Health

Violences faites aux Femmes, l’alerte qui vient de l’Extrême Nord

Les associations en chargent des questions de genre dans la région multiplient des campagnes de sensibilisation et de dénonciation sur le terrain.

 

Plus de 320 cas de violences en moyenne enregistrés chaque année, soit 90% de mariages précoces et plus de 5% de cas de viol selon des statistiques fournis par  l’Association de lutte contre les violences faites aux Femmes (ALVF). Tel est le tableau très peu reluisant de la situation des violences faites aux femmes  dans la région de l’Extrême-Nord.  

Pour dénoncer cette situation, les organisations non gouvernementales (ONG) de la région multiplient des stratégies. Ceci à travers des ateliers, forums et autres rencontres.

Ces initiatives  réunissent   pour la plupart des participants constitués des membres des organisations de la société civile composé des associations pour la promotion de l’autonomie des droits de la fille, les associations des violences faites aux filles, des magistrats, des intervenants de la police, de la gendarmerie et autres leaders venant des quatre coins de la région de l’Extrême Nord.

Ces travaux permettent généralement aux participants de passer en revue les obstacles, les enjeux et les défis. Elaborer, consolider des éléments et stratégies afin de mener à bien des plaidoyers au niveau régional contre les violences à l’égard des filles et des femmes sont là le leitmotiv de l’ALVF.

Madame Doumara Aissa, coordonnatrice de l’ALVF lors d’un échange nous confie :

« Ces rencontres visent à créer des plateformes générales, des consortiums qui vont nous permettre de pousser des stratégies communes afin de mener  un plaidoyer qui puisse changer véritablement la situation des filles et des femmes en rapport avec les violences qu’elles vivent ».

 La région de l’Extrême Nord, frappée depuis un certain temps par l’insécurité dû aux exactions de la secte Boko Haram, et fort longtemps plongée dans la pauvreté et croupissant sous le poids de certaines traditions que d’aucuns jugent de « rétrograde » voire « discriminatoire » à l’endroit des femmes, bat de jour en jour des records sur les violences faites aux femmes.

La législation camerounaise dont les peines ne sont pas de nature à caresser  dans le sens du poil les auteurs des violences doit être mise en application selon les ONG. Dans une interview de circonstance accordée à la presse, Madame Bawa Touzou Florence épouse GABA, juge d’instruction au tribunal de première intense de Maroua et par ailleurs intervenante lors d’un forum, a souligné le fait que des dispositions existent bel et bien et l’optimisme également. Elle dit : « sur le plan national il y’a plusieurs dispositions qui peuvent être utilisées contre les oppresseurs, contre les auteurs des violences faites aux femmes et aux filles. Et cet exposé a certainement atteint son objectif : surtout qu’il y’avait dans la salle des brigades de dénonciation qui ont approuvés l’exposé et je pense que cet exposé portera ses fruits dans la mesure où on attend d’eux qu’ils dénoncent les violences faites à l’égard des femmes et nous nous les attendons pour pouvoir assumer la responsabilité ».

Tout en rappelant le rôle de la justice dans ce forum, elle renchérit en ces termes : « la responsabilité de la justice est de deux ordres. D’abord mettre à la disposition des participants la quintessence des textes et lorsque ceux-ci se  seront appropriés les textes, maintenant qu’ils prennent sur eux de venir dénoncer afin que nous nous puissions réprimer ».

Parmi les associations qui combattent pour cette cause, il y a également l’action locale pour le développement autogéré(ALDEPA) qui intervient à travers des brigades de dénonciations, des campagnes de sensibilisations et dans les camps des réfugiés de la région.

Il est vrai, la consolidation des actions entre les différents acteurs doit être le seul gage pour mettre fin à ces pratiques. Les femmes ont besoin de vivre dans monde où l’égalité des droits doit être la chose la mieux partagée pour un avenir que toutes aimeraient avoir plus que jamais en rose.

 

Par Honoré BARKA E

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *