Le site est victime de l’insalubrité et de l’absence d’électricité. Le constat a été fait lors de notre descente sur les lieux.

 

Situé dans l’arrondissement de Maroua II, l’abattoir municipal est le cœur du ravitaillement de la ville, chef-lieu de la région de l’Extrême Nord. Lors de notre descente sur les lieux, le Samedi 09 juillet 2016 aux environs de 8heures, c’est une forte odeur qui nous accueille à quelques mètres du site d’abattage. De nombreux bœufs sont abattus à l’air libre dans des conditions peu hygiéniques. L’absence d’eau, d’électricité et d’une chambre froide sont là quelques problèmes cruciaux. La viande pour la plupart est conservée dans des frigos. Aladji Hamidou Djida, Directeur de l’abattoir municipal de Maroua, dénonce les multiples problèmes auxquels son équipe et lui font face au quotidien sur ce site.
Il dit : « l’abattoir de Maroua connait des problèmes très sérieux. Vous-même vous constatez que l’accès ici n’est pas facile à cause du mauvais état de la route. En saison pluvieuse, cela s’accentue. Mon équipe et moi travaillons les pieds dans l’eau parce que les eaux de pluies inondent le site. L’étroitesse de notre abattoir est un autre problème. Nous abattons en plein air quelque fois lorsque les demandes sont grandes. L’abattage se fait à partir de 6heures du matin lorsqu’il fait déjà jour ceci parce que nous n’avons pas d’électricité d’où également l’épineux problème de conservation. Et ajouté à cela, il n’y a pas d’eau. Quand vous avez un abattoir sans eau, automatiquement cela pose un problème d’hygiène et vous pouvez imaginer les maladies que cela peut entrainer. Nous nous battons comme nous pouvons pour avoir de l’eau afin de travailler et offrir de la viande de bonne qualité à notre clientèle.»
L’abattoir municipal de Maroua, selon son Directeur peut faire des ventes énormes en fonction des demandes lors des jours de fêtes et autres occasions. Des recettes satisfaisantes qui selon Aladji Hamidou Djida doivent se concrétiser par la construction d’un abattoir moderne. Un abattoir moderne, promis d’être construit par la communauté urbaine de ladite ville mais qui tarde encore à voir le jour. Cependant l’équipe en place à l’abattoir de Maroua tire la sonnette d’alarme face à cette situation de dégradation dans l’espoir qu’un changement s’impose. L’abattoir municipal pourra susciter davantage des ventes selon le Directeur. Le site ravitaille les autres aires de Maroua notamment Djolao, Dousoungo et Zokok plateau. Aladji Hamidou Djida, saisi l’occasion pour lancer un appel au Ministre des pêches, de l’élevage et des industries animales, Dr Taiga.
« Ce dernier étant le patron du département ministériel en charge de ces questions pourra facilement entendre nos cris de détresses. Je sais qu’il est à notre écoute. Nous n’avons qu’un seul véhicule pour la livraison et souhaitons que des efforts soient faits pour que nous ayons un deuxième véhicule pour transporter la viande et qu’ALLAH illumine le Ministre Taiga pour cela. »

 

Par Elise Kenimbeni

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