu mettre à mal l’aura d’une classe politique de l’opposition qui ne vendait plus le rêve. Le candidat du parti Univers a fait foule pendant les meetings et mit en minorité populaire la plus part de ses challengers. Il se présente aujourd’hui comme un feu follet avec lequel il faudra compter lors des prochaines échéances en particulier les élections municipales et législatives de 2019.

Un revirement de situation qui s’inscrit dans la logique du renouvellement du personnel politique de l’opposition, un personnel émoussé par les défaites enregistrées malgré tous les efforts depuis le retour du pays au multipartisme au début des années 1990.

Maurice Kamto, Cabral Libii et Joshua Osih sont les trois nouveaux visages du jeu politique appelés à porter l’estocade au régime du renouveau qui ne cède aucune once de son pouvoir qu’il conserve à nouveau pour un septième mandat.

 

Par Jean Patient Tsala

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *