Depuis plus de 11 ans, le projet du Renatu financé par le gouvernement camerounais et piloté par l’entreprise chinoise ZTE peine à voir le jour.
Au Cameroun, l’entreprise des télécoms chinoise, Zhongxing Telecommunication Equipment (ZTE) ne cesse de nourrir les polémiques autour du projet baptisé : Réseau national de télécommunications d’urgence (Renatu).
Ce projet qui est supposé voir le jour depuis 2020 et qui a été financé en hauteur de plus de 70 milliards de Francs CFA n’est jusqu’ici un mirage.
A quoi s’attendre?
En effet, nous sommes en 2024 et aucune fumée blanche ne présage dans le ciel, de quoi s’inquiéter lorsqu’une somme colossale a été déversée par le gouvernement camerounais en 2012 pour ce projet qui devait aider plusieurs talents des technologies de l’information et de la communication dans notre pays.
Les travaux de réalisation du Réseau national de télécommunications d’urgence (Renatu) au Cameroun ont déjà mis 11 ans, pourtant selon les accords entre les parties, ce marché devait être en principe livré en 2020. Bien qu’il y a eu une réception provisoire en juin 2022, il s’est agi d’une phase qui « ouvre la période contractuelle de garantie pendant laquelle l’entreprise ZTE s’engageait à optimiser le réseau, ainsi qu’à accompagner le gouvernement dans la prise en main de l’infrastructure », a-t-on indiqué.
Alors que la livraison des travaux de ce projet est très attendue et suscite même la curiosité sur le gigantesque œuvre qui sortira des fonds baptismaux, l’on apprend des sources sures que, le prestataire a engagé une fois de plus des démarches au Ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) dans le but d’obtenir un budget supplémentaire estimé à 4 milliards FCFA.
Dans le cadre de ce projet qui est au cœur des priorités du gouvernement camerounais et sous l’égide du Président de la République du Cameroun, il ya eu signature d’une convention de financement d’un montant partiel de 77,7 milliards FCFA, le 29 octobre 2013 entre le Ministère de l’économie, de la planification et l’aménagement du territoire (Minepat) et la banque d’export-import de Chine (Eximbank-China).
Et c’est le 05 février 2017, qu’a démarré effectivement le marché de réalisation avec ZTE.
Bien que la situation est décriée par plusieurs experts, le projet demeure encore flou pour bon nombre de personnes. Il y’a plusieurs critères qui ne sont pas claires en commençant par le choix de la technologie 2G et des plateformes CDMA, jugés obsolètes, alors que la 3G était déjà disponible en 2013 lors de l’exécution dudit projet. Aussi, il ya la question de malversation financières qui est mise au centre et ce qui pousse certains à croire à une arnaque de l’entreprise.
Des cadres de certains ministères concernés dans ce projet notamment celui du Minpostel sont soupçonnés d’avoir favorisé ZTE pour le pilotage de ce projet, ceci en échange des rétro-commissions. Une affaire qui ne cesse de faire couler encre et salive, et qui pourrait susciter davantage le questionnement du Président de la République qui accorde une attention particulière à ce projet bénéfique pour ses populations.
Les composantes du projet
Ce projet d’un l’importance est capitale, porte sur la construction d’une infrastructure comprenant cinq composantes.
La première porte sur le réseau de radiocommunication à ressources partagées qui permet aux équipes gouvernementales de gérer les urgences de manière confidentielle et sécurisée, sans nécessairement avoir besoin de la connexion du réseau public.
La deuxième composante de ce projet est liée au système de communications d’urgence qui vise à assurer la prise en charge des appels de détresse provenant des abonnés détenteurs d’un terminal mobile avec ou sans puce.
En ce qui concerne la troisième composante, elle est relative à un système de vidéosurveillance, pour assurer la protection des personnes et des biens, en enregistrant et exploitant les images captées par des caméras.
La composante quatre (04) est sur la vidéoconférence ou visioconférence. Un système qui permet, à partir d’un micro-ordinateur, de communiquer avec un interlocuteur à distance et le voir à travers une fenêtre virtuelle.
Et pour la cinquième (05) et dernière composante de ce projet, elle s’appuie sur le système e-police.
Ces composantes en principe devraient permettre une gestion efficace des communications sécurisées au Cameroun en cas d’urgence, avec un centre national des opérations d’urgence(Cnou) à Yaoundé, capitale du pays.
Elise Kenimbeni