Un atelier de validation technique de certaines études relevant de la phase 2 du projet SDG Fund au Cameroun s’est tenu du 28 au 29 décembre 2022 à Yaoundé.
D’entrée de jeu, le projet SDG Fund est un mécanisme de financement du développement international créé en 2014 par les Nations Unies, dans l’optique de favoriser l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD) d’ici 2030 par des programmes conjoints, multidimensionnels et intégrés.
Le projet conjoint SDG Fund au Cameroun, est finance par le Fond des Objectifs du Développement Durable (Sustainable Development Goals Fund-SDG Fund) pour une durée préalable de deux ans(2021-2022) et mis en œuvre sous le leadership technique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) accompagné par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes) qui ont préparé un programme conjoint avec le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) pour la mise en œuvre des principales recommandations du Document de l’évaluation du financement du Cameroun(DFA) et en visant une augmentation de la mobilisation des financements de diverses sources en direction du pays.
Ledit projet vise principalement à accompagner la conception, le développement et l’opérationnalisation d’un Cadre National de Financement Intégré (CNFI/INFF) pour une meilleure synergie d’action entre les différents acteurs de développement en vue d’optimiser les activités de mobilisation des ressources et leur utilisation optimale pour la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement (SND 30) alignée sur les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Et dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre des activités de la phase 2, le MINEPAT à travers l’initiative SDG Fund Cameroon a recruté avec l’appui PNUD, des consultants en vue de la réalisation de certaines études de la phase 2 d’où la tenue durant deux jours à Yaoundé, capitale du Cameroun cet atelier technique.
Mécanismes de financements innovants
Il était question pour les soixante participants regroupés en équipes de 15 dans quatre sessions de travail, de se pencher sur :la validation de l’applicatif informatique pour le suivi des politiques et des financements des ODDs au niveau National, Régional et Local ; la validation du rapport de faisabilité relative à la création du « Cameroon SDG one Platform » pour le financement des TPME du secteur Agricole et Agro-industriel ;la validation du plan stratégique de mobilisation des financements innovants et des fonds verts et la validation du Document cadre sur le fonctionnement du Cadre National de Financement Intégré (CNFI).
Ces participants triés sur le volet étaient des personnels et cadres des administrations publiques et privées, des entreprises bancaires et du système des Nations Unies.
Selon Madame Mondongou Camara Ginette, Economiste Principale au PNUD bureau du Cameroun, la phase 2 de ce projet en 2023 est plus dédiée aux études diagnostiques sur la situation du secteur poisson, qui est un secteur important pour la Stratégie Nationale de Développement (SND 30) par exemple.
« Après qu’on ait fait le diagnostic du financement du développement au Cameroun dans la première phase, cette deuxième phase a proposé une version provisoire de stratégies de financement intégré qui permet de voir comment est-ce qu’on peut exploiter d’autres types de financements au Cameroun ou renforcer les financements existants. Il ya ce draft qui est la et qui doit être complété sur la base des recommandations du comité du pilotage… » Dit-elle.
Madame Mondongou Camara a souligné le fait que ces rencontres permettent de valider entre autres la faisabilité relative à la création du « Cameroon SDG one platform » pour le financement des Très Petites et Moyennes Entreprises du secteur Agricole et Agro-industriel.
Elle dit :« Une étude sur un instrument financier qu’on voudrait voir promu au Cameroun, et qui est un genre de plateforme one, SDG PLATFORM FUND. Un genre de plateforme ODD qui permet d’aider à accompagner et à améliorer le financement des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) du secteur agricole et du secteur agro-industriel, qui représentent plus de 95% de l’économie camerounaise et qui sont peu ou mal financés. On le sait, le secteur agricole est insuffisamment financé pour diverses raisons. Donc l’idée c’est de mobiliser tous les acteurs autour du financement de ce secteur-là, en mettant en place peut être des produits adaptes, en mettant en place peut être une gouvernance adaptée. Ce sont des propositions de ces études-là que nous examinons dans le cadre de nos travaux. »
Elle ajoute que cette deuxième phase permet non seulement de proposer des outils de financements mais aussi de voir comment le Cameroun peut davantage exploiter les fonds innovants et les fonds verts ou climatiques.
L’Economiste Principale indique également que d’après les études faites dans le rapport de l’un des consultants et qui porte sur le Plan stratégique de mobilisation des Financements innovants et des fonds verts, il a été dévoilé que le Cameroun qui a beaucoup de forêts et d’éléments environnementaux à mettre en exergue n’arrive pas encore à bénéficier de ces fonds qui sont énormes et cette étude propose comment le Cameroun peut capter plus de fonds innovants, plus de fonds verts.
Elle ajoute que cette phase 2 s’appuie également sur le suivi des financements à travers un applicatif informatif. Il est question d’après les explications de Madame Mondongou Camara de faire un suivi des financements dans le cadre de ce projet et son impact pour une attractivité accrue d’autres partenaires.
SDG Fund, catalyseur de la SND 30
Il en ressort que le projet conjoint SDG Fund au Cameroun apparait aujourd’hui comme un catalyseur pour le renforcement des synergies pour la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030(SND30).
Le Coordonnateur du projet SDG Fund au MINEPAT, Pierre Nguetse a indiqué qu’il ya plusieurs initiatives qui sont conduites dans le cadre de ce projet et qui vise également à assurer une meilleure mise en œuvre de la SND 30.
« Dans la SND30 afin de favoriser la transformation structurelle, nous avons identifié un certain nombre de filières porteuses notamment celles relatives a : l’agriculture ; l’élevage des poissons ; aux farines locales etc. Et pour celles reconnues comme porteuses, il y’avait un certain nombre d’études. Avec le projet SDG Fund on a pu rationnaliser ces études dans le but de trouver des opportunités d’affaires pour opérateurs du secteur privé et comment faire pour développer ces filières. C’est pour dire combien de fois ce projet joue un grand rôle dans la mise en œuvre de la SND30. »
Aussi, tel que l’a martelé le Coordonnateur du projet SDG Fund au sein du MINEPAT, ce projet a permis de mettre un accent sur les différents cadres de concertations existants afin de booster la SND30, ce qui n’était pas le cas avec le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE de 2010-2020).
Monsieur Nguetse ajoute :« Autre chose très important, c’est la question de financement. Avec le DSCE l’Etat a beaucoup investi et s’est engagé dans plusieurs grands projets structurants. Et dans l’analyse nous nous sommes rendu compte qu’il y’a autres petites sources de financements que l’Etat n’a pas suffisamment exploité car ayant plusieurs grands projets à sa portée. Alors avec le projet SDG Fund, nous avons d’abord fait l’analyse du financement du développement. Comment est-ce qu’on finance développement ? Quelles sont les ressources que l’Etat a eu a mobilisé pour mettre en œuvre le DSCE ? Et nous avons pu identifier certains types de ressources que l’Etat n’avait pas suffisamment utilisé et qui peuvent permettre de créer un espace budgétaire pour des questions sociales. »
Il a ajouté le fait que le gouvernement mise également sur les TPME afin d’atteindre sa transformation structurelle visée dans la SND30, d’où l’effectivité du projet SDG Fund, qui se veut d’être une solution palliative pour booster l’économie du pays.
Avec tous les outils proposés par les consultants recrutes dans le cadre de ce projet, il reste juste à opérationnaliser les différentes stratégies pour une croissance inclusive.
Par Ayouba Nsangou & Elise Kenimbeni