L’objectif est de faire de l’école ordinaire, un cadre de formation et de socialisation pour tous les enfants quelle que soit leur situation.
L’école ordinaire doit accueillir tous les enfants et devenir inclusive. C’est le crédo des instituteurs qui ont pris part à l’atelier de formation des enseignants des écoles partenaires en langue des signes organisé au quartier Mimboman à Yaoundé. C’était du 08 au 11 décembre 2020 dans les locaux de Promhandicam-Association, un centre spécialisé dans la prise en charge des personnes vivant avec un handicap, en particulier les tout-petits.
Ce sont au total 24 instituteurs et institutrices venus des 7 arrondissements du département du Mfoundi, dans la Capitale politique du Cameroun, qui ont été formés sur plusieurs modules : la communication et la langue des signes et sur la surdité ; les paramètres de la langue des signes française ; les formes et chiffres ; le vocabulaire et l’expression thématique ou encore les pratiques communicationnelles et l’environnement scolaire, entre autres.
La représentante de madame la déléguée départementale du ministère de l’éducation de base (Minedub) s’est félicitée de ce que les enseignants travaillent à gérer une ou plusieurs classes inclusives, celles dont la vocation est d’intégrer les élèves avec ou sans handicap afin d’apprendre ensemble.
L’accent a été mis sur les malentendants victimes de surdité. L’objectif ici est de donner une chance égale à tous les enfants dans le but de participer à la gestion des affaires publiques, a expliqué l’une des formatrices, madame Titcho. La spécialiste du langage de signes rappelle à ce propos que le Cameroun signataire de plusieurs conventions de protection de droits des enfants, travaille en synergie avec les organisations de la société civile (Osc).
C’est le cas notamment pour Center Cameroon Cluster Programme (Cccp), initiateur du projet qui jusqu’ici a mené une pléiade d’activités avec entre autres ; les magistrats municipaux, les directeurs des écoles et autres acteurs clés.
Claude François Kamen, Coordonnateur du Cccp a souligné le fait ces enseignants formés sont ceux ayant des enfants avec des déficiences auditifs dans leurs salles de classes.
« Il est question de renforcer la communication entre les enseignants et leurs élèves. Cela va de soi, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin parce que ce n’est que le début. Maintenant aussi, les enfants déficients auditifs vont renforcer leurs capacités pour la communication soit fluide. Lorsqu’on termine cet exercice bien évidement on ne peut pas dire que les enseignants vont rentrer chez eux et ils vont continuer. Il faudrait qu’on s’assure qu’effectivement il n’ya pas de couac sur le terrain et que nous fassions un suivi permanent. Il y’a des agents qui vont descendre sur le terrain pour s’assurer que ce qui a été acquis comme notion est mis en pratique sur le terrain. Cela rejoint d’autres activités que nous menons dans le cadre de la promotion de l’éducation inclusive. Pour se limiter sur la langue de signes, nous allons organiser l’année prochaine, un séminaire de recyclage des enseignants qui ont pris part à cette formation de trois jours»
Cet atelier est une réponse des participants en vue d’atteindre l’objectif de développement durable N°4 (1) qui vise à « faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité (…) » tel que souligné au cours des travaux de trois jours.
Les enseignants ont d’ailleurs livré leurs motivations et leurs impressions. C’est le cas de Francine Aurèlie Angeu de l’Esseda et Bertrand Abanda de l’école publique de Kodengui.
Selon Francine Aurèlie Angeu, Directrice de l’Esseda, école spécialisée pour enfants vivant avec un handicap, cet atelier est très important.
Bertrand Abanda qui prend part à cet atelier organisé par le Cccp pour la deuxième fois se dit ravi des efforts entrepris jusqu’ici et souhaite que ces actions soient pérennisées.
Francine Aurèlie Angeu dit : « Nous ne voulons plus que les enfants handicapés soient admis seulement dans les écoles spécialisées. Nous voulons que les enfants quel que soit leurs handicaps soient acceptés et inclus véritablement dans ces écoles. Le tout n’est pas seulement d’accepter ces enfants, il faut que les instructeurs qui reçoivent ces derniers soient aptes, qu’ils maitrisent les techniques et outils de communication. La formation a été bien reçue par ces enseignants maintenant il reste la pratique. »
A titre de rappel, le Cccp chapeauté par Promhandicam bénéficie d’un accompagnement financier du CBM.
Hervé Bertrand Ndombong