L’expert en démographie a soutenu sa thèse de doctorat Ph.D ce 30 Janvier 2024 au campus de l’Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD).
C’est sous le thème : « Genre et violences conjugales au Cameroun: une analyse explicative des violences faites aux femmes sous le prisme des rapports de genre au sein du couple.» que Patrice Tanang Tchouala a soutenu sa thèse de doctorat Ph.D, le mardi 30 janvier 2024 a l’amphi Francis Gendreau du campus de l’institut de formation et de recherche démographiques (IFORD).
Les membres du jury de ce deuxième passage de thèse de doctorat Ph.D à l’IFORD étaient constitués des Professeurs Mimche Honoré, Claude Abe, Evina Akam, Jean-Robert Rwenge Mburano et de Paul-Denis Nzita Kikhela qui arboraient la casquette du président de ce jury.
Durant plus de 3heures 30 minutes l’on a assisté à une présentation détaillée des travaux de recherches menés par Patrice Tanang Tchouala.
Ce sujet qui attise beaucoup de questionnements était au centre des travaux soutenus par Monsieur Patrice Tanang Tchouala en sciences de la population.
Le candidat qui a fait montre d’une maitrise du sujet, a outillé l’assistance et par la suite a répondu aux multiples questions des membres du jury qui ont fait une analyse de cette thèse qui était centrée sur un autre sujet d’actualité qui défraie la chronique au Cameroun.
Selon le candidat, le choix de cette thématique pour sa thèse de doctorat s’inscrit sur le caractère actuel de ce phénomène social qui sévit de plus en plus avec beaucoup d’acuité au Cameroun.
Il dit : « Vous êtes sans ignorer qu’il ne se passe pas un jour voir même une semaine sans qu’on ait un cas de feminicide au Cameroun. Pour nous le challenge était de montrer l’apport de la démographie notamment le cadre d’analyse sociodémographique pour pouvoir expliquer ce phénomène. Nous avons donc construit ce cadre d’analyse pour pouvoir mettre en évidence un certain nombre de choses qui peuvent aider en même temps ceux qui lutte contre le phénomène au sens des politiques publiques mais également ceux qui prennent en charge ces femmes victimes dans le sens de l’accompagnement.»
A la fin de sa présentation est dans un échange avec les medias, il a mis en vitrine les résultats, fruit d’un travail abattu pendant plusieurs mois sur le terrain et notamment en période COVID-19 au Cameroun.
«En ce qui concerne les résultats, ils sont de plusieurs ordres. Sur le plan des constructions théoriques, nous avons développés cet outil que nous avons appelle les rapports de genre au sein du couple. C’est un outil théorique mais en même temps, c’est un outil qui se veut observable. C’est-à-dire que, lorsqu’il est observé, on peut prédire l’éminence d’une violence au sein d’un couple. Vous savez sur toute l’actualité des violences il ya une question qui vient à l’esprit, c’est à dire comment éviter qu’elle se produise et alors c’est en ce sens que, notre outil que nous avons développé et qui au départ est un concept nous sert à identifier les cas ou les cas futurs de violences et accompagner la femme. Ceci est juste un élément mais une autre contribution de notre travail c’est la transmission intergénérationnelle de la violence. En général, la violence se transmet de père en fils, et on dit le père a violente la mère et puis on s’attend à ce que le fils violente. Mais à travers cette étude on s’est rendu compte que désormais la transmission va de l’auteur vers la future victime, c’est-à-dire votre fille qui vit dans cette ambiance est sujette de violence et nous avons essayé dans cette thèse d’expliquer comment on en arrive là et derrière ça il ya un message celui de la sensibilisation les hommes qui sont très souvent des auteurs de violences à ne pas ce se dire que c’est quelque chose qui va passer inaperçu mais leurs propres filles qu’ils ont à la maison seront victimes parce qu’elles baignent dans cette environnement et à la limite elles ne savent même plus ce qu’on peut vivre d’autre que ça et en même temps elles gardent en elles des germes de violences et pour elles la violence fait partie du quotidien. »
Sur le plan des politiques publiques a-t-il souligné, il ya un certain nombre de choses qui ont été proposées au gouvernement dans le cadre de ce travail de recherche.
Patrice Tanang Tchouala indique qu’il faut faire aboutir le code des personnes et de la famille qui est très capital.
Il ajoute : «C’est ce code qui, véritablement, viendra pénaliser les violences conjugales parce qu’en l’état il faut surfer avec le droit pénal pour pouvoir identifier le motif pour le juge. Bien plus nous sommes entrés dans une dimension symbolique de la lutte en proposant véritablement que l’on poursuive la création des centres d’accompagnement et de prise en charge des violences. Nous sommes conscients effectivement que pour le gouvernement il se pose souvent un problème de ressources et c’est pour cela que nous nous sommes dit si on mettait en place une taxe sur les produits alcooliques aussi infime soit elle mais avec des effets d’échelles, elle constituera un fond qui permettra de faire financer ces centres-là. Ce n’est pas de dire que nous interdisons aux gens de consommer de l’alcool mais le message que nous voulons envoyer, puisque nous nous sommes rendus que l’alcool avait un effet sur ces cas-là, lorsqu’on est ivre et on ne se contrôle plus, le message est donc celui de dire que lorsque nous payons une bière, lorsque nous payons un produit alcoolique ou du tabac nous contribuons au fonctionnement du centre de prise en charge des victimes de violences conjugales qui se trouvent derrière notre maison…»
Toutes ces explications données aux medias, ont également été soutenues par le candidat qui s’est montré, tout au long de la session de soutenance, très posé et attentif aux recommandations de ses enseignants et formateurs.
Un travail dont le fond et la forme ont été très appréciés et qui a permis au candidat Patrice Tanang Tchouala d’obtenir avec brio la mention très honorable.
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