Le ministère des affaires sociales, avec ses partenaires, veut aller au-delà des 6149 migrants qui ont été victimes de mauvais traitements et qui ont accepté de revenir d’une aventure périlleuse depuis bientôt trois ans, voire funeste pour certains.

« La prévention et la réduction substantielle de ces fléaux sociaux » et la lutte contre l’immigration clandestine et la traite des personnes sont considérée comme des « phénomènes abjectes et déshumanisant qui sont une réalité à l’échelle mondiale », en particulier au Cameroun, dixit Pauline Irène Nguéné, la ministre des affaires sociales (MINAS). C’était le 19 janvier 2021 lors de la cérémonie de mise en service de la ligne verte pour la prévention et la lutte contre la traite et le trafic des personnes, et le site d’accueil des migrants provisoire de retour volontaire…

Pour elle, la mise en service du numéro court 1503 et la réhabilitation du site sont l’illustration de la volonté du ministère et ses partenaires de lutter contre les phénomènes décriés. Ces deux outils vont respectivement permettre de répondre « aux besoins d’orientation des autorités et pour les services d’assistance juridique, sociale, psychologique, sanitaire, etc. » et d’accueillir pendant 72 heures maximum chaque migrant de retour volontaire, a-t-elle dit.

La MINAS soutient que le département ministériel dont elle a la charge continue à « développer une action sociale de proximité pour répondre à ces problèmes » notamment à travers l’ « implantation des services sociaux au plus proche des populations dont des structures spécialisées ». C’est à ce titre qu’elle a évoqué le lancement de la cinquième édition de la semaine nationale de la solidarité et de l’entreprenariat sociale (SESES) qui s’achève le 22 janvier prochain.

Coopération

L’Etat du Cameroun, à travers le ministère des affaires sociales, travaille de concert avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la société civile, les Parlementaires, les partenaires au développement, explique Abdel Rahmane Diop, le chef de mission de l’institution au Cameroun.

Deux projets sont mis en œuvre depuis trois ans avec le soutien de l’agence des Nations Unies pour les migrations (OIM) dont celui intitulé « Evaluation situationnelle de la traite des migrants au Cameroun » d’une enveloppe de 100 millions de fcfa. L’objectif est d’ « évaluer l’ampleur de la traite des êtres humains et du trafic des migrants au Cameroun, et à dégager un plan d’action pour combattre ces phénomènes et lancer l’opérationnalisation de la ligne verte pour les victimes de traite et de trafic », selon le patron de l’OIM au Cameroun. Le financement de l’Union européenne a permis de réaménager le site qui va accueillir ceux qui ont volontairement accepté de revenir. En 42 mois, 6149 retours volontaires de Camerounais en situation de vulnérabilité à l’étranger ont été enregistrés, a-t-il été dit à cette occasion.

Comment ça marche ?

Le site d’accueil provisoire des Migrants de retour volontaire du Centre d’Ecoute et de Transit de Yaoundé en abrégé SAM-CETY, « accueille prioritairement et exclusivement les migrants de retour volontaire de nationalité camerounaise », affirme le Dr SEYNI Houdou, MHPSS Officer (le chargé de la santé mentale et du soutien psychosocial des « retournés ». Il travaille à la « protection des personnes, à travers les expertises qui sont mobilisées dans la gestion quotidienne du centre, les séparations qui sont prévues entre les espaces, la promotion du regroupement familial ».

« Le 1503 est ouvert au public 24/24H ; les appels sont gratuits pour les appelants, le dispositif opérationnel comprend un local équipé (grâce à l’expertise de la Camtel), cinq postes de réception, une équipe de 10 travailleurs sociaux encadrés par deux superviseurs, un système de référencement qui permet de travailler en permanence avec toutes les administrations impliquées (autorités administratives, police, gendarmerie, santé, justice, la société civile, les partenaires au développement », indique le directeur de la solidarité national au ministère des affaires sociales.

Rédaction

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